« L’habitant des grandes villes, défouloir d’une société en crise »

Frédéric Métézeau | 10 juillet 2019

80 secondes pour vous parler de la droite et du rapport qu’elle formule avec les bobos. Un discours qui tend, selon Nelly Garnier, ancienne directrice des études du parti Les Républicains, à opposer ce qu’ils appellent « les gagnants des métropoles » aux « pauvres oubliés de la France périphérique ».

Nelly Garnier, ancienne directrice des études du parti Les Républicains, constate dans Le Monde que la droite voit souvent les bobos comme « une nouvelle bourgeoisie vivant dans une sorte d’altermonde en suspension, privilégiant l’entre-soi, disposant de tous les capitaux financiers, sociaux et culturels« .

Mais pour elle, cette analyse « d’inspiration marxiste » qui campe les bobos en « dominants imposant leur violence de classe à des catégories populaires reléguées en périphérie » est fausse. Et elle énonce : il y a beaucoup moins d’habitants propriétaires de leurs logements dans les métropoles qu’ailleurs. Le statut de cadre s’est dégradé, eux aussi vivent dans la peur du déclassement pour leurs enfants. La délinquance, la pollution, la menace terroriste y sont plus anxiogènes qu’ailleurs.

Selon elle, le bobo ne serait pas forcément un gagnant de la mondialisation mais plutôt quelqu’un qui privilégie son capital culturel. Il y a donc des bobos profs, artistes intermittents du spectacle, avocats, commerçants ou retraités pour qui la mondialisation n’a pas changé grand chose.

La conclusion de Nelly Garnier est implacable : le discours de droite opposant les gagnants des métropoles aux pauvres oubliés de la France périphérique ne sert qu’à renforcer la République en Marche et le Rassemblement National. Et les métropoles méritent que la droite s’y intéresse. Message transmis au président par intérim de LR Jean Leonetti.

 

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