94 milliards de dollars. C’est le potentiel du marché mondial des drones sur la période 2011-2020 selon une étude américaine [1]. Les drones sont de petits appareils volants sans pilote, commandés à distance, appelés également UAV (Unmanned Aerial Vehicle, Véhicule Aérien Inhabité).
Après les drones militaires, dont les terrains afghans et irakiens ont illustré l’efficacité, c’est donc au tour des drones dits « civils » de faire leur entrée sur un marché désormais en plein essor.
Ce secteur des drones civils, selon une autre étude [2], devrait engranger une croissance exponentielle dans les prochaines années au vu de l’éventail des possibilités d’utilisation qui s’offrent à lui : « Parmi les multiples usages de ces appareils, l’étude conclut que l’agriculture de précision, par exemple pour surveiller les cultures et répartir les pesticides, et la sécurité publique, notamment pour aider la police et les pompiers sur les scènes de crime ou d’incendie, sont les marchés civils les plus prometteurs. Ces deux représentent environ 90% des marchés potentiels connus, selon l’étude. » [3].
Pour autant, il ne faudrait pas trop anticiper sur un marché qui n’en est qu’à ses balbutiements, et qui se développera avant tout aux États-Unis (qui dominent le marché), la France accusant déjà du retard dans le secteur : comme le signalait en 2012 Jean-Noël Stock, ancien directeur de Thalès Systèmes Aéroportés, « Il est encore difficile de définir exactement quand, car il y aura un temps de retard en fonction de l’évolution des normes de sécurité des vols. Mais il est facile de dresser des scénarios qui se chiffrent aussi en milliards d’euros »[4].
Des questions demeurent, cependant. En effet, beaucoup d’associations de protection des libertés ont commencé à critiquer les dérives éventuelles de tels drones, en termes d’atteinte à la vie privée et de surveillance des populations.
A ce titre, la Cnil [5] a débuté en 2012 une véritable « réflexion prospective, afin que les innovations puissent se faire dans un cadre juridique et éthique clair et rassurant pour tous, l’utilisateur du drone comme ses voisins »[6]. De même, l’utilisation des drones dans le civil est autorisée par la DGAC depuis l’an dernier [7], mais également strictement encadrée, gage d’une utilisation respectueuse de tout un chacun.
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