Jargon... ou l'austérité au service du déficit démocratique des institutions européennes

28 mars 2013

MES, Troïka, TSCG, Eurobond, QVM….  Le nouveau jargon austérité de l’UE

Banque centrale européenne, vote à la majorité qualifiée, comitologie, Coreper : ces mécanismes sont déjà complexes à comprendre et ce d’autant plus quand on utilise leurs acronymes, en anglais de surcroît. Dans un article publié sur EUobserver[1], l’auteur nous explique que l’Union européenne ne parle pas le langage du public. Dans les dernières crises (grecque, chypriote) on semble désigner souvent l’Union européenne comme le tyran de l’austérité (voir article publié sur notre blog « Génocide financier… ou comment trouver des coupables idéaux »). Or les technocrates, ou eurocrates en utilisant ce langage augmentent davantage l’écart entre l’UE et ses citoyens. Un  langage de science fiction comme celui de Star Wars serait davantage compréhensible. Martin SCHULZ, président du Parlement, a affirmé que les eurocrates « parlaient un langage que personne comprenait », ces aberrations lexicales empêchent de voir leurs objectifs de résolutions des problèmes réels des gens ordinaires a-t-il ajouté. Les personnes concernées par ces problèmes, tels que les chypriotes ne peuvent ainsi pas comprendre que ces mécanismes leurs sont adressés et ceci n’aide pas à balayer le déficit démocratique des institutions européennes. L’eurozone n’a eu aucun trimestre de croissance en 2012, une première depuis 1995, le chômage de masse et la baisse des niveaux de vie ont couvert l’Europe et avec eux, les manifestations anti-austérité. Or un jargon spécial austérité a vu le jour à Bruxelles : Mécanisme européen de stabilité, pacte de stabilité et de croissance, procédure de déficit excessif, compromis de Luxembourg…et ceci ne fait qu’exacerber le public, qui pense que les politiques ne parlent pas le même langage que leur électorat. Il est important que les dirigeants européens parlent clairement et avec réalisme à la population, pour que nous parlions tous le même langage.

Claire Robert

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