Insécurité, immigration : face aux défis contemporains, la jeunesse européenne se droitise

07 mai 2021

Victor Delage, responsable des études du think-thank Fondapol, consacre une enquête sur la droitisation de l’électorat européen. Auprès du Figaro, l’analyste revient notamment sur le très net virage à droite de la jeunesse européenne.

Serait-ce la fin du bon vieux cliché selon lequel la jeunesse est forcément de gauche, cantonnant la droite à un désir de protection égoïste pour boomer aigri ? Si tant est que ce cliché particulièrement éculé trouve encore des partisans, une récente étude (La conversion des Européens aux valeurs de droite, mai 2021) menée par Victor Delage, pour le think-thank libéral et progressiste Fondation pour l’innovation politique, risque de sérieusement le mettre à mal. Première constatation fondamentale : « On assiste à une droitisation de la jeunesse européenne », affirme Victor Delage au Figaro. Selon son étude, 41 % des 18-34 ans européens se positionnent en effet à droite. Une proportion largement supérieure aux jeunes européens de gauche, qui ne constituent que 26 % des 18-24 ans, et 22 % des 24-34 ans. Les jeunes européens sont donc bien davantage de droite que de gauche. Par ailleurs, on note qu’il y a autant de jeunes européens de droite que de 65 ans et plus (40 d’entre eux se disent de droite) et, même davantage que de 50-64 ans (36 % d’entre eux).

Une droitisation générale

Le cliché opposant le jeune progressiste au « boomer » de droite est donc définitivement mort. Si c’est le cas, explique Victor Delage au Figaro, c’est d’ailleurs parce que l’ensemble de la population européenne se droitise. En plus de noter que 21 des 27 gouvernements européens se positionnent à droite ou au centre-droit, le directeur des études et de la communication de la Fondation pour l’innovation politique dresse la liste des pays européens où les habitants se droitisent nettement. C’est le cas en France (+5 % depuis 2017, 38 %), mais aussi en Italie (44 % des sondés se disent de droite), en Angleterre (40 %) et des Allemands (36 %). Une évolution en profondeur que l’étude de la Fondation pour l’innovation politique estime due à trois paramètres : l’adhésion au libéralisme traditionnel (« L’Etat doit faire confiance aux entreprises et leur donner plus de liberté »), la méfiance voire l’hostilité vis-à-vis de l’immigration, la crainte de l’islam, et le rejet des récentes évolutions de la gauche – écologiste ou antiraciste.

 

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