Colloque « In God we trust » – Témoignages

La Fondation pour l’innovation politique et le Collège des Bernardins ont organisé, le 23 mai, un colloque portant sur les liens entre l’entreprise et la religion. La Fondapol vous propose de retrouvez des extraits des témoignages de certains intervenants.

Table ronde n°1 : La religion dans l’entreprise

Témoignage de Sœur Michelle Barrot, soeur de l’Assomption, membre du conseil d’administration d’Éthique et Investissement


  • Une vision du monde des affaires

« Mon approche se fait surtout à partir d’une lecture humaniste des affaires. Ce sont les valeurs humaines, imprégnées des valeurs évangéliques et bien sûr doctrine sociale de l’Église, qui sont les  références essentielles du jugement que nous pouvons porter et que nous développons chez ‘Éthique et Investissement’. »

  • Témoignage : les quatre piliers de la Charte « Éthique et Investissement »

–          « Le projet d’entreprise et la gouvernance font essentiellement partie de notre charte, c’est-à-dire : pratiquer une politique qui innove, qui développe et qui est créatrice d’emplois ; favoriser une bonne gouvernance en distinguant administrateurs, directeurs et dirigeants ; veiller à la transparence des communications.

–          Le deuxième point, c’est le développement humain et social qui, au cours des longues périodes ou l’Église a envoyé son message, montre à quel point cette valeur qu’elle défend est essentielle : respecter les droits, veiller à la sécurité des travailleurs et tout ce qui touche à la formation et à la rémunération.

–          Ensuite, l’entreprise et le co-développement international, dans la mesure où nous insérer dans les pays en voie de développement suppose une formation et la transmission des données pour que le pays soit acteur de son développement.

–          Et enfin, l’entreprise et l’écologie : c’est autour de cette recherche permanente que nous avançons pour essayer de faire en sorte de transmettre  tant aux investisseurs qu’aux entreprises ce questionnement permanent des valeurs que nous défendons.

C’est ainsi que jour après jour, nous façonnons dans cet échange entreprises/associations, investisseurs/associations, toutes les recherches que nous pouvons faire pour essayer de participer à notre façon à un meilleur avenir financier et à une pratique qui soit éthique, et qui corresponde à tout ce que demande notre approche de l’homme et de la société au niveau chrétien. »

  • Revenir à des valeurs essentielles

« Nous sommes très frappés de voir comment la société s’enfonce dans un consumérisme individuel qui fait qu’elle enlève à sa vie les valeurs de solidarité et les valeurs essentielles qui lui font oublier ce qui est aujourd’hui le plus important.  Les derniers évènements montrent comment les médias, les profiteurs et l’argent peuvent faire oublier ce qui est essentiel pour l’humanité, que nous voudrions tous plus harmonieuse et plus juste. »


Roger Cukierman, président d’honneur du CRIF, ancien président de la Compagnie financière Edmond de Rotschild


Une approche juive du monde des affaires

  • Le travail comme valeur positive

« Le travail est une vraie valeur. Travailler, c’est positif, c’est utile. S’enrichir n’est pas honteux. L’intérêt correspond à un jeu économique normal. »

  • Une obligation de générosité

« La deuxième caractéristique de l’approche juive est l’obligation d’être généreux. Nous avons une règle de la Tsédaka qui impose de donner 10% de ses revenus. C’est une règle qui s’impose à tous les juifs, et qui est assez largement pratiquée. Elle doit se faire dans la discrétion, en tenant compte des gens envers lesquels on est généreux. […] Malheureusement, en France, la générosité ou la philanthropie ne sont pas très développées, surtout quand on compare avec les pays anglo-saxons. […] Je crois que les protestants ont probablement une approche beaucoup plus généreuse à cet égard. »

