Conseil européen des 15 et 16 octobre 2008 : adoption du Pacte européen pour l’immigration | Le rôle de la coopération franco-allemande
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A vingt-sept États membres, la gouvernance européenne est particulièrement complexe en raison de la plus grande diversité d’intérêts en présence. Pour accélérer la mise en œuvre des politiques communautaires ou en créer de nouvelles, il faut un catalyseur de consensus.C’est à ce rôle-là que s’est attachée la France à la tête de la présidence de l’UE pour résoudre la crise géorgienne. La cohésion des Vingt-Sept a sans aucun doute été facilitée par une position franco-allemande cohérente sur le dossier. Il est plus que jamais indispensable de veiller à la qualité de la coopération franco-allemande, même si elle n’est pas suffisante pour faire avancer l’Union. Non pas que les intérêts soient plus forts entre ces deux pays qu’avec les autres partenaires européens. L’actualité de ces derniers mois et les débats sur la crise financière nous rappellent que cette coopération exige d’abord de la détermination à tous les niveaux administratifs et politiques. Il s’agit d’un socle d’impulsion politique qui bénéficie à l’UE tout entière s’il est renforcé et qui nuit à la cohésion de l’ensemble s’il est fragilisé. Quel est alors le degré de convergence entre la France et l’Allemagne sur les dossiers traités pendant la présidence française de l’Union ?
La Fondation pour l’innovation politique et la Fondation Konrad Adenauer ont conduit en partenariat trois séminaires de réflexion avec un nombre restreint de responsables de haut niveau et d’experts, français et allemands, sur trois dossiers prioritaires de la présidence : la défense, l’immigration et l’énergie.
Ces séminaires montrent que les questions de sécurité et de défense font l’objet de nombreux désaccords (augmentation du budget de la Défense, rapport entre les capacités civiles et militaires de l’UE, etc.). Concernant le volet énergie, la volonté commune de garantir l’approvisionnement des Vingt-Sept, de créer un marché intégré de l’énergie (troisième voie en matière de séparation patrimoniale, effort en matière d’interconnexion des infrastructures de transport, etc.) et de défendre la compétitivité des entreprises européennes n’efface pas les clivages persistants, notamment sur les choix énergétiques (nucléaire, énergies renouvelables, etc.).
C’est bien sur le dossier « immigration » que les points de consensus franco-allemands sont apparus les plus nombreux, comme le montre l’aboutissement du Pacte européen pour l’immigration qui devrait être adopté lors du Conseil européen des 15 et 16 octobre 2008.
Le document de travail« Défense, immigration, énergie : regards croisés franco-allemands sur trois priorités de la présidence française de l’UE », sous la direction d’Elvire Fabry, est disponible en téléchargement gratuit sur le site de la Fondation.
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