Depuis plus de quarante ans, on s’interroge sur les liens entre croissance économique, développement (économique, social et environnemental) et bien-être. Conclusion : le PIB des sociétés développées ne cesse de croître quand, au mieux, le bien-être des individus stagne. Faut-il dès lors changer nos instruments de mesure de la richesse ? En janvier 2008, le président Nicolas Sarkozy a confié au prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz l’animation d’un groupe de réflexion sur ce sujet. Cet essai a l’ambition d’ouvrir plus largement le débat et de proposer des orientations stratégiques.Le PIB est-il bien adapté aujourd’hui pour guider les politiques économiques et sociales ? Associé à la croissance, l’emploi, voire à la richesse, il laisse de côté bien des dimensions qui permettent d’évaluer le progrès des nations et la qualité de vie des populations. Que faire ? Garder cet indice « qui est le moins mauvais possible » et aménager les autres indicateurs économiques existants ? Intégrer des dimensions non monétaires dans le cadre de comptes satellites ? Opter pour une solution plus radicale qui consiste, pour les intégrer au PIB, à monétariser des facteurs sociaux comme le bénévolat, le travail domestique, les loisirs ? Elaborer un nouvel indice, distinct du PIB, fondé sur des données objectives comme l’indice de développement humain du PNUD, ou sur des données subjectives comme le SBW (Subjective Well-Being) ? C’est à ces questions que devra se confronter la commission Stiglitz, des questions de méthodologie qui ne peuvent être tranchées sans répondre à l’interrogation de savoir quels sont les objectifs poursuivis et les publics visés. Car, derrière ces débats souvent très techniques, se dissimule l’enjeu du modèle de société à promouvoir. Les outils de compréhension à élaborer n’ont pas une seule vocation d’évaluation, mais aussi et surtout, de prescription des politiques publiques à venir.

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