Christophe de Voogd : « Aux Pays-Bas, comme ailleurs, le lien entre les violences antisémites et l’immigration est tabou »

Christophe de Voogd, Constantin Gaschignard | 14 août 2025

ENTRETIEN - Quatre jours après l’agression de supporters israéliens à Amsterdam, de nouvelles émeutes ont éclaté lundi soir dans la capitale néerlandaise. Aux Pays-Bas, comme partout en Europe, le 7 octobre a installé une atmosphère hostile aux Juifs alimenté par une minorité agissante, argumente le spécialiste de l’histoire de ce pays.

Il y a un schéma commun peu ou prou à toutes les sociétés occidentales, celui d’une augmentation de la violence en général. Toutefois, les Pays-Bas font figure d’exception, la donne y est bien plus favorable à ce sujet que celle qu’on connaît en France. Là-bas, les attaques au couteau surviennent bien plus rarement, par exemple. La société néerlandaise est historiquement pacifique, et la violence politique notamment n’a jamais été un moyen accepté. Pour filer la comparaison avec la France, où la violence révolutionnaire s’accompagne d’un certain romantisme et bénéficie d’une grande complaisance intellectuelle, les Néerlandais ont fait une révolution (qui a échoué d’ailleurs) juste avant la française ; or ce fut une révolution non violente et sans guillotine. Il semble bien que ce rejet consensuel de la violence est aujourd’hui en plein effritement avec ce qu’on appelle «l’importation du conflit moyen-oriental». C’est très déstabilisant pour la société néerlandaise, nous y reviendrons.

Retrouvez l’article sur lefigaro.fr

Commentaires (0)
Commenter

Aucun commentaire.