Les auteurs, Christian SAINT-ÉTIENNE, professeur titulaire de la chaire d’économie industrielle au Conservatoire National des Arts et Métiers, et Robin RIVATON, consultant en stratégie, reviennent sur les causes du déclin industriel français et mettent en avant ce qui doit constituer la priorité pour restaurer notre puissance économique : mobiliser le « capital », lequel devient ainsi l’outil majeur d’émancipation économique.
L’industrie française a été abandonnée, écartée, dans le cadre d’une vision erronée de la mondialisation qui voulait faire produire plutôt que produire soi-même. Pourtant il n’est de richesse que d’usines et la maîtrise des outils de production est bien un enjeu stratégique dans les relations économiques d’aujourd’hui. Pour comprendre les causes du déclin industriel français, il faut remonter trois décennies de l’histoire industrielle de la France. Trois vagues se dessinent, mettant en évidence des politiques macro-économiques différentes.
Si les années soixante et le début des années soixante-dix ont pu marquer un âge d’or de la politique industrielle, les années quatre-vingt sont marquées par une série d’échecs qui vont contribuer, inconsciemment, à affaiblir la vocation industrielle de la France. La seconde période va de 1985 à 1998 et correspond, de manière provocante, à une industrie abandonnée à elle-même. Paradoxalement les résultats ne sont pas moins bons car la politique générale est plutôt favorable aux entreprises. Cette décennie de réforme structurelle confère un coussin qui permettra d’atténuer la détérioration de l’industrie manufacturière dans les années 90.
C’est cette période 1998-2012 qui va se révéler le vrai révélateur de la déshérence de l’industrie française. En effet, aucun autre pays que la France, à partir de 1998, n’a mis en œuvre de façon aussi systémique et centralisé une pensée à ce point erronée que l’entrée revendiquée dans un monde post travail post industriel.
La première réponse, relativement inefficace, n’intervient qu’au début des années 2000 et est centrée sur l’innovation immatérielle et non spécifique au secteur manufacturier. Face à notre incapacité à sortir de la trappe à productivité, une seule solution : mobiliser le Kapital.
LE KAPITAL Robin Rivaton Christian Saint Etienne by Fondapol
Commentaires
Monsieur,
D’un âge proche du vôtre je vous demande ce que nous pourrions faire à notre échelle pour vous suivre?
Coridalement Jacques Brillot Né en 1925 Docteur-Vétérinaire retraité. 78380 Bougival
Messieurs,
Relance ?….Rigueur ?…. mais le « compte » n’y est pas !
Permettrez -vous à un ancien ( 89 ans) de suggérer une modeste et gratuite action qui permettrait de …..revivifier la France ?
Une partie de l’important et intéressant Rapport Gallois — revivifier la France par une compétitivité industrielle retrouvée — a retenu mon attention par…… une absente « petite, indirecte et donc sournoise » cause , jamais mise en évidence d’ailleurs !
**** Oui, la France ne manque pas d’atout, d’idées…..
Malheureusement, je me dois d’ indiquer une caractéristique bien française : « notre désintérêt pour la sauvegarde de nos idées »……… qui explique largement la situation (de marasme) actuelle, et notre future !.
Deux exemples :
— Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel, n’a jamais déposé, de sa vie, une demande de brevet d’invention . Il me l’avait écrit ! Quant à Serge Haroche, notre nouveau Prix Nobel, je n’ai trouvé trace que d’un seul brevet !! A qui fera t’on croire, qu’à un moment ou à un autre, un « découvreur » n’a pas été ou ne sera pas, obligatoirement voire involontairement, un « inventeur » ?
— Depuis des années, nos amis allemands déposent 2 à 3 fois plus de demandes de brevet que nous! Et souvent pour des biens d’équipement et non des produits —
Pourquoi ?……. Parce que la finalité, voire la stratégie de la « Propriété Intellectuelle et Industrielle » n’est pas « enseignée » dans nos « Ecoles » (si, mais en 5* année de Droit et….. seulement en module de spécialisation !! et peut-être à l’ESPCI de Paris ?)……..Pouah ! s’abaisser à enseigner cela ! Pouah : le contraire de la vision universaliste des chercheurs français attachés à la diffusion du savoir. Cela doit venir de notre tradition issue de la révolution.*****
J’ai donc développé ce sujet, dramatique, dans des notes – que je tiens à votre disposition — envoyées, depuis des années, à droite comme à gauche…… Jamais de réponse! (peut-être parce que ce que j’y propose ne coûte rien) .
Un pays ne peut avoir d’avenir sans une activité « productrice », importante et renouvelée, grâce à une innovation pérenne et récurrente ; ce qui exige obligatoirement une Propriété Intellectuelle conséquente. Et si ceci est admis, alors……
………ma question : Quand rendra t’on obligatoire l’enseignement de la Propriété Intellectuelle, conjointement dans toutes les écoles d’ingénieurs et de commerce et dans tous les cursus universitaires ayant un lien, même ténu , avec « l’activité ».
C’est à ce moment là qu’on en acquiert la culture (donc la finalité) : avant, c’est à fond perdu ; après, c’est beaucoup trop tard !….C’est comme d’un outil, il faut apprendre à s’en servir…..au bon moment !
Avec mes remerciements….. pour vos réactions ????……
Je reste, Messieurs, votre très dévoué
Pierre Guimbretière