Démographie : aujourd’hui, les jeunes souhaitent-ils vraiment moins d’enfants qu’hier ?

Aujourd’hui encore, le modèle de la famille à deux enfants reste dominant même si elle est «perçue comme un maximum, non comme un minimum». Ainsi, en 2024, 65 % des 18-49 ans estiment que deux enfants est «le nombre idéal», contre 47 % en 1998. Comment s’explique cette différence ? «Les réponses “trois enfants ou plus” sont désormais minoritaires (29 %), tandis que les réponses “zéro ou un enfant” progressent», rapporte l’étude.

Malgré un moindre attrait pour les familles nombreuses, cette persistance de la famille à deux enfants amène à s’interroger sur la manière dont sont interprétés ces chiffres. Faut-il en faire une lecture forcément pessimiste ? À contre-courant des discours déclinistes, Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), y voit une bonne nouvelle. «Les couples veulent plutôt aller vers deux enfants. C’est au-dessus de la fécondité actuelle. Si ce désir majoritaire d’avoir deux enfants se réalisait cela correspondrait à une remontée. On est encore loin du modèle de l’enfant unique», fait-il valoir.

La Fondapol vient d’ailleurs de dévoiler une étude montrant que l’envie de faire des bébés résiste en France. 70 % des Français de moins de 35 ans sans enfant y déclaraient souhaiter devenir parents. Selon le politologue, l’étude de l’Ined, bien qu’elle montre une baisse du désir d’enfants, notamment dans les jeunes générations, ne contredit pas celle tout juste dévoilée par son Think Tank. Dominique Reynié appelle donc à soutenir par une politique de soutien aux naissances plus dynamique. Parmi les mesures d’encouragement des naissances, l’ouverture de crèches arrivait en tête chez les moins de 35 ans (35 %) dans l’étude de la Fondapol.

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