
Relocalisation industrielle et sobriété énergétique
Valérie Faudon | 15 novembre 2020
Alors que le plan de relance de septembre 2020 par le gouvernement met l’accent sur les projets de relocalisations, la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), un des plus importants think tanks français, vient de publier, en collaboration avec la Sfen, une nouvelle étude sur le thème Relocaliser en décarbonant grâce à l’énergie nucléaire. Cette étude s’intéresse aux avantages que représentent les installations nucléaires – et la filière nucléaire française dans son ensemble – pour les politiques de relocalisation et, au-delà, de réindustrialisation. L’occasion de rappeler quatre éléments fondamentaux.
Le nucléaire est d’abord en France un outil de souveraineté permettant de résister aux chocs énergétiques. En 1970, les deux tiers de l’électricité française étaient produits avec des centrales thermiques classiques (énergies fossiles importées) contre moins de 10 % aujourd’hui, tandis que l’Union européenne importe encore près de 80% de ses besoins en gaz. L’électrification des usages permettra de réduire plus encore notre dépendance : pour cela, la France doit sécuriser son socle nucléaire sur le long terme, en lançant sans tarder le renouvellement de son parc avec la construction d’une nouvelle série de six EPR. Le nucléaire est un facteur de compétitivité/prix. La production et la distribution d’électricité sont l’une des infrastructures clés d’une économie. C’est le cas pour les installations industrielles qui nécessitent une disponibilité électrique ininterrompue et de haute qualité. Grâce au parc nucléaire, la France est internationalement reconnue pour la qualité de son électricité (Choiseul Energy Index) et les prix de l’électricité industrielle sont parmi les plus bas d’Europe (Eurostat).
La filière nucléaire française est un vivier et un pourvoyeur de compétences, car elle met en place un écosystème industriel complet (R&D, production, services, formation) présent sur tout le territoire. Elle a su se développer à l’international tout en maintenant une base industrielle locale et en la partageant avec d’autres secteurs industriels, comme on le verra notamment dans ce numéro de la RGN.
Le nucléaire est un levier-clé de la décarbonation en France. L’électricité bas carbone est un atout alors que l’empreinte carbone des produits et services est amenée à devenir un nouveau facteur de compétitivité pour les entreprises. L’électricité bas carbone constitue aussi un avantage compétitif dans des secteurs de demain (hydrogène, data centers, etc.). Sur tous ces points, le dossier de ce numéro de la RGN montre que le nucléaire en France, de par la recherche, son industrie, ses compétences, a énormément à donner.
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