1000 milliards de dollars… ou le montant de la dette étudiante aux États-Unis

1000 milliards de dollars… ou le montant de la dette étudiante aux États-Unis

Depuis le début de la crise de 2008 la dette étudiante américaine a presque été multipliée par deux,  passant de 500 à 1000 milliards de dollars. En outre, la dette accumulée par un jeune diplômé dépasse les 26 000 $ [i] et les prêts étudiants ont atteint 8% du total des prêts alloués aux États-Unis [ii], devenant le second poste d’emprunt du pays devant les crédits à la consommation et automobiles.

En principe, les étudiants empruntent afin de pouvoir financer leurs études et commencent à rembourser une fois le diplôme obtenu. On comprend bien que ce système fonctionne tant que l’étudiant devient un salarié et qu’il touche un revenu pour pouvoir rembourser son crédit. Cependant, le déclin des financements des États pour les universités publiques, couplé à l’augmentation de l’offre de service sur les campus ont conduit à une hausse continue des frais de scolarité d’environ 7,45% par an depuis 1980. Une conséquence majeure de ces évolutions est l’augmentation de la dette étudiante de 25% en 10 ans.

Pour tenter de lutter contre ce que les économistes qualifient de véritable « bombe à retardement de l’économie américaine », plusieurs voix se sont fait entendre sans toutefois parvenir à un résultat concret. La Maison Blanche a proposé au Congrès, vendredi 10 mai, d’adopter un vaste plan décennal de remise gracieuse pour les étudiants endettés. Ces derniers ne rembourseraient pas plus de 10% de leur salaire après impôts pendant dix à vingt ans pour ces emprunts, après quoi le reliquat restant dû serait annulé. Ce type de mesure pose néanmoins la question de savoir si les étudiants ne seraient pas poussés à s’endetter davantage, sachant qu’à terme ils n’auraient pas à rembourser l’emprunt dans sa totalité.

Quant à la situation des étudiants français, si elle n’est pas la même que celle de leurs homologues américains, le phénomène n’est pas pour autant négligeable. La dernière enquête de l’Observatoire de la vie étudiante publiée en 2010, montre que 6,4 % des étudiants français ont contracté un prêt en 2009.

Séverine Allano

[ii] http://projectonstudentdebt.org/files/pub/classof2011.pdf