  • Respect de l’autre

« Le troisième point est le respect de l’autre : il se traduit d’abord par l’obligation de ne pas exploiter l’individu. La première règle c’est le Shabbat. C’est une obligation pour que les travailleurs prennent du repos une fois par semaine. Les textes requièrent aussi de bien traiter es employés, de prendre les repas avec eux et surtout de ne pas avoir des comportements choquants. »

  • L’honnêteté

« La quatrième caractéristique, qui est générale à toutes les religions, c’est l’honnêteté. Mourir riche est une bénédiction si l’argent a été acquis honnêtement. Un poids falsifié est un blasphème. L’activité économique doit correspondre à une activité positive pour l’ensemble des gens. La pure spéculation comme elle est pratiquée aujourd’hui dans monde de la finance, notamment dans les grandes banques américaines, ne correspond pas du tout à l’éthique juive telle qu’elle est imposée par les textes. On estime que dans les affaires, il est raisonnable de pratiquer des marges d’intérêt d’un sixième de la valeur du bien. En principe, on ne doit pas se prêter aux jeux, ni à la spéculation. Par exemple, il n’y a pas de casino en Israël. »

  • Le plus petit commun dénominateur de morale

« Je me suis aperçu qu’on était tous d’accord sur les valeurs morales fondamentales. Il n’y a pas de différence significative entre les religions. Que l’on soit dans l’économie, dans le droit ou la politique, si on a  un plus petit commun dénominateur convenable de morale, de respect de l’autre, de compréhension et de générosité, on doit pouvoir traiter tous les problèmes avec efficacité, intelligence et morale.  Je ne crois pas que l’on doive modéliser le droit pour lutter contre l’économie, et on ne peut certainement pas modéliser la politique, car on entre dans un domaine très compliqué. »


Alexis Dyèvre, directeur général d’Audacia


  • Le travail pour les catholiques

« Le travail est une valeur qui est importante chez les catholiques. C’est clairement expliqué dans l’Évangile, avec cette fameuse Parabole des Talents, fondamentale pour nous les catholiques, car elle dit bien que quand on a beaucoup reçu, il faut beaucoup donner. Faire fructifier ce qu’on a est quelque chose qui est dit par le Christ. »


Le catholicisme dans la vie des affaires

  • Le primat de la personne humaine

« J’ai réfléchi à l’apport de ma foi dans la vie des affaires, car, étant dirigeant d’une entreprise, je suis tous les jours dans cette vie. Et en réfléchissant, je me suis rendu compte que l’apport fondamental de la vie catholique et de l’Évangile dans la vie des affaires, c’est le primat de la personne humaine sur toutes les considérations économiques de ces affaires.

Primat qui repose sur trois points importants : le premier est la gratuité. La gratuité, c’est que je vais donner à l’autre non pas pour ce qu’il peut m’apporter, mais parce que je vais lui donner tout court, pour ce que ça peut lui apporter à lui. La deuxième chose, c’est la charité. La charité, c’est l’altérité, c’est le souci de l’autre. Mais ces deux points ne seraient rien sans le troisième, qui est la vérité. L’entreprise est aussi une personne économique à part entière, qui doit tourner, qui doit gagner de l’argent pour payer ses salariés pour le bien de tous. »

  • La religion comme outils de management

« La religion catholique, pour moi, c’est une matrice formidable de management, de gestion des ressources humaines. C’est une manière de comprendre qu’une équipe, une entreprise, un groupe humain, ce n’est pas un empilement d’individualités, mais c’est vraiment un groupe dans lequel tout le monde trouve sa place, et finalement concourt au bien de l’ensemble, et à donc à son propre bien. »

  • L’audace

« Pour moi, le deuxième apport de la religion dans cette vie des affaires, c’est l’audace. La vie du Christ est un exemple d’audace. L’Évangile, quand on le lit, nous invite à l’audace, à la prise de risque, et finalement les affaires, c’est bien ça. C’est de prendre des risques, tous les jours se jeter à l’eau même si l’on pense qu’elle est assez froide. Et, finalement, le plus important est que le Christ nous invite nous aussi à être audacieux. »

