Apple, pieds et poings liés à la Chine : comment sortir du piège ?

Robin Rivaton | 22 juin 2025

Tech. Le fabricant de l’iPhone doit sa fantastique réussite commerciale et boursière à ses usines chinoises. La firme à la pomme a fabriqué les armes qui peuvent se retourner contre lui.

Le risque géopolitique rend l’équation encore plus corsée. Le coût matière de 502 dollars bondirait à 847 dollars pour un iPhone 15 Pro Max livré aux États-Unis si la nouvelle surtaxe de 54 % sur les importations chinoises entrait en vigueur. D’où l’offensive indienne : entre mars et mai 2025, Foxconn a expédié 97 % de ses iPhones fabriqués en Inde vers le marché américain, et Tata atteint déjà 86 % de taux d’export vers les Etats-Unis. Mais cela ne satisfait pas Donald Trump. Le président américain a déclaré publiquement qu’il ne voulait pas qu’Apple assemble en Inde mais aux Etats-Unis .
Pékin, de son côté, tend la corde : contrôle accru des licences d’exportation pour les machines-outils de précision, restrictions sur le déplacement d’ingénieurs qualifiés, menaces sur les terres rares critiques et les technologies de batteries LFP. Ces mesures visent précisément les groupes qui cherchent à transférer une partie de la valeur en Inde ou au Vietnam, ralentissant de deux semaines à parfois quatre mois l’envoi d’équipements stratégiques hors de Chine. Dans ces conditions, Apple piétine : la part d’iPhone vraiment made in India dépasse certes 20 % des expéditions américaines, mais la Chine reste le centre de décision de 9 composants sur 10.

Retrouvez la chronique hebdomadaire de Robin Rivaton, membre du conseil scientifique de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) et président de Stonal, dans lexpress.fr

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