Cette conférence a réuni des intervenants autour de deux tables rondes l’une intitulée « La prospection de la confiance publique dans la démocratie » et la seconde traitant de « L’état actuel et les perspectives d’avenir de la démocratie représentative ». La conférence visait à explorer la relation entre la démocratie représentative et la confiance du public. En tant qu’hôte – l’ASBL Genron – a plaidé pour une réforme des démocraties modernes, qu’elles soient orientales ou occidentales. Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique et Professeur à Sciences Po, faisait quant à lui partie du groupe d’experts.
Au cours de cette conférence, différentes analyses ont été exprimées. Selon Shigeru Ishiba, le devoir des hommes politiques est d’expliquer les sujets sensibles aux électeurs. Gideon Rachman évoque quant à lui la tendance universelle d’une préférence électorale pour les partis non-traditionnels. Dominique Reynié observe qu’un défi commun guette les États européens, à savoir l’échec des partis en gouvernance à « résoudre les problèmes [publics] », alors que nos sociétés traversent une « crise de l’efficacité des partis au pouvoir, plutôt qu’une crise de confiance ».
La deuxième partie de la conférence portait sur le présent et l’avenir de la démocratie représentative. Tout d’abord, le rôle des émotions dans la politique moderne a été souligné, laissant un espace qui serait comblé par des « politiciens perturbateurs » (Sandro Gozi). Cependant, Denis MacShane pense que cette situation n’est pas nouvelle en soi, s’agissant, selon lui, de la substance de la rhétorique politique depuis l’Empire romain. En outre, l’expression même d’idées et de points de vue contradictoires serait la pierre angulaire d’une « démocratie saine ».
Par ailleurs, Dominique Reynié soutient que l’état actuel des démocraties représentatives est confronté à de nouveaux problèmes tels que l’immigration et l’intégration culturelle, ainsi que le financement de l’État-providence, qui n’existaient pas auparavant. Logiquement, selon lui, ce problème de financement se traduit par une demande populaire pour plus de capacité publique, qui pourrait être satisfaite au niveau européen, ce qui donnerait in fine plus de pouvoirs à l’Union européenne. Nous ne devons pas oublier que le nationalisme se tient à notre porte alors même que nous discutons de ces problèmes dans l’espace démocratique.
Pour nuancer ce constat globalement négatif, un intervenant a conclu en rappelant aux participants que les démocraties sont plus nombreuses qu’auparavant à l’échelle mondiale. De graves tensions remettent en question la solidité de nos systèmes, mais cela ne signifie pas qu’ils vont inévitablement s’effondrer.
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