Le Louvre à Lens : la relance par la culture
Delphine Gondebert | 11 août 2015
Le Louvre à Lens : la relance par la culture
Par Delphine Gondebert
Face aux difficultés économiques, certaines régions françaises fortement touchées par le chômage tentent de trouver un moyen pour relancer l’attractivité de leur territoire. Pour certaines, la culture constitue une piste intéressante : depuis le début des années 2000, l’État, dans la droite ligne des réformes territoriales, a lancé un appel en faveur de la décentralisation culturelle.
Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture et de la communication en 2003 avait ainsi incité les musées implantés à Paris à délocaliser leur collection dans de nouvelles régions afin de promouvoir la culture sur l’ensemble du territoire français. Cette opportunité a été saisie par Henri Loyrelle, directeur général du Louvre à Paris : après un appel à candidature, c’est la ville de Lens qui a été désignée pour accueillir le Louvre d’ici décembre 2012.
Cette décentralisation de la politique culturelle a un but de démocratisation de la culture mais elle participe aussi à rendre économiquement attractif un territoire : en la matière, Lens a su transformer l’essai du Louvre.
Un lieu stratégique valorisé
Située dans la région du Nord-Pas de Calais, Lens, ancienne ville minière, souffre de la concurrence économique et sociale exercée par les grandes villes du Nord comme Arras et Lille. La ville bénéficie toutefois d’un atout : elle est un passage obligé des touristes étrangers qui se rendent en France. La ville est située à un carrefour : à 2h de Paris, 1h30 de Bruxelles et 30 minutes de Lille. C’est probablement ce qui a motivé le choix du Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, en 2004 pour l’implantation décentralisée du Louvre.
Quelles retombées économiques et touristiques ?
Avec une fréquentation de 900 000 visiteurs pour la première année (2013) et 500 000 l’année suivante, le Louvre-Lens bat des records. Cette arrivée massive de touristes a permis à la ville de nouvelles créations d’emploi (environ 400), la construction de 9 restaurants et de 13 meublés de tourisme[1]. À cela s’ajoute l’augmentation des investissements et des équipements autour du musée à l’image de l’implantation de deux grandes marques de vêtements, au cœur de la ville de Lens. Le New York Times a même classé le Louvre-Lens à la 26e place des lieux à découvrir en 2013 !
Quelle image pour la ville de Lens ?
Au cœur d’une région délaissée du fait de la fin de l’extraction du charbon, Lens voit son image se renouveler grâce à l’implantation du Louvre-Lens. Véritable fer de lance de la promotion de la culture pour tous, le Louvre-Lens ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Promu au rang de projet métropolitain pour renforcer sa dimension européenne, Lens a su par la culture faire renaître sa ville et son dynamisme.
Pour aller plus loin :
Musée du Louvre, « Le projet scientifique et culturel du Louvre-Lens », juin 2008. http://www.louvrelens.fr/documents/10181/14273/Le+projet+scientifique+et+culturel+du+Louvre-Lens/ba69bbd5-d130-496e-917e-eb8ae5939bc4?version=1.0&type=pdf
[1] EURALENS, « Louvre-Lens : Chiffres clés et impacts 2014 », http://www.missionbassinminier.org/fileadmin/user_upload/Actualites/Livret_Euralens_Lo uvre-Lens__chiffres_cles_et_impacts_MAJ_20_nov_2014.pdf
Crédit photo : 準建築人手札網站 Forgem / Flickr
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