Démocraties sous tension – Volume II. Les pays
Albanie (AL)
Allemagne (DE)
Australie (AU)
Autriche (AT)
Belgique (BE)
Bosnie-Herzégovine (BA)
Brésil (BR)
Bulgarie (BG)
Canada (CA)
Chypre (CY)
Croatie (HR)
Danemark (DK)
Espagne (ES)
Estonie (EE)
États-Unis (US)
Finlande (FI)
France (FR)
Grèce (GR)
Hongrie (HU)
Irlande (IE)
Israël (IL)
Italie (IT)
Japon (JP)
Lettonie (LV)
Lituanie (LT)
Luxembourg (LU)
Macédoine du nord (MK)
Malte (MT)
Norvège (NO)
Nouvelle-Zélande (NZ)
Pays-Bas (NL)
Pologne (PL)
Portugal (PT)
République Tchèque (CZ)
Roumanie (RO)
Royaume-Uni (GB)
Serbie (RS)
Slovaquie (SK)
Slovénie (SI)
Suède (SE)
Suisse (CH)
Ukraine (UA)
Fondation pour l’innovation politique
Un Think Tank libéral, progressiste et européen
La Fondation pour l’innovation politique offre un espace indépendant d’expertise, de réflexion et d’échange tourné vers la production et la diffusion d’idées et de propositions.
Elle contribue au pluralisme de la pensée et au renouvellement du débat public dans une perspective libérale, progressiste et européenne. Dans ses travaux, la Fondation privilégie quatre enjeux : la croissance économique, l’écologie, les valeurs et le numérique.
Le site fondapol.org met à disposition du public la totalité de ses travaux, en particulier la rubrique « data fondapol », qui rend accessibles et utilisables par tous les données collectées lors de ses différentes enquêtes, en plusieurs langues lorsqu’il s’agit d’enquêtes internationales.
De même, dans la ligne éditoriale de la Fondation, le média « Anthropotechnie » entend explorer les nouveaux territoires ouverts par l’amélioration humaine, le clonage reproductif, l’hybridation homme/ machine, l’ingénierie génétique et les manipulations germinales. Il contribue à la réflexion et au débat sur le transhumanisme. « Anthropotechnie » propose des articles traitant des enjeux éthiques, philosophiques et politiques que pose l’expansion des innovations technologiques dans le domaine de l’amélioration du corps et des capacités humaines.
Par ailleurs, le média « Trop Libre » offre un regard critique sur l’actualité et la vie des idées.
« Trop Libre » propose également une importante veille dédiée aux effets de la révolution numérique sur les pratiques politiques, économiques et sociales dans sa rubrique « Renaissance numérique ».
La Fondation pour l’innovation politique est reconnue d’utilité publique. Elle est indépendante et n’est subventionnée par aucun parti politique. Ses ressources sont publiques et privées.
Le soutien des entreprises et des particuliers est essentiel au développement de ses activités.
Pour en savoir plus : fondapol.org
Source :
Dominique Reynié (dir.), Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique, Paris, Plon, 2017, 320 pages.
Une enquête internationale dans 26 pays, en 23 langues et 22 041 interviews.
(disponible en version française et anglaise)
International Republican Institute
Défendre la démocratie dans le monde
L’IRI défend la démocratie et la liberté. Nous associons les peuples et leurs gouvernements, guidons les dirigeants politiques dans leurs actions envers les citoyens et encourageons les peuples à s’engager dans le processus politique.
L’IRI coopère avec des organisations et des peuples du monde entier pour aider les citoyens à construire des sociétés démocratiques, ouvertes et responsables, transparentes et solides. La coopération est essentielle pour réussir notre mission de changer rapidement le paysage international. En tant qu’organisation, nous nous adaptons et pouvons répondre rapidement à des situations critiques et souvent dangereuses.
Depuis plus de trente ans, nous contribuons à renforcer la démocratie grâce à des ateliers tenus par des experts volontaires du monde entier sur le pluralisme politique, les pratiques de gouvernance démocratique, l’émancipation des femmes, le développement de la société civile, la responsabilisation des jeunes, le renforcement des processus électoraux et les sondages d’opinion. La collecte en masse de données fiables de sondages est la pierre angulaire de la démarche de l’IRI. Nos données garantissent que les besoins des citoyens sont placés au cœur du débat politique et guident les objectifs de nos projets. Aujourd’hui, l’IRI a mené des sondages auprès de plus de 1,3 million de citoyens dans plus de 70 pays.
