Comment le rêve d’une Europe sans frontières s’est peu à peu fracassé après les attentats du 11 septembre 2001

Laure Mandeville | 19 juillet 2025

ANALYSE - Trente ans après l’entrée en vigueur de l’accord de Schengen, la réalité de la pression migratoire, la poussée populiste et la guerre hybride de Poutine forcent les nations européennes à renationaliser dans l’urgence la gestion de leurs frontières faute de création d’une frontière extérieure crédible.

« Quand on parle du rêve de l’Europe sans frontières, on parle des frontières internes. Mais ce rêve a été travaillé par un autre rêve plus large de nos dirigeants, qui est celui de l’européisation du monde, et donc d’un monde global sans frontières », explique Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l’innovation politique, rappelant que Robert Schuman avait l’idée d’un projet « d’Eurafrique sans frontières ».

« Ce rêve, c’est fondamentalement celui d’un projet politique post-national à l’échelle de la planète », note-t-il, y voyant « un inconscient dangereux qui a empoisonné l’idée de l’Europe sans frontières internes, car il a empêché la construction de véritables frontières externes de l’Union protectrices ». « Les peuples européens ne renonceront jamais à leur affection pour leur nation, mais ils seraient prêts à la création d’une puissance publique européenne allant en extension des puissances publiques nationales car ils ont une conscience aiguë de la faiblesse de la dimension nationale au XXIe siècle. Mais les gouvernants d’Europe ont été incapables de la leur offrir », accuse Reynié.

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