Géolocalisation : des puces dans les barbotteuses

Après une étude de marché approfondie, l’entreprise Lyberta, spécialisée dans les techniques de géolocalisation, a choisi de ne pas équiper les bébés de puces électroniques dans plusieurs crèches d’Ile-de-France. En septembre, Le Parisien avait déclenché une vive polémique en révélant cette éventuelle introduction de la surveillance électronique chez les tout-petits.|
Si la Mairie de Paris, certains syndicats, élus ou associations s’étaient immédiatement indignés, dénonçant les dérives du principe de précaution et le fantasme d’une société du risque zéro, les réactions chez une grande partie des mères interrogées étaient plus nuancées, certaines reconnaissant avoir toujours rêvé d’un tel accessoire.
Aujourd’hui, les techniques de géolocalisation ne relèvent plus de la science-fiction et s’inscrivent dans notre quotidien, comme l’attestent nos iPhones ou encore le réseau social Foursquare, qui permet à chaque membre de savoir où ses amis se trouvent. Mais l’entrée de ce procédé dans les crèches marque une nouvelle étape. Pour ne pas perdre de vue les enfants en bas âge, la crèche les équipe d’une puce RFID (identification par radiofréquence), une forme de radio étiquette qui permet de stocker des informations à distance. Ainsi, un simple bracelet ou un vêtement devient un identifiant unique et intelligent. Le lieu à surveiller est donc équipé de récepteurs qui indiquent à tout moment où se trouve l’individu dans l’établissement. Une alerte retentit dès que la puce quitte les lieux ou se voit détériorée.

Près de 300 000 bébés et 150 maternités dans le monde sont déjà équipés de ce système développé notamment par l’entreprise française Bluelinea depuis 2007. Après une première expérience à Birmingham, suite à un kidnapping, les puces ont été adoptées dans 17 pays dont les Etats-Unis, Honk-Kong, l’Espagne ou le Benelux. Le Brésil et le Portugal ont même légiféré pour rendre obligatoire un système de sécurité individuel dans les maternités selon le directeur général de l’entreprise. En Californie, le système a été adapté aux écoles maternelles afin d’économiser des postes de surveillants. En France, 50 000 jeunes mamans ont fait le choix d’équiper leurs nouveau-nés mais le sujet reste tabou et soulève des questions éthiques. Mais le plus étonnant, comme le souligne Alex Türk, président de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), est l’arrivée sur le marché d’une technologie déjà efficiente avant même qu’ait pu avoir lieu un débat démocratique sur son utilisation.
(Sources : Le Parisien, Elle)

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