Notre bien le plus précieux, à part la vie.

Préservons la liberté d’opinion et d’expression !

L’actualité montre que les atteintes portées à l’égard de la liberté d’opinion se multiplient. Il est essentiel que nos sociétés veillent à ce que tout propos puisse être librement exprimé par chacun dès lors qu’il n’est pas diffamatoire et qu’il ne constitue pas un appel à la violence. S’agissant de la religion, c’est la liberté d’opinion qui permet à chacun de croire ou de ne pas croire. Il n’y a pas de liberté pour les religions sans la liberté d’opinion. La liberté d’opinion est l’allié des religions. Dans nos sociétés, il est évident que les femmes et les hommes de foi doivent s’engager dans la défense de la liberté d’opinion. La Fondation pour l’innovation politique exprime sa préoccupation face aux atteintes croissantes à ces libertés.

Extrait de De la liberté par John Stuart Mill

« Afin de mieux illustrer tout le mal qu’il y a à refuser d’écouter des opinions parce que nous les avons condamnées d’avance dans notre propre jugement, il convient d’ancrer la discussion sur un cas concret. Je choisirai de préférence les cas qui me sont le moins favorables, ceux dans lesquels les arguments contre la liberté d’opinion – tant du côté de la vérité que de l’utilité – sont estimés les plus forts. Supposons que les opinions contestées soient la croyance en un Dieu et en une vie future, ou n’importe laquelle des doctrines morales communément reçues. Livrer bataille sur un tel terrain, c’est donner grand avantage à un adversaire de mauvaise foi, car il dira sûrement (et bien d’autres qui ne voudraient pas faire montre de mauvaise foi se le diront intérieurement avec lui): sont-ce là les doctrines que vous n’estimez pas suffisamment certaines pour être protégées par la loi ? La croyance en un Dieu est-elle, selon vous, de ces opinions dont on ne peut se sentir sûr sans prétendre à l’infaillibilité ? Qu’on me permette de remarquer que le fait de se sentir sûr d’une doctrine (quelle qu’elle soit) n’est pas ce que j’appelle prétendre à l’infaillibilité. J’entends par là le fait de vouloir décider cette question pour les autres sans leur permettre d’entendre ce qu’on peut dire de l’autre côté. Et je dénonce et ne réprouve pas moins cette prétention quand on l’avance en faveur de mes convictions les plus solennelles. Quelque persuadé que soit un homme non seulement de la fausseté, mais des conséquences pernicieuses d’une opinion – non seulement de ses conséquences pernicieuses, mais (pour employer des expressions que je condamne absolument) de son immoralité et de son impiété – c’est présumer de son infaillibilité, et cela en dépit du soutien que lui accorderait le jugement public de son pays ou de ses contemporains, que d’empêcher cette opinion de plaider pour sa défense. »

John Stuart Mill, De la liberté, 1859, Chapitre II, p. 21.

Crédit photo : Flickr, Open democracy

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