
Le libéralisme doit prendre sa place à l'UMP
Charles Beigbeder, Robin Rivaton | 17 septembre 2012
Tribune de Charles Beigdeber et Robin Rivaton parue dans Le Figaro, mardi 18 septembre 2012
Dans moins de trois mois, lors de l’élection du président au sein de l’UMP, va se présenter un choix pluriel de personnalités. Dans trois mois, différentes motions vont s’offrir au regard des adhérents, témoignant de la diversité de notre famille politique. Mais cette clarification statutaire, ce choix d’un chef de parti, cette mise en ordre dans l’optique de 2014 ne doit sûrement pas masquer la nécessaire refondation idéologique de notre mouvement.
Depuis trois cents ans, le monde et la France en pointe, connaît une phase exceptionnelle d’accroissement du niveau de vie, un allongement continu de l’espérance de vie et une réduction des inégalités. Un seul et même moteur alimente cette croissance, c’est celui de la liberté. Liberté d’entreprendre, d’échanger, de travailler, d’innover, ce sont les libertés économiques qui guident la marche du progrès depuis trois siècles.
Et pourtant le libéralisme n’a pas bonne presse, et c’est peu de le dire. Mais si ces idées filtrent rarement dans la sphère médiatique, beaucoup les partagent. Refus de l’assistanat, promotion du travail, méritocratie, valorisation du risque, transparence, libre compétition, que celui de notre famille politique qui jettera la première pierre, que celui-ci lève le doigt. Le libéralisme est même une valeur d’avenir.
La droite a brillé quand elle a porté haut et fort les couleurs de la liberté
Barrée sur le marché de l’emploi, écrasée sur le marché de l’immobilier, désabusée face au système de retraite condamné, qu’exige la jeunesse française si ce n’est la libéralisation de ces marchés bloqués, grippés, verrouillés par une société vieillissante. Notons que là où la doxa voulait que traditionnellement la moitié d’une classe d’âge souhaite rejoindre la fonction publique, c’est désormais près de la moitié des jeunes qui assure avoir envie de créer sa propre entreprise.
Dans les années 1990, Alain Madelin avait réussi le tour de force de rassembler près de 30 000 adhérents au sein de Démocratie libérale. Aujourd’hui, la motion des Réformateurs est celle qui recueille le plus de suffrages parmi les sympathisants de droite en vue du congrès de novembre. Qui pourrait s’en étonner ? Toutefois, il nous semble que nous n’allons pas encore assez loin. De la respiration salvatrice de 1986 menée par Jacques Chirac à la TVA sociale de Nicolas Sarkozy en 2007, en passant par les réformes d’Alain Juppé en 1995, la droite a brillé quand elle a porté haut et fort les couleurs de la liberté. Ces étincelles, nous devons faire en sorte qu’elles deviennent le flambeau de notre pensée économique.
Notre feuille de route est claire, quinze propositions audacieuses, dérangeantes, déclinées en quatre grands chapitres : Finances publiques, Travail, Education, Fiscalité. Rien de révolutionnaire, la part belle a été laissée au pragmatisme. Pour que la solidarité soit assurée dans le temps, n’est-il pas évident qu’il faille en réduire la voilure ? Pour que les enfants puissent apprendre à leur rythme, ne doit-on pas supprimer les rigidités de l’Éducation nationale ? Pour qu’un demandeur d’emploi retrouve du travail, ne faut-il pas lui donner une formation ? Pour que les usines cessent de fermer, n’est-il pas logique qu’elles puissent tenir la comparaison face à leurs concurrents européens ? Chacun le sait, encore faut-il l’affirmer et l’assumer. Nous afficherons ainsi nos différences avec un Parti socialiste engoncé dans un corpus idéologique d’un autre siècle. Renforcement de l’étatisme, augmentation de l’intervention publique, fiscalité paralysante, il va sans dire que le quinquennat de François Hollande représentera le point culminant de la menace sur les libertés économiques, en essayant d’ailleurs de les troquer contre de fausses libertés sociétales.
C’est pourquoi nous devons nous choisir pour 2017 un représentant qui portera fièrement les couleurs de la liberté. Ce pacte, ces quinze points, ne sont pas négociables, ils sont le fondement de nos convictions, et c’est à ce titre que nous souhaitons que chacun des prétendants à la présidence de l’UMP s’engage dessus.
Tous deux cofondateurs du Pacte pour la France et auteur de la note « Libérer le financement de l’économie » de la Fondapol pour le second.
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