La troisième vague du panel « France 2012 » confirme la percée effectuée dans les sondages du candidat François Bayrou depuis décembre dernier, qui, cependant, connaît depuis un léger recul. Les résultats détaillés tendent à montrer qu’il bénéficie du soutien d’un électorat homogène socialement mais divers politiquement. Il dépasserait désormais Nicolas Sarkozy chez les cadres supérieurs (à 22,3 % contre 20,2 %), catégorie au sein de laquelle sa progression est la plus forte (+11 par rapport à décembre 2011). Globalement, son électorat potentiel appartient aux classes moyennes supérieures et aux catégories aisées. En outre, il réalise ses meilleurs scores parmi ceux qui bénéficient d’une certaine sécurité de l’emploi, de l’ordre de 20 % chez les salariés d’une entreprise publique et 17 % parmi les agents de la fonction publique d’État. C’est également un électorat plutôt qualifié, 20 % de ceux qui sont au moins Bac+5 se déclarant en sa faveur.
Côté positionnement politique, il rassemble en premier lieu ceux qui se placent en-dehors du traditionnel clivage gauche-droite, soit au centre (43,6 %) soit ni à gauche ni à droite, mais dans une moindre mesure (15,4 %). François Bayrou se distingue surtout par son côté « attrape-tout », dans la mesure où il réunit des individus dont l’identité politique semble à première vue très différente, voire même opposée. Par rapport à 2007, il reçoit aussi bien le soutien d’électeurs de la droite de la droite (14,1 % de ceux qui avaient voté pour Philippe de Villiers) que de la gauche de la gauche (9,8 % des électeurs de Laguiller en 2007). Et si l’on compare à la dernière vague du panel, ses gains se font au détriment de candidats de tout bord, de Corinne Lepage à Jean-Pierre Chevènement en passant par Hervé Morin et Dominique de Villepin. L’électorat du président du Modem qui semble se dessiner se place donc dans une logique contestataire – du moins en opposition à l’UMP et au PS –, mais du fait de sa position sociale plutôt favorisée et de son capital culturel élevé, rejette les options Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
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