Cet essai, rédigé par François Ewald, vient compléter l’adresse que la Fondation pour l’innovation politique a fait parvenir aux candidats à l’élection présidentielle. Il exprime à la fois un sentiment de révolte et une ambition. Car la France est à la traîne. Elle a été prise à revers par les évolutions du monde depuis la chute du mur de Berlin. Elle doit aujourd’hui se trouver une nouvelle subjectivité et ne pas craindre de nourrir de grands projets : faire de la mondialisation son univers, mais aussi une civilisation pour tous. Qui devons-nous être pour devenir les sujets de la mondialisation ? Que requiert-elle de nous ?François Ewald n’est pas tendre sur l’état de la France. Inquiète, frileuse, elle semble attirée par une sorte d’insularité qui, conjuguée aux retards qu’elle a accumulés depuis de nombreuses années, pourrait la reléguer au rang de puissance de seconde zone. Contre cette lente et constante dégradation, nourrie par une absence de courage politique ou par une forme de renoncement, l’auteur préconise une médecine de choc : le réveil brutal que serait une nouvelle alliance de la France avec l’ambition d’exister dans la mondialisation et de transformer celle-ci en civilisation. Vaste programme dont François Ewald dresse la feuille de route. En premier lieu, faire de la mondialisation un espace de développement durable, c’est-à-dire solidaire, où chacun partage le même projet avec ses risques et ses chances. Deuxième impératif : faire l’Europe, sortir du repli sur soi pour embrasser le nouvel horizon européen de l’identité française. Autre exigence : promouvoir une nouvelle subjectivité, celle du monde qui vient, abandonner les fâcheux réflexes de l’immobilisme et de la peur du changement. Savoir aussi que les risques sanitaires ou environnementaux ne peuvent être traités qu’à l’échelle mondiale. Enfin, gouverner : la mondialisation appelle une nouvelle gouvernance que le politique doit élaborer, exercer et assumer. C’est à ces cinq conditions que la France pourra retrouver le souffle capable de lui faire habiter ce nouveau monde qui vient.

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