
Immigration : la France est le pays le plus laxiste en Europe
La rédaction de Front Populaire | 27 février 2023
ARTICLE. Une étude de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol) a comparé les différentes politiques migratoires en œuvre au sein de l'Union européenne. Entre générosité et laxisme, le résultat est accablant pour la France.
Pour défendre sa réforme des retraites, Emmanuel Macron aime à comparer les différents systèmes à l’échelle européenne. S’il s’amusait à lire l’étude qui compare les politiques en matière migratoire au sein de l’Union européenne, il prendrait peut-être des mesures plus contraignantes. En la matière, le résultat est simple : la France est le pays le plus généreux à tous les niveaux. C’est ce que révèle ainsi une étude de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), dont Le Figaro a fait un large résumé.
Un programme d’intégration trop peu exigeant
Tout d’abord, le programme d’intégration, pour les étrangers souhaitant s’installer en France, est trop peu exigeant. Après avoir signé un contrat d’intégration républicaine, d’une durée d’un an, les étrangers doivent passer un entretien avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). Une formation linguistique est obligatoire si le niveau contasté est très faible ; quant à la formation professionnelle, elle est optionnelle ; enfin une formation civique doit permettre à l’étranger de s’imprégner des « valeurs » de la société française. Obligatoire, cette dernière formation ne dure que…quatre jours. Pour la délivrance d’une carte de séjour, aucun test de niveau n’est requis.
En Allemagne, le programme d’intégration est obligatoire si l’étranger ne parle pas ou peu l’allemand, mais celui-ci est à sa charge, excepté s’il reçoit des aides sociales. Des cours de langue sont donnés, avec des tests de niveau A2 et B1, alors même que la formation française vise seulement un niveau A1. Dans d’autres pays tels que l’Italie, l’Autriche, le Danemark ou la Finlande, le programme d’intégration peut s’étendre sur plusieurs années, avec des exigences poussées sur la maîtrise de la langue.
Quant à la Bulgarie, Chypre ou la Hongrie, le programme d’intégration n’existe pas en raison d’une politique d’immigration très ferme.
La France ne conditionne pas le regroupement familial à la maîtrise du français
Même constat sur le regroupement familial : en France, il n’existe pas d’âge minimum pour le regroupement des conjoints, ni pour le regroupant ni pour le regroupé, contrairement à l’Autriche, la Belgique, la Lituanie et Malte, où ils doivent avoir au moins 21 ans, ou 24 ans au Danemark. Là aussi, les compétences linguistiques sont soigneusement analysées, l’Allemagne et l’Autriche exigent des regroupés un niveau élémentaire en allemand (niveau A1). La France ne conditionne pas le regroupement familial à la maîtrise du français, ni pour le résident ni pour sa famille.
En France, pour une famille de deux ou trois personnes, le demandeur doit justifier d’un revenu correspondant à un smic net mensuel, soit 1353 euros au cours de l’année précédant la demande. Pour une famille de six personnes et plus, le montant demandé est 1602 euros. C’est bien en deçà du minimum requis ailleurs, notamment en Autriche ou en Finlande, où, pour une famille de six enfants, le montant exigé est respectivement 2436 euros et 3100 euros par mois. Au Danemark, les conditions financières sont encore plus drastiques puisque le regroupant doit disposer d’une caution de 14 800 euros, mise à la disposition de la municipalité pour une éventuelle utilisation si le regroupé a besoin de prestations sociales.
Sur les naturalisations accordées sous certaines conditions, le premier critère concerne la durée de résidence minimale. Celle-ci est de dix ans en Autriche, Espagne, Lituanie, Pologne, Slovénie et Italie, de neuf ans au Danemark, de huit ans en Croatie, Estonie, Hongrie, Roumanie, Slovaquie et Allemagne, de sept ans à Chypre et en Grèce. En Allemagne, il est question de réduire cette durée à cinq ans, soit la même durée qu’en France. Pour le second critère, à savoir la maîtrise de la langue, la France requiert un niveau B1, semblable à ce que l’on voit dans les autres pays européens.
Enfin, sur la politique d’accueil, aussi bien pour l’accès aux soins notamment via l’aide médicale d’Etat (AME) , la législation pour les mineurs ou encore l’allocation des demandeurs d’asile, celle-ci reste particulièrement accommodante en France.
Retrouvez l’article sur frontpopulaire.fr
Fondation pour l’innovation politique, Immigration : comment font les États européens, mars 2023

Aucun commentaire.