Le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur est en constante augmentation, année après année. En parallèle, on constate un allongement de la durée des études, avec le master qui s’impose de plus en plus comme la norme. Pour autant, le chômage et le déclassement des jeunes se maintiennent à des niveaux historiquement hauts.
Les déterminants aux politiques publiques visant à la démocratisation des diplômes sont doubles : une conception républicaine empreinte du principe d’égalité, la croyance qu’une augmentation du taux de diplomation (et donc du niveau de connaissances de la population) tirerait la croissance du pays. La réalité est autre : le nombre de bac + 5 délivrés est deux à trois fois supérieur à ce que le marché du travail est en mesure d’absorber. Les conséquences sont préoccupantes : frustration des jeunes diplômés et de leurs familles, dévalorisation des diplômes, renchérissement du coût de l’enseignement supérieur, emplois moins qualifiés non pourvus…
L’étude se propose de creuser la piste d’une surdiplomation artificielle, dans la mesure où celle-ci n’induit ni réduction des inégalités sociales, ni augmentation du niveau général des connaissances, et se propose de placer au cœur de la réflexion une meilleure adéquation entre les diplômes émis et la structure du marché du travail.
Cette note a été écrite par Julien Gonzalez, responsable des affaires économiques d’un syndicat professionnel. Il est auteur pour la Fondation pour l’innovation politique de la note intitulée Trop d’émigrés ? Regards sur ceux qui partent de France (mai 2014).
Crédit photo home : Wikimédia – Collections École Polytechnique / Jérémy Barande
Juillet 2015 | ISBN : 978-2-36408-085-0 | 44 pages
Commentaires
Un master, c’est le strict minimum aujourd’hui pour trouver un emploi décent. Le seul moyen pour contourner cette barrière est de disposer d’un réseau professionnel important afin d’espérer pouvoir un poste décent sans master. Il va falloir que la France change cet état d’esprit et suive l’exemple des pays anglo-saxons qui favorisent surtout l’expérience aux diplômes…
Il faut tirer la sonnette d’alarme, aujourd’hui, il est dit qu’il est indispensable d’avoir un Master pour espérer évoluer dans le marché du travail mais la réalité est toute autre, bien malheureusement. En outre, tout dépend du diplôme, les possibilités d’insertion professionnelle pour un diplômé en littérature ou philosophie sont nettement inférieurs à celles d’un jeune diplômé d’école de commerce par exemple.
Bonjour,
Pour répondre à votre question, s’il est évidemment indispensable de promouvoir l’entrepreneuriat, cela ne saurait être une solution de secours durable. Et un bac +5 ne parait pas indispensable pour être un entrepreneur à succès, en témoignent les nombreux autodidactes qui réussissent (Xavier Niel en étant le plus flamboyant des exemples)…
Nous ferions mieux d’orienter les jeunes étudiants vers des formations plus courtes (licences professionnelles voire BTS) sur les métiers où les entreprises ont du mal à recruter. La formation tout au long de la vie doit ensuite leur permettre d’évoluer, s’ils en ont la volonté et le mérite.
En vous remerciant pour l’attention portée à mes travaux et à ceux de la Fondapol,
Bien sincèrement,
Julien Gonzalez
Bonjour
Pour aller dans votre sens : à quoi sert un diplôme ? Si le chômage ne diminue pas avec le nombre de diplômés, il y a peut être un problème de « contenu » dans le diplôme.
Une question : sachant que l’on entend couramment et que l’on suggère « aux chômeurs de créer leur entreprise » pour sortir du chômage , combien de diplômés de l’éducation nationale, qui sont tous BAC +4 et plus sont capables de créer une entreprise ?
Cordialement