  • Entreprise et prosélytisme

« L’entreprise, pour moi, n’est pas un lieu de prosélytisme. On n’est pas là pour convertir des gens.  Une entreprise ça tourne, tout le monde n’est pas catholique, tout le monde n’est pas musulman, tout le monde n’est pas juif, donc cette foi c’est un rapport intime que j’ai avec Dieu. Cette Grâce que j’ai la chance d’avoir, j’essaie de la cultiver tous les jours, mais il ne s’agit absolument pas pour moi de faire de la retape dans l’entreprise pour que les gens se convertissent au catholicisme. L’esprit de la Bible, de l’Évangile, ce n’est pas ça : ce n’est pas un manuel d’économie, ce n’est pas un manuel de finance, c’est une invitation à suivre le Christ, et donc, par l’exemple qu’on donne, à entraîner les autres derrière soi. […]

En revanche, je pense que l’entreprise est un endroit extraordinaire pour quelqu’un qui vit sa foi, qu’elle soit catholique, qu’elle soit musulmane, qu’elle soit juive, parce que l’entreprise, c’est finalement un empilement de relations humaines. Je crois vraiment que la foi permet de gérer au mieux ces relations humaines, parce qu’il ne s’agit pas de voir en l’autre comment il peut servir mon intérêt, mais il s’agit de donner un peu, de le voir comme un autre à part entière, tout cela dans le souci de la vérité et de la justice. »

Table ronde n°2 : L’entreprise : une personne morale ?

Gonzague de Blignières, président de Barclays Private Equity France


  • Mieux vivre ensemble

« J’ai l’impression qu’on a tous un devoir commun, chrétiens, catholiques, juifs, athées, handicapés, noirs, blancs, jaunes, c’est de mieux vivre ensemble. Et je pense que finalement, la difficulté des sociétés et des entreprises, c’est de créer une gouvernance pour mieux vivre ensemble.

Le but des fonds d’investissement est de gagner un maximum d’argent. Est-ce qu’en ayant ce but, je peux respecter cette règle, qui est finalement une règle humaine, qui est celle de mieux vivre ensemble ? »

  • Un exemple de « mieux vivre ensemble » : le réseau « Entreprendre », créé par André Mulliez

« André Mulliez a créé une association incroyable, c’est le réseau « Entreprendre », qui fonctionne avec trois règles très simples :

–          L’important c’est l’homme : il faut remettre l’homme au cœur de l’entreprise.

–          La gratuité : il faut avoir des gestes gratuits vis-à-vis des entrepreneurs, des salariés ou des gens avec lesquels nous vivons, mieux vivre ensemble.

–          La réciprocité: à partir du moment où on a beaucoup reçu, il faut savoir redistribuer.

Je pense qu’il y a quelques règles simples, mais de bon sens, qui nous permettront de mieux vivre ensemble. »

  • Bienveillance et respect de l’autre

« Deuxième chose : je dois être bienveillant et respecter l’autre. On peut avoir des attitudes dures, exigeantes, parfois injustes parce que c’est la vie, mais je pense qu’il faut fondamentalement être bienveillant vis-à-vis de l’autre, et être respectueux de la personne humaine. Moi, ma personne, je n’arrive pas à me découper. Je ne suis pas catho le soir et chef d’entreprise le jour. Je ne suis pas bon chrétien le week-end et investisseur  la semaine.»

