Huit mois après son lancement, le boom de la French Tech ?

Sophie Des Beauvais | 18 août 2015

Huit mois après son lancement, le boom de la French Tech ?France Paris Pompidou

Par Sophie Des Beauvais

L’initiative La French Tech[i], mise en place en 2013 au sein du ministère délégué à l’économie numérique, a pour ambition de positionner la France parmi les pays leaders du numérique en favorisant l’émergence de champions au niveau mondial. Ce projet, inclus dans la stratégie numérique pour la France du gouvernement[ii], s’est révélé particulièrement prospère ces derniers temps.

Cette initiative repose sur l’identification et la labellisation de “métropoles French Tech”, écosystèmes numériques dynamiques regroupant acteurs publics et privés, afin d’accélérer la croissance de ces derniers. Le label « French Tech » permet également de fédérer les différentes initiatives françaises afin de leur donner davantage de visibilité à l’étranger. Ainsi, les entrepreneurs et acteurs privés labellisés ont non-seulement accès à des subventions mais également à l’utilisation de la marque « French Tech ». Ils bénéficient également d’un accès favorisé aux offres d’Ubifrance,  l’agence française pour le développement international des entreprises, et de la Banque publique d’investissement (Bpifrance), ainsi qu’à des bureaux de passage dans toutes les métropoles accréditées.[iii]

Peu visible au départ, ce label fait de plus en plus parler de lui. Treize métropoles ont reçu l’appellation depuis 2014, dont quatre en juin dernier. New York a également  été la première ville étrangère à recevoir l’appellation « French Tech Hub » le mois dernier.

Ainsi, juin 2015 a été sans aucun doute le meilleur mois pour la French Tech depuis son lancement. Plus de 100 millions d’euros ont été levés ce mois-ci par des start-ups françaises. De grands groupes, comme la SNCF ou Samsung investissent massivement dans ces entreprises et des géants du numérique sont séduits par l’attractivité de la France. En effet, Facebook, Samsung et Bosch ont décidé d’ouvrir un bureau de recherche et développement (R&D) en France, et Salesforce – un éditeur de logiciels de gestion basé à San Francisco – ambitionne de faire naitre un écosystème de 3,3 milliards de dollars en créant à la fois un centre de R&D et un datacenter. Intel a également choisi la France pour implanter son premier centre européen de recherche dédié au Big Data.

Pour The Economist[iv], Paris se réconcilie enfin avec la modernité et l’innovation, et ce changement de mentalité en France s’explique en partie par le taux de chômage élevé des jeunes diplômés (autour de 10%) : ceux-ci ne sont plus engagés auprès de grandes entreprises et se lancent donc plus facilement dans l’entreprenariat. En effet, un jeune actif sur cinq créant une nouvelle entreprise était auparavant au chômage.

Ainsi, la French Tech est une initiative en plein essor qui permet de dynamiser un secteur à l’expansion illimitée et favorisant l’insertion rapide sur le marché du travail des jeunes diplômés. Cependant, il est encore trop tôt pour évaluer les effets à long terme de cette initiative. Une trop forte prolifération des accréditations pourrait par exemple entrainer une saturation du marché à long terme. De plus, de récents mouvements sociaux, comme la grève nationale des taxis contre l’application Uber qui a conduit à l’interdiction de plusieurs applications et modalités de transports, ou la récente loi pour le renseignement, peuvent décourager certains investisseurs étrangers qui verraient en France une société et  un cadre législatif trop rigides.

[i] http://sayouitofrance-innovation.com/wp-content/uploads/2014/10/Initiative-french-tech-presentation.pdf

[ii] http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/06/18/le-gouvernement-presente-sa-strategie-numerique-pour-la-france_4657207_4408996.html

[iii] http://sayouitofrance-innovation.com/wp-content/uploads/2014/10/Initiative-french-tech-presentation.pdf

[iv] http://www.economist.com/news/europe/21654110-capital-seen-museum-develops-new-pockets-high-tech-modernity-start-up-city

crédit photo : david pham

 

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