Treize think tanks européens se penchent sur l'avenir de l'Europe

27 mai 2008

ToutelEurope.fr, site d’information du gouvernement sur les questions européennes, publie un compte rendu du colloque « Think Global – Act European » organisé le vendredi 23 mai à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris.

 

Vendredi 23 mai s’est tenue à Paris la conférence Think Global – Act European (TGAE); organisée par Notre Europe et la Fondation pour l’innovation politique. Treize « think tanks » européens y ont présenté un rapport consacré à la prochaine troïka des présidences de l’UE (France, République tchèque et Suède). Cet événement a rassemblé de nombreuses personnalités politiques issues de ces trois Etats membres et des institutions européennes. Touteleurope.fr a profité de la présence des députés européens Françoise Grossetête et Alain Lipietz pour recueillir leurs impressions sur les enjeux environnementaux en Europe.

Le rapport présenté insiste sur le fait que l’UE est confrontée à de nouveaux défis, tels que la mondialisation, la protection de l’environnement et la perméabilité des frontières. Face à ces enjeux, l’Europe doit privilégier des réponses communes et une meilleure coordination. La solidarité entre les Etats membres et la confiance dans l’UE seront des éléments essentiels pour progresser dans ce sens.

Les rédacteurs du rapport préconisent les actions suivantes: consolider et revisiter l’acquis communautaire, initier de nouvelles solidarités européennes, solidifier les bases démocratiques de l’UE et projeter la force normative de l’UE à l’étranger pour accroître son influence sur la scène internationale. Le rapport tient également compte du changement de contexte qu’induira la ratification du traité de Lisbonne pour les prochaines présidences du Conseil. Trois recommandations sont exprimées : choisir une vraie figure européenne pour le poste de président du Conseil européen, s’attacher à rendre plus lisible le fonctionnement de l’UE et démontrer l’importance de la coopération entre les présidences tournantes.

Institutions, immigration et environnement : les dossiers clés des trois présidences à venir

Le débat qui a suivi la présentation du rapport était consacré à la gouvernance européenne avec le traité de Lisbonne. Pour Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, « on peut avoir une lecture optimiste ou pessimiste du traité ». Son homologue suédois, Håkan Jonsson, a insisté sur la nécessité d’un véritable leadership européen et sur le lien souhaitable le président stable du Conseil européen et les présidences tournantes des Conseils sectoriels. Cette idée a été largement reprise par Marek Mora, vice-ministre adjoint tchèque aux affaires européennes.

Les participants se sont également penchés sur le thème de l’immigration. Peter Altmaier, secrétaire d’Etat allemand de l’Intérieur a salué l’initiative de la présidence française de faire de l’immigration un sujet prioritaire. Pour Jonathan Faull, directeur général à la Commission européenne pour la justice et les affaires intérieures, « il n’y aura pas de progrès foudroyant » sur l’immigration pendant cette présidence. « L’Europe est un continent très ouvert à l’immigration » a déclaré Maxime Tandonnet, conseiller immigration et intégration à l’Elysée, pour qui « l’Europe n’a rien d’une forteresse ». Elisabeth Guigou, députée de Seine-Saint-Denis, souhaite que la politique européenne d’immigration soit, d’une part, « plus volontaire vis-à-vis des pays d’émigration » et d’autre part, que l’on durcisse la législation sur l’emploi d’immigrés clandestins en Europe.

Sur le climat et l’énergie, thèmes qui ont fait l’objet d’une autre table ronde, l’eurodéputé français Alain Lipietz a affirmé que « lorsqu’il s’agit de lutte pour le climat, il n’y a plus que la Suède ». Pour Håkan Jonsson, la priorité des priorités est de faire en sorte que le reste du monde suive l’Europe sur cette question. Cette idée a été reprise par Peter Carl, directeur général à la Commission européenne pour l’environnement, pour qui le rôle de « premier de la classe » que veut conserver l’UE sur les questions environnementales doit avant tout servir à démontrer aux pays tiers que la réduction des émissions de CO2 est possible.

Alain Lipietz : « Aujourd’hui, il y a une espèce de schizophrénie entre les objectifs affichés et les réalisations »

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ou Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) a été créé en 1988. Le GIEC a pour mission de mieux comprendre les risques liés au changement climatique et d’envisager des stratégies d’adaptation. L’une des activités du GIEC consiste à rédiger des rapports pour évaluer l’état des connaissances sur le changement climatique.

Rencontré à  l’issue de la conférence, le député européen du groupe les Verts, Alain Lipietz a affirmé que la position du Parlement européen sur le changement climatique appuie celle de la Commission en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour les Verts européens, l’objectif de 20 à 30 % de réduction ne peut être atteint grâce au nucléaire ni grâce aux agrocarburants. Il ne peut l’être qu’à travers les économies d’énergie.

Concernant la hausse du prix des carburants, Alain Lipietz considère que l’on a trop attendu et qu’un système de taxation interne aurait du être mis en place il y a plusieurs années pour pousser les Européens à changer de voiture. Sur le rapport entre lutte contre le réchauffement climatique et défense du pouvoir d’achat, le député européen considère comme la « pire hypocrisie du début du 21è siècle » le fait d’opposer la défense de l’environnement à la défense des pauvres.

 

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