De la Pologne à la Roumanie, le trumpisme à l’assaut de l’Europe

Surtout, les populistes surfent sur le désarroi des électeurs face à une diversité ethnique et culturelle croissante. Partout, il est facile d’exploiter la nostalgie pour une époque qui semblait plus simple et où l’on se sentait mieux protégés. « Le 11 septembre 2001 a été un moment de bascule. L’immigration et l’islam radical sont devenus des déterminants majeurs : ces questions créent une déstabilisation existentielle. Les gens se sentent exposés à la fois par leur pays et par l’Europe, qui n’ont pas l’air de vouloir les défendre contre un monde qui leur apparaît dangereux », insiste le directeur général de la Fondapol, insiste Dominique Reynié .

Dans ce contexte, combien de temps tiendra encore le « cordon sanitaire » en Allemagne et en France, face à l’AfD et au RN ? Les digues finiront-elles nécessairement par craquer, à l’heure où les électeurs semblent condamner les coalitions de partis classiques, jugées inefficaces ? « La défiance totale à l’égard des élites politiques, modérées et raisonnables, s’accompagne d’une sorte de rejet des programmes jugés trop centristes. En France, il est possible que le « en même temps » du macronisme ait scellé pour un temps le sort de ces tentatives de réunir des forces assez différentes, dont le résultat est de ne plus faire grand-chose de très lisible. On observe une demande de repères, de décisions et de choix forts », note Dominique Reynié, pour qui les prochains scrutins devraient consacrer la droitisation de l’Europe.

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