Les protestants dépassés par la spectaculaire montée en puissance des évangéliques

Jean-Marie Guénois | 23 janvier 2025

Ils représentent aujourd’hui 33 % de la confession, contre 18 % en 2010. De quoi devenir, à terme, la composante majeure du protestantisme français, au détriment des luthériens et des réformés.

La part des évangéliques ne cesse de progresser dans le protestantisme français. Ils étaient 18 % en 2010, ils sont aujourd’hui 33 %, selon des chiffres venant du même institut de sondage. À quinze années de distance, l’Ifop a renouvelé son enquête pour le compte de la Fédération protestante de France (FPF). Il apparaît aussi, dans cette nouvelle étude, que 53 % des moins de 35 ans se déclarent « évangéliques » tandis que 47 % de cette classe d’âge se disent « protestants ».Si cette dynamique était connue, elle est mesurée de manière rigoureuse dans cette enquête, conduite par Jérôme Fourquet : le protestantisme évangélique va devenir, à terme, la composante majeure du protestantisme français, au détriment des familles historiques de cette confession chrétienne que sont les luthériens et les réformés. En effet, si les évangéliques gagnent 15 points en quinze ans, les luthéros-réformés perdent 15 points, passant de 82 % à 67 %.

Cette évolution est au cœur des travaux de l’assemblée générale de la Fédération protestante de France, qui se réunit ce week-end à Paris. Les protestants, au sens large, incluant les évangéliques, comptent 1.320.000 fidèles en France, selon Jean-Paul Willaime, sociologue de référence dans ce domaine, soit 2 % de la population.

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