Les obsessions morbides de Jean-Luc Mélenchon sur le CRIF

« Corbyn a passé son temps à se faire insulter et tirer dans le dis par une poignée de députés blairistes. Au lieu de riposter, il a composé. Il a dû subir sans secours la grossière accusation d’antisémitisme à travers le grand rabbin d’Angleterre et les divers réseaux d’influence du Likoud (parti d’extrême-droite de Netanyahu en Israël). Au lieu de riposter, il a passé son temps à s’excuser et à donner des gages. Dans les deux cas, il a affiché une faiblesse qui a inquiété les secteurs populaires. »

La population juive est estimée à 300.000 personnes sur 55,98 millions d’habitants en 2018. C’est peu, n’est-ce pas ? Mais, le chef des insoumis semble leur attribuer, un pouvoir exponentiel, qu’ils n’ont pas. Pareillement, pour le Likoud en Israël. Pensez-vous réellement, Monsieur Jean-Luc Mélenchon, que le premier ministre israélien à cette faculté qu’il pourrait influer sur près de 40 millions d’électeurs britanniques? Ce faisant, marcheriez-vous dans les platebandes des nombreux complotistes qui voient chaque jour en chaque chose, le poids des sionistes, d’Israël et des Juifs ? Si Jérémy Corbyn a perdu les élections, Monsieur Jean-Luc Mélenchon, il le doit à lui-même. Il le doit à ses déficiences, ses incohérences et au fait que le Labor est rouillé de l’intérieur, qu’il prend de l’eau de partout. La question essentielle en Angleterre a été celle du Brexit. Et non, celle de l’antisémitisme au Labor, même s’il fut dénoncé par la presse, des associations et il est vrai, les conservateurs britanniques. Mais, pour ces derniers, c’est de bonne guerre, n’est-ce pas ? Les indécisions de Jérémy Corbyn par rapport à ce sujet, explique sa défaite. Le Labor est un parti vieillissant d’une gauche à bout de souffle comme le sont aujourd’hui nombreuses gauches, partout ailleurs dans le monde. Serait-ce aussi de la faute d’Israël ou des Juifs?

Mais, Jean-Luc Mélenchon ne s’arrête pas là. Sa charge se poursuit. Mais, cette fois elle est significative de son état d’esprit. Car M. Mélenchon a évoqué le CRIF dans son post de blog, commentant la défaite historique du travailliste Jeremy Corbyn, accusé pendant la campagne d’ambiguïté face à l’antisémitisme. Que dit-il ?

« Retraite à points, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogants des communautaristes du CRIF : c’est non », a écrit le chef de file de LFI.

Je suppose que Jean-Luc Mélenchon a dû se tripatouiller la tête pour arriver à caler intentionnellement le CRIF, dans son texte. Car, voilà-là, la particularité de ce texte.

Expliquons. Le CRIF est l’organe de représentation politique de la communauté juive organisée  et son porte – parole. Il a, par exemple, pour missions de lutter contre toutes les formes d’antisémitisme, de racisme, d’intolérance et d’exclusion, de défendre les droits de l’Homme. Il est par ailleurs issu de la résistance contre l’occupant nazi.

Par ailleurs, le CRIF n’a rien à voir avec les élections britanniques, ni de près, ni de loin. Il a suffisamment à faire en France pour lutter contre les relents gravissimes d’antisémitisme qui sévissent, qui augmentent, depuis une vingtaine d’années dans notre pays. L’antisémitisme occasionne de lourds dégâts, qui ont semé le doute et la peur chez les Juifs de France, il y a eu d’innombrables blessés et des morts. Autant de tragédies, autant d’infamies, autant de meurtrissures, depuis près d’une vingtaine d’années.

Mais, Jean-Luc Mélenchon n’a qu’une obsession apparemment : Le CRIF. Ce n’est d’ailleurs pas la première passe d’arme entre le leader de La France Insoumise et le Crif. Déjà, début novembre, il avait critiqué « le communautarisme épais, violent ».

Mais, tout cela peut paraître pathétique, lorsque l’on pense que le même homme a participé le 10 novembre 2019 à la manifestation contre l’islamophobie qui s’est tenue à Paris.

 Alors, rappelons les faits.

Le 1^er novembre 2019, Jean-Luc Mélenchon (ainsi que l’ensemble du groupe parlementaire de la France insoumise) a signé l’appel intitulé « Le 10 novembre, à Paris, nous dirons STOP à l’islamophobie ! », qui a été publié dans Libération, le 1^er novembre 2019.

Mais, cet appel à manifester, a suscité la controverse et la  polémique. Notamment, parce qu’il entendait dénoncer « des lois liberticides. » Dans ce texte, cela donnait le passage suivant : « Depuis des années, les actes qui les visent s’intensifient : qu’il s’agisse de discriminations, de projets ou de lois liberticides, d’agressions physiques de femmes portant le foulard, d’attaques contre des mosquées ou des imams, allant même jusqu’à la tentative de meurtre. »

Monsieur Mélenchon, avez-vous retiré votre signature, quand les rédacteurs de ce texte incriminant la République, ont précisé qu’il s’agissait en l’occurrence des lois de 2004 sur les signes religieux à l’école et de celle de 2010, sur l’interdiction de la Burqa ?