Les 15 villes les plus convoitées d’Ile-de-France
12 mars 2014
Les 15 villes les plus convoitées d’Ile-de-France
Avec 11,8 millions d’habitants, la région Ile-de-France représente 19% de la population française. Les 8 départements qui la composent (Paris, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de Marne, Val-d’Oise) s’étalent sur 2,8% du territoire national et réalisent 28% du Produit Intérieur Brut français.
A quelques jours du premier tour des élections municipales, l’Ile-de-France est sans aucun doute la région où se concentre le plus de villes à enjeux, tant pour la droite que pour la gauche. Dès lors, un tour d’horizon des villes les plus convoitées et susceptibles de basculer s’impose.
Sur les 1280 villes qui composent la région, une quinzaine pourrait en effet changer de majorité, et non des moindres.
UMP : objectif reconquête
Yvelines (78)
La gauche est divisée dans la commune de Poissy (37 662 habitants). Cette ville anciennement communiste pourrait basculer à droite et voir le conseiller général des Yvelines Karl Olive (UMP) succéder au maire sortant PS, Frédérik Bernard.
A Montgeron (22 941 habitants) dans l’Essonne, le maire sortant PS Gérald Hérault laisse place à Aude Bristot comme tête de liste PS, opposée au conseiller régional UMP François Durovray, perdant en 2008 de… 138 voix !
Essonne (91)
Malgré les multiples scandales affectant les deux précédents maires UMP de Corbeil-Essonnes (44 223 habitants), la droite compte tirer profit des divisions à gauche, où la liste PS du député Carlos Da Silva concurrence la liste communiste de Bruno Piriou.
Seine-Saint-Denis (93)
Martine Valleton (UMP) souhaite prendre sa revanche et remporter la victoire à Villepinte (35 850 habitants), où elle avait échoué de très peu en 2008 face à la maire sortante Nelly Roland-Iriberry (Divers-Gauche) qui l’avait emporté à 50,31% des voix.
Val d’Oise (95)
A Goussainville, commune de 31 129 habitants, la droite profite des rivalités entre Luc Broussy, tête de liste PS-EELV, et le maire sortant Alain Louis, tête de liste Divers-Gauche, pour reprendre la main sur l’une des villes les plus peuplées du Val-d’Oise.
A Cergy-Pontoise (58 351 habitants), l’UMP se donne pour mission de l’emporter face au candidat PS Jean-Paul Jeandon, successeur en 2013 de Dominique Lefebvre (PS). L’objectif étant, à termes, de prendre le contrôle de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, forte de plus de 200 000 habitants.
A Argenteuil (104 282 habitants), l’ancien maire UMP Georges Mothron (2001-2008) souhaite reprendre les rennes d’une ville perdue de justesse en 2008 (300 voix d’écart seulement !) face au socialiste Philippe Doucet.
PS/EELV/FDG/PCF : lutter contre les divisions internes
Seine-et-Marne (77)
En Seine-et-Marne, le PS se concentre sur la ville de Melun (39 497 habitants) et mise sur la jeunesse pour tenter d’arracher la victoire au maire sortant UMP Gérard Millet, âgé de 74 ans.
Essonne (91)
A Savigny-sur-Orge (Essonne), le risque de triangulaire voire de quadrangulaire pourrait profiter au socialiste Pierre Guyard. La droite est en effet divisée et le Modem l’est également. Une liste FN s’ajoute à ce panel.
Hauts-de-Seine (92)
Maires de Puteaux (44 683 habitants) de génération en génération depuis 1969, les membres de la famille Ceccaldi-Raynau sont à nouveau concurrencés par Christophe Grébert (UMP). Lors des élections cantonales de 2011, le candidat UMP avait en effet obtenu 47,7% des suffrages au second tour.
Malgré une gestion municipale décriée par ses propres conseillers municipaux, Gilles Catoire (PS) est à nouveau candidat à sa réélection à Clichy-la-Garenne. Face à lui, le candidat Didier Schuller, ex-RPR, mise sur le rassemblement des Clichois contre le maire sortant.
Seine-Saint-Denis (93)
A Saint-Denis (107 762 habitants), les communistes ont reçu le soutien d’EELV pour faire face à la liste PS menée par Mathieu Hanotin et tenter de conserver une ville gérée par Didier Paillard (PCF) depuis 2004.
A Montreuil (103 068 habitants), Dominique Voynet (EELV) a annoncé ne pas être candidate à sa réélection et laisse place à la division au sein de la gauche. Ibrahim Dufriche-Soilihi lui succède comme tête de liste EELV ; Patrick Bessac a été investi par le Front de gauche ; Razzy Hammadi par le PS. Ce dernier a dû faire face à la détermination de Mouna Viprey, désireuse de se lancer seule dans cette campagne. S’ajoutent une liste NPA menée par Aline Cottereau et LO menée par Aurélie Jochaud. La candidate de la droite unie, Manon Laporte, candidate UMP-UDI-MoDem, tirera-t-elle parti de cette division de la gauche ? C’est toutefois la liste apparentée PCF de Jean-Pierre Brard, ancien maire de la ville (1984-2008) qui arriverait en tête.
Val d’Oise (95)
A Garges-lès-Gonesse, le conseiller général et candidat PS Hussein Mokhtari compte profiter de la défiance de la municipalité envers le maire sortant Maurice Lefèvre, candidat à sa réélection, pour remporter une victoire qui lui avait échappé de 400 voix en 2008.
FN : faire avec les moyens du bord
Avec 69 listes finalement déposées en Ile-de-France, le Front national ne couvre que 5,4% des communes d’Ile-de-France (hors Paris), bien loin des ambitions initiales. Les candidats frontistes, souvent jeunes et peu connus des populations, n’ont pu suffisamment rassembler autour d’eux. Le FN part tout de même confiant et assure faire mieux qu’en 2008, où seuls 5 conseillers municipaux avaient été élus sur l’ensemble de la région.
L’ensemble de ces batailles politiques se fait dans un contexte où les candidats redoutent un taux d’abstention élevé. En 2008, au niveau national, seuls 66,54% des votants s’étaient déplacés au premier tour, soit un taux d’abstention record depuis 1959. La victoire sera fonction de l’effet mobilisateur produit par chaque candidat sur son électorat. La Fondapol et son simulateur « Municipales : qui en 2014 ? » permet de laisser libre cours à l’imagination de chacun.
Sarah Nerozzi-Banfi
Crédit photo: Flickr: adams43360
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