L’IRI est un institut apolitique et non gouvernemental financé par des subventions du département d’État américain, de l’Agence américaine pour le développement international, de la Fondation américaine nationale pour la démocratie, de fondations européennes, d’agences humanitaires de pays occidentaux. Moins de 1% du financement de l’IRI provient de donateurs privés. Nous ne recevons pas de dons de la part du Parti républicain ou de toute autre entité politique américaine.
Pour en savoir plus : rendez-vous sur notre site www.iri.org, écoutez notre podcast Global ou échangez sur la défense de la démocratie dans le monde sur le blog de l’IRI Democracy Speaks.
Présentation des auteurs
Mantas Adomėnas
Docteur de l’université de Cambridge et ancien président du think tank conservateur lituanien Institute of Democratic Politics, responsable de la campagne du Parti conservateur lituanien durant les élections législatives de 2008. En charge de la réforme de l’éducation supérieure de 2009 en Lituanie.
Yoko Alender
Architecte, urbaniste et homme politique, membre du Parti de la réforme d’Estonie. Membre du Parlement estonien (Riigikogu) depuis 2015 et réélu en 2019, membre du conseil municipal de Tallinn de 2013 à 2017.
Violeta Alexandru
Conseillère en pratiques de bonne gouvernance pour le parti du président roumain (le Parti National Libéral) et membre fondateur du think tank Institute for Public Policy (IPP). Elle a contribué, entre autres, à plusieurs études menées à l’Institute for Public Policy, dont les plus récentes : Cost – efficiency report in public procurement (2015), Sustainable Public Procurement to make efficient investments in Romania (2013) et Transparency and competitiveness within the Romanian public procurement system (2012).
Loraine Amic
Stagiaire au sein de la Fondation pour l’innovation politique, étudiante en master d’administration publique à l’école d’affaires publiques de Sciences Po Paris.
Octavio de Barros
Économiste, président de República do Amanhã (« République de demain »), un think tank brésilien partenaire de la Fondation pour l’innovation politique et de l’International Republican Institute pour la réalisation de l’étude Démocraties sous tension. Il est également vice-président de la Chambre de commerce France-Brésil à São Paulo.
Oriol Bartomeus
Professeur agrégé au département de science politique et de droit public à l’Université autonome de Barcelone (UAB). Docteur en science politique à l’UAB, auteur d’une thèse étudiant les effets du remplacement générationnel sur le comportement électoral en Catalogne. Il a déjà participé à l’ouvrage Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique (Plon, 2017).
Pierre Bréchon
Professeur émérite de science politique à Sciences Po Grenoble/Pacte. Président de l’Association pour la recherche sur les systèmes de valeurs (Arval) qui met en œuvre pour la France l’enquête sur les valeurs des Européens. Il a dirigé, avec Frédéric Gonthier et Sandrine Asror, l’ouvrage La France des valeurs. Quarante ans d’évolutions (Presses universitaires de Grenoble, 2019). Auteur également d’un article récent intitulé « Le mouvement des “gilets jaunes” ou le retour des valeurs matérialistes ? » (Revue politique et parlementaire, n° 1090, janvier-mars 2019, p. 113-120).
Lolita Cigane
Consultante internationale en matière de pratiques de bonne gouvernance et financement de campagnes électorales et politiques européennes. Ancienne directrice de la branche lettone de Transparency International (2008-2010), élue membre du Parlement letton en 2010, secrétaire parlementaire du ministère des Finances (2013-2014) et présidente de la commission des Affaires européennes (2014-2018) en Lettonie.
Julie Decroix
Directrice adjointe de l’American Jewish Comittee Europe depuis 2015 et docteure en sciences sociales. A précédemment travaillé au ministère des Affaires étrangères comme chef de cabinet de la représentante spéciale de la France pour le processus de paix au Proche-Orient.
Victor Delage
Responsable des études et de la communication à la Fondation pour l’innovation politique. Il a travaillé à la direction générale du Trésor au ministère de l’Économie et des Finances. Diplômé du Collège d’Europe et de Sciences Po Grenoble. A participé à l’ouvrage L’Opinion européenne en 2018 (Fondation pour l’innovation politique/Éditions Marie B, Collection Lignes de Repères, 2019).
