Fin de vie : l’inquiétude grandit sur l’avenir des soins palliatifs

Élisabeth Caillemer | 27 avril 2025

CONTRADICTION Pour certains médecins, la légalisation de l’aide à mourir aura un impact négatif sur le fonctionnement et le développement des soins palliatifs.

La légalisation de l’euthanasie menace-t-elle l’avenir des soins palliatifs ? La question inquiète une partie du monde médical. Pour éviter toute confusion entre deux démarches opposées — accompagner la vie jusqu’à son terme naturel en soulageant la douleur d’un côté, provoquer délibérément la mort de l’autre — le gouvernement avait choisi en janvier dernier de scinder le projet de loi sur la fin de vie en deux textes distincts : l’un sur les soins palliatifs, l’autre sur l’aide à mourir. Ce découpage voulu par François Bayrou et largement soutenu par les soignants avait également vocation à éviter que le débat sur l’aide à mourir ne freine la réforme urgente et unanimement souhaitée des soins palliatifs. Mais dans les faits, cette ligne de partage ne les protégera pas des effets d’une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.

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Une étude sur « Les non-dits économiques et sociaux du débat sur la fin de vie » publiée en janvier 2025 pour le think tank libéral Fondapol indique qu’au Canada, l’aide médicale à mourir aurait permis d’économiser 149 millions de dollars. En France, les soins palliatifs représentent 1,4 milliard d’euros par an. Dans ce contexte, l’euthanasie pourrait apparaître, à bas bruit, comme une solution économiquement rationnelle. « Compte tenu de l’état préoccupant de notre système de santé et du déficit des finances publiques et de nos régimes sociaux l’idée que le développement de la mort provoquée peut être une source d’économies fera nécessairement son chemin » , avait confié au JDD Yves-Marie Doublet, coauteur de cette étude.

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