Retraites : la controverse sur la méthode de calcul du déficit rebondit

Bertrand Bissuel | 09 mai 2025

Jeudi 8 mai, Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes, a exprimé sa lassitude face à la « croisade obsessionnelle » d’un ancien inspecteur des finances qui, depuis deux mois et demi, conteste les travaux de la haute juridiction sur les besoins de financement des régimes de pension.

À l’origine de cette passe d’armes, il y a les deux rapports que la Cour des comptes a rendus, le 20 février et le 10 avril, sur nos régimes de pension. Dans ces audits, réalisés à la demande du premier ministre, François Bayrou, il est écrit que notre système par répartition a, avant de replonger dans le rouge, dégagé un excédent durant quelques années (notamment de 8,5 milliards d’euros en 2023).

Jean-Pascal Beaufret conteste une telle présentation, même si elle s’appuie sur les conventions habituelles, car il est absurde, d’après lui, d’affirmer que les caisses de retraite, prises dans leur globalité, aient pu enregistrer, même momentanément, un surplus. L’un de ses principaux arguments consiste à dire que l’État, pour financer les pensions de ses agents, doit apporter des ressources dans des proportions beaucoup plus élevées que les entreprises. Dès lors, tout se passe comme s’il payait une « surcotisation », une sorte d’effort supplémentaire (par rapport à la norme du privé) que M. Beaufret évalue à 36 milliards d’euros par an. Ce montant, pour l’ex-haut fonctionnaire, pose problème car il n’est jamais mentionné par les pouvoirs publics, alors qu’il contraint l’État, dont les comptes sont déficitaires, à emprunter de l’argent sur les marchés.

M. Beaufret est revenu à la charge en affinant son propos dans une étude réalisé sous l’auspice de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol). Il l’a dévoilé le 25 février, lors d’une conférence de presse.

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