Sophia Gaston
Chercheuse en sciences politiques et sociales invitée à la London School of Economics and Political Science (LSE). Elle a participé à la rédaction de plusieurs rapports, dont Behind Global Britain (British Foreign Policy Group, 2019), Out of the Shadows: Conspiracy Thinking on Immigration (HJS, 2018), At Home in One’s Past (Demos, 2018), Mediating Populism (Demos 2018) et Nothing to Fear but Fear Itself? (Demos, 2017).
Yasen Georgiev
Directeur exécutif de l’Economic Policy Institute (EPI), think tank basé à Sofia (Bulgarie) et spécialisé dans la recherche économique et l’analyse interdisciplinaire des tendances socio-économiques en Bulgarie et dans les pays du sud-est de l’Europe.
Raphaël Grelon
Stagiaire à la Fondation pour l’innovation politique, étudiant en master de géopolitique et prospective à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
Madeleine Hamel
Chargée de mission à la Fondation pour l’innovation politique. Diplômée d’un master de science politique de l’université de Genève (Suisse), spécialisée en relations internationales. A participé à l’ouvrage L’Opinion européenne en 2018 (Fondation pour l’innovation politique/Éditions Marie B, Collection Lignes de Repères, 2019).
Katherine Hamilton
Chargée de mission à la Fondation pour l’innovation politique en charge du suivi de l’enquête Démocraties sous tension. Diplômée en science politique et relations internationales du Skidmore College, à New York (États-Unis).
Paul-Adrien Hyppolite
Ingénieur du corps des Mines, diplômé de l’École normale supérieure (normalien B/L) et de l’École polytechnique, chercheur invité à la Harvard University. A travaillé pour une banque d’affaires conseillant des gouvernements, pour un fonds d’investissement et une entreprise du secteur spatial. Coauteur, avec Antoine Michon, de l’étude en deux parties intitulée Les Géants du numérique (1. Magnats de la finance et 2. Un frein à l’innovation ?, Fondation pour l’innovation politique, 2018, disponible sur fondapol.org), également en version anglaise sur fondapol.org/en.
Samuel Johannes
Chargé du programme Stratégie transatlantique à l’International Republican Institute (IRI) à Washington, ses travaux se concentrent sur les partis politiques et la veille médiatique à l’ère de la désinformation.
Aminata Kone
Étudiante en master sécurité internationale à Sciences Po Paris. A complété son double bachelor en relations internationales et en français à l’université du Sussex (Royaume-Uni). Elle a déjà participé à l’ouvrage Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique (Plon, 2017).
Guillemette Lano
Stagiaire à la Fondation pour l’innovation politique, étudiante en master de géopolitique et relations internationales à l’Institut catholique de Paris, cursus en classe préparatoire lettres et sciences sociales (CPGE B/L).
Julia Laureau
Stagiaire à la Fondation pour l’innovation politique, étudiante en master de théorie politique à l’école doctorale de Sciences Po, membre de l’association des Jeunes Européens.
Marc Lazar
Professeur des universités d’histoire et de sociologie politique, directeur du centre d’histoire de Sciences Po et président de la Luiss School of Government (Rome). Il est, entre autres, le coauteur, avec Ilvo Diamanti, de Peuplecratie. La métamorphose de nos démocraties (Gallimard, 2019) et a participé à l’ouvrage Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique (Plon, 2017).
Erwan Le Noan
Associé du cabinet Altermind, chroniqueur aux quotidiens L’Opinion et Les Échos, auteur de La France des opportunités (Les Belles Lettres, 2017). Membre du conseil scientifique de la Fondation pour l’innovation politique. Coauteur de Gouverner pour réformer : éléments de méthode (Fondation pour l’innovation politique, 2016, disponible sur fondapol.org) et, avec Dominique Reynié, de Pour une complémentaire éducation : l’école des classes moyennes (Fondation pour l’innovation politique, 2014, disponible sur fondapol.org).
Johan Martinsson
Professeur associé au département de science politique et directeur de recherche du Society Opinion Media Institute à l’université de Göteborg, en Suède. Auteur notamment de l’étude Les Démocrates de Suède : un vote anti-immigration (Fondation pour l’innovation politique, 2018 disponible sur fondapol.org), également en version anglaise sur fondapol.org/en.
