La crise migratoire secoue l’Union européenne, et suscite des réactions différentes selon l’histoire des États membres. Dans les pays de l’Est, elle provoque même un rejet des « valeurs cosmopolites » et de la démocratie. Échange de points de vue entre Ivan Krastev, politologue bulgare, et Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique et professeur des universités à Sciences Po.
Davantage de fédéralisme pour le président Macron ou plus de solidarité pour la chancelière Merkel ? Ce débat franco-allemand autour de la crise migratoire laisse froide l’opinion des pays d’Europe centrale et celle des Balkans. Le célèbre politologue bulgare Ivan Krastev craint même que l’Union européenne ne soit à l’aube d’une désintégration. Selon lui, cette crise aurait entraîné une panique morale, et, aux confins sud-orientaux de l’UE, une vive hostilité aux « valeurs cosmopolites ». Héritiers d’identités culturelles nationales fortes et déçus de leur intégration à l’Europe, certains pays rejettent même l’idée de la démocratie. Dans ce numéro de Square idée, Ivan Krastev s’entretient avec Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique.
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