Comme tout chômage, celui des jeunes est d’abord la conséquence de la conjoncture économique, de l’organisation du travail et des données démographiques. Mais notre politique d’éducation nationale et d’enseignement supérieur complique et aggrave les données du problème en ajoutant à ces causes majeures les effets de ses propres dysfonctionnements. Rationaliser les parcours de formation initiale semble donc indispensable. Au terme de ce véritable « état des lieux », ce n’est pas tant un changement de technique qu’un appel à sortir de nos schémas de pensée que propose Marie-Christine Bellosta.Les troubles des banlieues et l’agitation estudiantine « anti-CPE » ont rendu flagrantes les difficultés des jeunes en matière d’insertion professionnelle. L’étude De la diplômation à l’emploi : pour un renouveau de la politique scolaire et universitaire identifie les dysfonctionnements du système éducatif qui sont largement responsables de ces difficultés et propose de nombreuses mesures pour tenter d’y remédier. Certaines se destinent à revaloriser les cursus professionnels courts (mieux orienter les élèves avant la 3ème, réhabiliter les CAP, réformer le recrutement des professeurs de spécialités professionnelles). D’autres ciblent les collèges et lycées (recentrage des programmes, réorganisation des filières du bac), et l’université (orientation sélective, « programmes pédagogiques nationaux », modernisation des systèmes de financement). Enfin, des propositions sont faites pour adapter la formation et le salaire des enseignants, avec un cursus différencié pour les professeurs des écoles et les professeurs de collège et lycée, dont le métier est aujourd’hui déqualifié et massivement déserté. Dix-sept ans après la loi Jospin, l’heure est venue de tirer toutes les conséquences de la massification des diplômes que cette loi a produite, et de corriger les effets catastrophiques de l’unification excessive et illusoire des parcours de formation.

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