Antoine Michon
Ingénieur du corps des Mines, diplômé de l’École polytechnique, dont il fut major de promotion. A travaillé pour une plateforme de données financières, pour une entreprise spécialiste des solutions de mobilité urbaine, ainsi que pour un fournisseur de logiciels de gestion et d’analyse de données. Coauteur, avec Paul-Adrien Hyppolite, de l’étude en deux parties intitulée Les Géants du numérique (1. Magnats de la finance et 2. Un frein à l’innovation ?, Fondation pour l’innovation politique, 2018, disponible sur fondapol.org), également en version anglaise sur fondapol.org/en.
Patrick Moreau
Docteur en histoire et docteur d’État en science politique (FNSP), et chercheur au CNRS au laboratoire Dynamiques européennes de l’université de Strasbourg. Auteur notamment de l’étude Alternative für Deutschland : établissement électoral (Fondation pour l’innovation politique, 2018, disponible sur fondapol. org) et de L’Autre Allemagne. Le réveil de l’extrême droite (Vendémiaire, 2017).
Anne Muxel
Directrice de recherches au Cevipof (CNRS-Sciences Po), spécialiste des phénomènes de recomposition politique et démocratique, de la participation électorale et du rapport de la jeunesse à la politique. Elle est auteure, entre autres, de Politiquement jeune (Éditions de l’Aube, 2018) et a participé à l’ouvrage Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique (Plon, 2017). Elle a également dirigé, avec Olivier Galland, La Tentation radicale. Enquête auprès des lycéens (PUF, 2018).
Thibault Muzergues
Directeur du programme Europe à l’International Republican Institute (IRI) et auteur de La Quadrature des classes. Comment de nouvelles classes sociales bouleversent les systèmes de partis en Occident (Le Bord de l’Eau, 2018), avec une version actualisée en anglais en cours de préparation. Ses travaux se concentrent sur l’opinion publique et les partis politiques européens.
Julie Noyer
Chargée de mission à la Fondation pour l’innovation politique, étudiante en maîtrise de science politique à l’université du Québec, à Montréal (Canada).
Eriko Oshima
Docteure en science politique, maîtresse de conférences (assistant professor) à l’université Kinjo Gakuin (Nagoya, Japon). Ses travaux ont notamment porté sur la politique d’intégration des immigrés et le passé colonial français. Elle a également participé au groupe de recherche mené par Yuji Nakano qui a eu pour but d’analyser les rapports du Haut Conseil à l’intégration. De 2015 à 2016, elle a tenu une chronique mensuelle sur les politiques européennes sur le site de l’European Union Institute in Japan at Waseda University (EUIJ Waseda). A publié en 2018 au Japon un livre sur les pieds-noirs et, plus récemment, un article sur Mai 68 et les immigrés maghrébins.
Maude Paillard-Coyette
Stagiaire à la Fondation pour l’innovation politique, diplômée en science politique de la London Metropolitan University (Royaume-Uni).
Pascal Perrineau
Professeur des universités à Sciences Po. Il est coordinateur des ouvrages Le Désenchantement démocratique (Éditions de l’Aube, 2003), Le Vote disruptif. Les élections présidentielle et législatives de 2017 (Presses de Sciences Po, 2017) et, avec Luc Rouban, de La Démocratie de l’entre-soi (Presses de Sciences Po, 2017), et auteur de Cette France de gauche qui vote FN (Seuil, 2017). Il a aussi participé à l’ouvrage Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique (Plon, 2017).
Ožbej Peterle
Diplômé d’un bachelor en économie de l’université de Ljubljana (Slovénie) et d’un master en politique, sécurité et intégration à la School of Slavonic and East European Studies (Universiy College London). Professeur assistant à l’école des hautes études en sciences sociales School of Advanced Social Studies, à Nova Gorica (Slovénie).
Paul Prososki
Directeur de programme à Belgrade (Serbie) de l’International Republican Institute (IRI). Membre du conseil d’administration du think tank de centre droit Americans for Tax Reform Foundation (Washington).
Bettina Rausch
Présidente de l’Académie politique du Parti populaire autrichien (ÖVP) depuis mars 2018. Précédemment membre du Conseil fédéral (2008-2013) et du Parlement national de Basse-Autriche (2013-2018). Coéditrice et coauteure de Offen für Neues (Edition noir, 2018) et de l’Österreichisches Jahrbuch für Politik 2018 (Böhlau Verlag, 2019).
