Durant près d’un mois, Jérôme Monod, président d’honneur de la Fondation pour l’innovation politique, a sillonné le Japon d’aujourd’hui, entre tradition et modernité. Comme pour les précédents voyages d’étude de la Fondation en Chine, aux Etats-Unis et en Russie, l’objet de cet itinéraire était de rechercher de quelle façon la mondialisation modifie les identités nationales confrontées à la puissance de cette transformation. A cet égard, c’est à une « redécouverte du Japon » que ce document invite.Dans ce carnet de voyage, Jérôme Monod se montre très attentif sur les chemins qu’emprunte le Japon d’aujourd’hui vers la modernité – après une phase d’industrialisation technologique accélérée – en prenant appui sur une tradition capable d’affermir son organisation intérieure, créer un consensus national et affirmer sa différence dans le monde. Ses atouts : un sens aigu du service, pour tous les âges de la vie et toutes les clientèles ; le souci du développement durable et le respect du principe de précaution ; un fort intérêt pour la culture et les arts. Ces éléments qui jouent en sa faveur n’empêchent pas le Japon d’être confronté à bien des difficultés pour entrer dans la mondialisation. Devenu l’une des premières puissances commerciales et financières de la planète, ce pays ne s’ouvre que très lentement aux importations. Cependant, n’a-t-il pas adopté un « libéralisme maîtrisé » qui stimule ses échanges et place progressivement ses partenaires sur un pied de plus grande égalité ?
Restent de lourds handicaps pour les japonais comme de ne parler aucune langue étrangère, de montrer une forme de paralysie vis-à-vis de l’étranger, de rester hantés par « l’impératif impérial » et relativement fermés à leurs plus proches voisins. Si le Japon veut peser dans l’équilibre de sa zone géographique, il lui faut se rapprocher durablement de la Chine, trouver une solution à la menace que constitue l’arme nucléaire de la Corée du Nord, entrer de plain-pied dans l’actuelle course aux matières premières et à l’énergie. Cependant, et ce voyage en témoigne, « les traditions nationales qui sont le terreau et le socle des civilisations ne sont pas près de disparaître » dans une mondialisation qui présente aujourd’hui un visage peu attrayant pour les Japonais : celui d’un univers inéluctable, mais instable, dénué d’éthique et menacé dans son environnement par des conduites qui relèvent de l’imprudence et de l’avidité.

Nos dernières études
Commentaires (0)
Commentaires (0)
Commenter

Aucun commentaire.