Et si on tirait au sort ceux qui ont la charge de nous représenter? Pas d’affolement, personne ne propose sérieusement de remplacer par une loterie l’élection du chef de l’Etat. Reste que la sérieuse Fondation pour l’innovation en politique (Fondapol), think tank «libéral, européen et progressiste», vient, dans une décapante étude réalisée par Gil Delannoi, de redonner au tirage au sort ses lettres de noblesse. L’auteur, chercheur au Cevipof, rappelle qu’il était très utilisé dans la Grèce antique, qu’il reste pratiqué pour les jurys d’assises, et que le principe pourrait en être étendu à certaines affaires correctionnelles. Quant aux sondages, dès lors qu’ils pèsent sur la décision politique, ne sont-ils pas une forme de délégation de pouvoir à un panel aléatoire de citoyens? Egalitaire, impartial, insensible aux conflits d’intérêts, le tirage au sort pourrait être un outil du débat démocratique, souligne l’étude. A côté, mais pas en lieu et place du suffrage universel.
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