L'état de la droite, après sa défaite à la présidentielle
Dominique Reynié
|26 avril 2017
Dans une interview accordée au Cercle, Dominique Reynié, directeur général de la Fondapol, think tank d’inspiration libérale, analyse l’élimination de la droite au premier tour de l’élection présidentielle.
LE RÉSULTAT
« Le score de François Fillon – autour de 20 % des suffrages exprimés – est proche des scores de Jacques Chirac au premier tour des élections présidentielles de 1995 et 2002 [20,84 % et 19,88 %, NDLR]. En 2017, il n’y a que 500.000 voix d’écart entre François Fillon et Marine Le Pen, seconde qualifiée. Les affaires, mais aussi les candidatures hétéroclites ont fait du mal à Fillon. Elles l’ont privé d’un demi-point par-ci, d’un demi-point par-là. »
LE PROGRAMME
« Le projet de François Fillon est la raison principale de son échec. Le candidat Les Républicains s’est coincé dans un discours radical. L’électoral, lui, s’est rétracté, car il a estimé que les réformes préconisées étaient trop douloureuses. D’ailleurs, la peur de la réforme explique, selon moi, la mobilisation des pro-Mélenchon pour défendre l’Etat providence et le modèle étatiste français. Finalement, François Fillon a concentré tous les tirs. »
L’APRÈS-PRÉSIDENTIELLE
« La mort de LR est possible, mais pas certaine. Le parti pourra se reconstruire, à condition qu’il fasse bloc contre le FN et impose une cohabitation à Macron s’il est élu. […] Mais il se peut aussi que chacun décide de jouer sa propre partition et que LR se scinde en trois camps. Celui qui s’oppose à Emmanuel Macron. Celui qui compose avec En marche. Celui qui nouera des accords avec le Front national. Marine Le Pen a l’opportunité incroyable d’annexer une partie de la droite de gouvernement. »
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