Retraites et dette publique : les (gros) petits arrangements de la Cour des comptes avec la vérité des chiffres

Kimberley Bort | 12 mai 2025

Entretien avec Jean-Pascal Beaufret : La France vieillit, sa dette augmente vite et pourtant la Cour des comptes continue d’affirmer que nos retraites, le quart de nos dépenses publiques, plus élevées que dans les pays comparables, non seulement ne créent pas de déficit, mais sont en excédent.

Un miracle ? Non, une illusion, nourrie par une présentation des comptes publics, désuète et trompeuse, s’appuyant sur une « convention », une supposition que l’Etat pourrait substituer aux subventions d’équilibre pour les régimes déficitaires, des cotisations ou des impôts, ce qu’il ne fait pas.

Depuis deux ans, les lacunes de ces compte rendus des retraites ont été démontrées par mes nombreux articles, publiés dans la revue Commentaire, dans un cahier récent Fondapol ou, par exemple, sur le site d’Atlantico. Ces analyses, chiffres officiels à l’appui, n’ont pas été sérieusement contredites.

(…)
La fable du « grand-père prodigue » illustre la situation : un grand-père dépense bien au-delà de ses revenus. Au début, ses petits-enfants compréhensifs lui donnent l’argent qui comble la différence. Mais bientôt, à l’étroit financièrement et avec beaucoup d’autres priorités (enfants, logement…), ils sont obligés d’emprunter. Inquiets, ils demandent alors à un comptable d’expliquer la situation. Celui-ci déclare que la situation du grand-père est équilibrée puisque des fonds suffisants arrivent sur son compte bancaire. Le comptable ne s’est pas donné le mal de faire un compte global avec ceux des petits-enfants. La dépense est chez le grand-père, la dette est chez les petits-enfants. Parce qu’il n’en est pas conscient, il est difficile de raisonner le grand-père.

Retrouvez l’article sur atlantico.fr

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