47% : la participation des catholiques en France
04 juin 2014
47% : la participation des catholiques en France
Alors que les élections européennes ont enregistré un taux d’abstention de 57.5%[1] en France, la religion catholique a-t-elle eu un impact sur le fait de se rendre aux urnes ?
Un sondage Ifop pour le journal La Croix a analysé la corrélation entre le facteur religieux et celui de la participation[2]. D’une manière générale, les catholiques se sont exprimés plus massivement que les citoyens français « sans religion » (47% de participation contre 36%). L’expression des catholiques varient toutefois en fonction de leur pratique religieuse : 81% des pratiquants réguliers ont voté contre 48% chez les pratiquants occasionnels. Les non-pratiquants se rapprochent pour leur part de la tendance nationale avec un taux d’abstention de 57%.
L’enquête souligne un fort penchant des catholiques vers la droite de l’échiquier politique. Sur l’ensemble des pratiquants, les listes UMP arrivent en tête (34%), suivis du FN (20%) puis des centristes (14%), tandis que le total des listes de gauche (Nouvelle Donne, PS-PRG, FG, extrême gauche) atteint tout juste 17% des voix. On note parmi les catholiques pratiquants réguliers un score très élevé (9%) du mouvement Force Vie de Christine Boutin, comparativement au national où il environne les 0.8%. Quant au FN, s’il arrive premier dans la catégorie des catholiques non pratiquants (28%), sa moyenne de 20% signifie qu’un électeur catholique sur cinq a voté pour lui. C’est un chiffre inférieur au résultat national (un sur quatre), mais cela constitue toutefois une très forte hausse en comparaison avec 2009 : à l’époque, seulement 4% des catholiques pratiquants avaient été attirés par le parti frontiste[3].
Plusieurs éléments ont pesé sur le vote des catholiques aux élections européennes. Parmi les motivations majeures, se trouvent l’emploi et l’activité économique (75%), l’action de l’Europe face à la crise (67%) ou encore l’immigration (62%)… Le traité de libre-échange Etats-Unis/UE, l’école et l’éducation, l’attitude de l’UE face à l’Ukraine sont pour leur part considérés comme importants mais pas déterminants, pour environ 44.7% des sondés. Les questions purement politiciennes sont, quant à elles, clairement considérées comme secondaires : les affaires de l’UMP n’ont influencé que 65% des électeurs catholiques, et la tribune de Nicolas Sarkozy 67% d’entre eux. Des sentiments relativement proches de ceux de l’électorat national…
Marine Caron
[1] http://www.elections2014.eu
[3] Thibaut Danancher, Un pratiquant sur cinq a voté FN, la fin de l’exception catholique ?, Le Point, 27.05.14
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