Montpellier agglomération ouvre ses données d'information
Fondapol | 25 juillet 2012
open data. Cette initiative va permettre aux citoyens d’inventer de nouveaux services adaptés aux besoins de la vie quotidienne. C’est ainsi qu’à Castelnau le Lez, sont déjà mises à disposition des données d’informations publiques concernant les marchés, le jumelage, les parkings, les parcs d’activités, les horaires et la géolocalisation des établissements publics de cette commune. A Castries, on peut connaître le nombre de places de parking sur la commune et identifier les emplacements pour handicapés. Les communes de Cournonterral et du Crès sont également bien décidées à livrer gratuitement leurs données d’information pour encourager la création de services. Ces initiatives sont le signe d’une prise de conscience de l’enjeu fondamental de l’open data dans la modernisation des services publics et plus largement dans l’évolution de la démocratie.
Si l’open data a pris son départ en France depuis un an et demi, on peut dire qu’aujourd’hui l’agglomération montpellieraine apporte une innovation : la mise à disposition publique de ses outils au profit, notamment, des petites communes environnantes, un accompagnement de ces communes dans leur démarche d’ouverture et un investissement dans la mobilisation des usagers des services publics et de l’administration, autre versant de l’open data. Ce dernier aspect est essentiel car l’open data est une démarche d’ouverture et de partage dans laquelle se croisent trois groupes d’acteurs :
– les administrations qui « libèrent » des données d’information publique selon des dispositifs qu’elles doivent définir et mettre en place (sélection, mise en ligne de données, portails de diffusion…) ;
– les experts (journalistes, chercheurs, développeurs, entreprises) qui recueillent, traitent, réutilisent et valorisent les données mises à disposition ;
– les usagers (particuliers, associations, communautés…) qui imaginent et testent les nouveaux services créés.
Pour aller dans le sens d’une plus grande ouverture et d’une plus large participation publique à la vie de son portail open data, l’agglomération de Montpellier s’est appuyée sur les compétences d’un community manager, animateur social d’un nouveau genre, dont le profil s’est peu à peu institutionnalisé avec la montée en puissance des média sociaux de l’internet. Il témoigne de la transformation des relations sociales et de la tendance récente à s’investir dans les réseaux. Selon Marie Laure Vie *, missionnée par l’agglomération de Montpellier sur le projet de portail open data, « cette activité consiste à créer du lien, à mettre du liant dans les projets publics, à faire se rencontrer les habitants d’un lieu qui ne sauraient, sans cette médiation, se lancer dans le débat et participer au dialogue public. Il faut aller à la rencontre des personnes, sur le net, dans les forum de discussion, dans les réseaux sociaux (Facebook, Twitter etc…), tout autant que dans le monde physique, et faire une veille permanente sur tout ce qui s’échange et tout ce qui touche de près ou de loin à une attente, à un besoin d’information, à une idée d’amélioration de la vie collective. C’est ainsi qu’émergent les idées et que se définissent les usages des données d’information publique. Il faut aussi trouver les compétences. Par exemple, il est possible de solliciter les étudiants qui font du datajournalisme, de la datavisualisation ou encore les développeurs indépendants (ici le bassin économique de la région montpellieraine est constitué à 94 % de Tpe). Il faut aller dans les manifestations, organiser des rencontres et nouer des relations pour favoriser l’engagement. Les projets open data sont des projets communautaires qui requièrent de la motivation et beaucoup d’enthousiasme. Cet enthousiasme est réellement présent dans l’agglomération de Montpellier. Chaque commune possède maintenant, sur la question de l’innovation, un indicateur significatif, c’est l’ouverture des données publiques. Le prochain défi que nous voyons est la valorisation et la pérennisation des services créés à partir de ces données publiques ».
A noter que l’agglomération de Montpellier adopte le principe de gratuité pour la diffusion de ses données, ce qui encouragera très certainement les initiatives de toute nature, qu’il s’agisse d’études spécifiques, d’interprétation de l’information ou encore d’applications de service public.
* Marie Laure Vie est community manager chez WEA, agence conseil en stratégie digitale.
Claude Sadaj
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