  • Les banques : profits, pressions, jeunes

« Pour moi, une banque n’est pas une entreprise comme les autres. Et aussi longtemps que sur cette planète, on considérera que les banques sont des entreprises comme les autres, on va avoir du mal, parce que ce sont des métiers avec des incidences. »

« Je crois qu’on est quand même dans un monde où il faut faire le plus de profit possible, et le plus rapidement possible. Et l’ennemi de l’homme, à mon avis, c’est le profit excessif et la rapidité du profit. Et pour ça, j’en veux aux banques d’affaires. Et même s’il y a des exceptions, j’en veux beaucoup aux hommes d’affaires parce que je pense que les banques d’affaires ont transformé le monde, mais de façon un peu perverse et incroyable. »

« J’en veux aux banques d’affaires qui ont un pouvoir incroyable sur le monde et qui ont fait évoluer les marchés avec une très grande rapidité, avec une liquidité incroyable, et avec une pression sur les profits incontestable. Et je leur en veux aussi pour les jeunes. Vous avez une génération de jeunes de grandes écoles et des ingénieurs – alors qu’ils sont faits pour être ingénieurs –  qui ont tous rêvé d’aller dans une banque d’affaires, parce que pour eux, être dans une banque d’affaires, c’est être le maître du monde et avoir des gains rapides. Et ce n’est pas ça la réalité de la vie. »

« Vous avez des chefs d’entreprise qui sont des hommes fantastiques, qui ont au fond d’eux-mêmes une foi – quelle qu’elle soit – exceptionnelle, qui ont un respect incroyable de l’homme, et qui sont sous une pression dingue, parce quelque part dans le monde, une banque d’affaire a décidé de mettre une pression, une OPA, etc. Ça met l’entreprise sous une pression incroyable, et alors, respecter l’homme dans ces conditions là, c’est très compliqué. Donc je leur en veux. Ainsi que sur le plan de la jeunesse, car ils l’ont fait rêver inutilement, et à mon avis pas dans le bon sens, pas dans le sens de l’éthique, de l’humain, du partage, etc. »

Geneviève Ferone, directrice du développement durable de Veolia Environnement, membre du conseil de surveillance de la Fondation pour l’innovation politique


Témoignage : créer une agence de notation sociale et environnementale

  • Le projet

« J’ai créé en 1997 une agence de notation sociale et environnementale, qui s’appelait Arese, et qui avait pour ‘vocation’ de noter les entreprises sur des critères sociaux, environnementaux, et de gouvernance, parce qu’il y avait en toile de fond cette idée que l’entreprise, acteur de la cité, acteur engagé, ne peut pas être uniquement évaluée sur l’angle strictement financier et de court terme, et que même sans rentrer dans des considérations morales, une entreprise produit des biens et des services au profit, d’une communauté d’hommes et de femmes. Elle n’est pas en apesanteur, et produit ces biens et services dans un territoire. À partir de là, il me semblait intéressant d’apporter des éléments d’information à des investisseurs pour les renseigner sur ce que faisait cette entreprise sur le plan de la gestion des ressources humaines, du respect de la règlementation gouvernementale, ou des règles de gouvernance. »

  • La démarche

« Ce n’est pas pour moi éthique, ce n’est pas religieux, il ne s’agit pas pour moi de poser au préalable les valeurs chrétiennes dans ce choix d’investir ou de ne pas investir dans une entreprise. Mais c’est réellement pour moi dans une lecture de risque, mais qui s’accompagne vraiment d’une volonté d’aller vers des démarches de mieux vivre ensemble »

  • Les difficultés

« Quand on veut introduire ces dimensions morales, il faut se poser ces questions : « Est-ce qu’on veut que cette entreprise respecte la dignité de l’homme au travail ? Est-ce que finalement les employés, les collaborateurs qui se lèvent le matin, est-ce qu’ils partagent le même destin ?  Au sens où est-ce qu’ils partagent cette envie de donner du sens à leur action quotidienne ? » On n’a toujours pas trouvé le thermomètre, et on n’a toujours pas trouvé le capteur pour mesurer cela. »

  • Le religieux dans l’entreprise : menace ou levier ?

