Le blanchissement des nuages, ce n’est pas de la science fiction

Au rayon des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, la géo-ingénierie est l’une des plus controversées. Elle propose un ensemble de technologies qui, au lieu de mettre l’accent sur la réduction des émissions de CO2, visent à limiter le réchauffement de la planète d’une manière plus directe, notamment en gérant l’ensoleillement. | Une technique actuellement sous étude consiste à blanchir les nuages afin qu’ils puissent mieux réfléchir les rayons solaires dans l’espace. Comment blanchir les nuages ? En les aspergeant de particules microscopiques obtenues à partir de l’eau de mer. Certains scientifiques préconisent de charger de cette tâche une flotte de bateaux dédiée, qui parcourrait les océans en permanence et enverrait les particules vers le ciel.

L’idée bénéficie d’une forte notoriété depuis que le fondateur de Microsoft, Bill Gates, a investi 300 000 dollars dans un projet de recherche visant à développer des machines capables de transformer rapidement de grands volumes d’eau de mer en particules. Le projet est mené par le laboratoire privé Silver Lining à San Francisco. Les scientifiques de cet organisme comptent organiser prochainement un essai grandeur nature, sur une surface de 10 000 km2 d’océan. L’expérimentation serait menée avec dix bateaux qui enverraient les particules à 1000 mètres d’altitude.

Seul bémol : les effets secondaires de ce procédé sur les conditions météorologiques et les précipitations ne sont pas encore tout à fait connus. De plus, étant donné qu’aucun nouveau cadre climatique mondial n’a été adopté à Copenhague en décembre 2009, le recours à la géo-ingénierie et à la gestion du rayonnement solaire dans le monde n’a pas été réglementé… Le débat est donc ouvert sur le droit des précurseurs de la géo-ingénierie à mettre en œuvre leurs idées, sans qu’aucun organisme de contrôle international ne veille sur leurs projets.
(Sources : The Times, CBS News, The Guardian)

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