« Pas une solution miracle »: pourquoi la retraite par capitalisation n'est pas si simple à mettre en place

Paul Louis | 27 février 2025

Si le patronat plaide pour instaurer une dose de capitalisation dans le système de retraite, la transition entre le régime actuel et un régime hybride risque de se faire au détriment de certaines générations. À moins que l'État ne vole à leur secours.

Reste que faire basculer le régime général par répartition vers un régime hybride intégrant une dose de capitalisation ne serait pas une mince affaire. Avec le risque de voir « plusieurs générations de cotisants » sacrifiées pendant la période de transition, comme le relevait l’économiste Bertrand Martinot, auteur du rapport « La capitalisation: un moyen de sortir par le haut de la crise des retraites? » publié par la Fondapol.

Pour éviter ces écueils, Bertrand Martinot propose que l’État intervienne dans le processus en veillant toutefois à ne pas le financer « par un surcroît d’endettement public ». L’économiste suggère plutôt aux pouvoirs publics de recourir à un cocktail de mesures visant à ne pas faire peser tout le poids de la transition vers la capitalisation sur les actifs:

  • mobiliser les réserves actuelles du régime par répartition et les réserves du régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco,
  • sous-indexer temporairement les pensions de retraite,
  • créer une contribution de l’État financée par la suppression de l’abattement de 10% pour frais professionnels des pensions de l’impôt sur le revenu,
  • baisser les impôts de production pour compenser « en partie la hausse temporaire du coût du travail générée par la création de la cotisation employeur pour la capitalisation »…

Ainsi, le changement de régime de retraite « réclame nécessairement quelques sacrifices à court terme, mais permettrait à l’horizon de quelques années une baisse sensible des cotisations de retraite qui sont aujourd’hui les plus élevées de l’OCDE », assure Bertrand Martinot.

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