Euthanasie : quand la fin de vie est réduite à des considérations économiques

Élisabeth Caillemer | 03 février 2025

TABOU. Le recours à l’euthanasie ou au suicide assisté permettrait de réaliser des économies conséquentes. Des experts alertent.

Une étude qui met en garde

Auteur d’une étude sur « les non-dits économiques et sociaux du débat sur la fin de vie » publiée en janvier 2025 pour le think tank libéral Fondapol, Yves-Marie Doublet juge illusoire de croire que la dimension financière ne jouera aucun rôle dans les décisions liées à l’euthanasie et au suicide assisté. « La légalisation de la mort assistée dépasse les seules considérations philosophiques et médicales. Les facteurs économiques sont inévitablement amenés à jouer un rôle, comme le montrent plusieurs pays étrangers où l’aide à mourir est déjà légale. En 2020, un rapport parlementaire canadien n’a pas hésité à calculer le gain total de l’aide médicale à mourir, qui a été estimé à 149 millions de dollars canadiens » , indique au JDD cet ancien chargé d’enseignement à l’Espace éthique de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Dans ce document accessible en ligne, on peut lire avec étonnement que « ce rapport ne suggère en aucun cas que l’aide médicale à mourir soit utilisée afin de réduire les coûts en santé » , alors qu’il précise par ailleurs que « de nombreuses études révèlent que les coûts des soins pendant la dernière année de vie (spécialement le dernier mois) sont hors de proportion : ils représentent entre 10 et 20 % du coût total des dépenses de santé, alors que les personnes qui reçoivent ces soins ne forment qu’environ 1 % de la population » .

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