« Quand j’entends aujourd’hui qu’il y a une demande pour comprendre comment la religion, la spiritualité peut rentrer dans l’entreprise, j’ai envie de dire : est-ce que c’est dans une logique de risque, c’est-à-dire le fait religieux s’installe dans l’entreprise ? Comment je le gère et comment est-ce que ça peut constituer pour moi éventuellement une menace ? Ou alors, est-ce que c’est au contraire un levier, est-ce que c’est un levier qui va me permettre de travailler sur la cohésion sociale, sur le sens ? Parce que les temps sont extrêmement difficiles, on est quand même embarqués dans quelque chose qui est complètement inédit en termes de visibilité, et donc on a besoin de revenir à ces fondamentaux. Je n’ai pas la réponse mais je l’observe aussi. »

  • RSE (Responsabilité sociale de l’entreprise), handicap, illettrisme

« Le handicap, c’est un miroir extraordinaire de notre capacité à être solidaire vis-à-vis des plus fragiles. Pour le handicap entrant, l’entreprise est soumise à une loi. Moi je me suis beaucoup intéressée à l’handicap que fabriquait l’entreprise. Là, on est dans du vrai domaine de la RSE. L’entreprise fabrique de l’handicap, et que fait l’entreprise face à ce handicap qu’elle fabrique ? Est-ce que je prends la peine d’avoir une approche managériale qui me permet de reclasser ces personnes ? Ou alors est-ce que je les mets dehors avec un beau chèque, mais je les mets dehors quand même, sachant que quelqu’un qui est lourdement handicapé, par la maladie, par un accident de travail, ne revient que très rarement à l’emploi ? Et là, on voit bien que tout le mot RSE  prend son sens. Mais cela demande probablement des investissements, cela demande de la formation, ça demande de bousculer des habitudes, et ça demande de bousculer peut-être des lignes de productivité qui sont bien huilées. »

« Et l’illettrisme c’est un vrai beau sujet de RSE. Est-ce à l’entreprise dans son périmètre d’activité, peut-être avec des partenaires de la société civile et l’aide de l’État, de prendre en charge une partie de la lutte contre l’illettrisme ? Doit-elle se dire : «  Des personnes qui sont assidues, qui sont douées, qui  ont envie d’avancer : est-ce que je les aide ? ».

Combien d’entreprises vont aller assez loin ? Là on parle vraiment de la vraie RSE. Et je ne suis pas sûre que cela puisse se voir dans la performance. Ou alors de quelle performance parle-t-on ? Mais probablement que ceux qui participent à cette aventure se sentent bien et se sentent peut-être plus respectés, mais c’est une question philosophique. »

Dominique Reynié, directeur général de la Fondapol



Retour du religieux et globalisation

« Le sentiment que je peux avoir est qu’il y a une sorte de ‘retour du religieux’, qui est connecté aux effets de la globalisation sur les puissances publiques nationales et au désarroi dans lequel elles sont pour réguler. Si nous ajoutons d’un côté la globalisation économique  sous toutes ses formes, y compris environnementales et sanitaires, et de l’autre côté l’épuisement des finances publiques nationales, il y a aujourd’hui  une espèce de désarroi de la puissance publique, qui se radicalise dans cet effondrement des idéologies, Ces idéologies existaient au moment où il y avait encore des ressources propres à la régulation. C’est en cela que cette question prend un tour nouveau et une puissance nouvelle. »


Antoine de Romanet, co directeur du département de recherche Société, Liberté, Paix au Collège des Bernardins



La confiance : une vue américaine

« Il se trouve que je viens de passer huit ans, de 2002 à 2010, à Washington, dans un pays où la confiance est quelque chose d’absolument essentiel, on apprend ça aux enfants dans le primaire de manière absolument remarquable. Et être dans une relation de confiance, en soi même, en l’autre, en l’avenir, en Dieu, cela ne forme d’une certaine manière qu’un tout. Je viens donc d’un pays où la dimension religieuse est pleinement intégrée, où il ne s’agit pas d’opposer mais d’associer, où il s’agit d’être tonique et positif. »

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