Dominique Reynié
Professeur des universités à Sciences Po et directeur général de la Fondation pour l’innovation politique. Auteur, entre autres, du Triomphe de l’opinion publique. L’espace public français du XVIe au XXe siècle (Odile Jacob, 1998), du Vertige social nationaliste. La gauche du Non (La Table ronde, 2005) et des Nouveaux Populismes (Pluriel, 2013). Il a également dirigé l’ouvrage Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique (Plon, 2017).
Nicolas Rigaudière
Stagiaire à la Fondation pour l’innovation politique, étudiant en deuxième année de bachelor, spécialité politique et gouvernement, à Sciences Po Paris.
Jacques Rupnik
Directeur de recherches à Sciences Po (Ceri), professeur au Collège d’Europe à Bruges et ancien conseiller du président Václav Havel. Il a dirigé l’édition des ouvrages 1989 as a Political World Event. Democracy, Europe and the new international system in the age of globalization (Routledge, 2014), Géopolitique de la démocratisation. L’Europe et ses voisinages (Presses de Sciences Po, 2014) et Europe at the Crossroads. Democracy, Neighbourhoods, Migrations (Vaclav Havel Library, 2018). Il a également participé à l’ouvrage Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique (Plon, 2017).
Graham Scott
Adjoint du programme Europe à l’International Republican Institute (IRI), concentré sur la Macédoine du Nord. Diplômé d’un bachelor en science politique de la Shepherd University et d’un master en science politique de la George Mason University.
Anne-Sophie Sebban-Bécache
Directrice de l’American Jewish Comittee à Paris depuis décembre 2018, docteur en géopolitique de l’Institut français de géopolitique (université Paris-VIII), spécialiste d’Israël et de la corne de l’Afrique. Elle notamment participé à l’ouvrage Gaz naturel, la nouvelle donne ? (Presses Universitaires de France, 2016).
Neritan Sejamini
Consultant en stratégie, analyste politique et éditeur basé à Tirana (Albanie), spécialiste des politiques publiques aux États-Unis et dans la région des Balkans occidentaux.
Corentin Sellin
Professeur agrégé en CPGE au lycée Carnot (Dijon), spécialiste des États-Unis. Il est coauteur, avec Annick Foucrier et Nicolas Vaicbourdt, de l’ouvrage Les États-Unis et le monde de la doctrine de Monroe à la création de l’ONU (1826-1945) (Atlande, 2018) et il a participé à l’ouvrage Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique (Plon, 2017).
Joshua Solomon
Chargé du programme Eurasie à l’International Republican Institute (IRI), sur les anciens pays de l’Union soviétique. A travaillé au National Endowment for Democracy sur l’Ukraine, la Moldavie et la Biélorussie. Étudiant du master d’Affaires internationales de la George Washington University (États-Unis).
Alex Tarascio
Chef de programme à l’International Republican Institute (IRI) et diplômé d’un bachelor en science politique de l’université d’Oregon. Ses travaux se concentrent sur le soutien régional aux partis politiques et sur les mesures contre la désinformation en Europe et en Eurasie.
Christophe de Voogd
Docteur en histoire, spécialiste des Pays-Bas, professeur agrégé à Sciences Po, président du conseil scientifique et d’évaluation de la Fondation pour l’innovation politique. Il est l’auteur de l’étude Réformer : quel discours pour convaincre ? (Fondation pour l’innovation politique, 2017, disponible sur fondapol.org) et il a participé à l’ouvrage Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique (Plon, 2017).
Mathieu Zagrodzki
Docteur en science politique à Sciences Po et chercheur associé au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), spécialiste des questions liées à la police et à la sécurité publique. Il enseigne notamment à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Il est coauteur, avec Romain Maneveau et Arthur Persais, de l’étude Commerce illicite de cigarettes : les cas de Barbès-La Chapelle, Saint-Denis et Aubervilliers-Quatre-Chemins (Fondation pour l’innovation politique, 2018, disponible sur fondapol.org) et il a participé à l’ouvrage Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique (Plon, 2017).
Anglais, albanais (Albanie et Macédoine du Nord), allemand, bosnien, bulgare, croate, danois, espagnol, estonien, finnois, français, grec (Grèce et Chypre), hébreu, néerlandais, hongrois, italien, japonais, lettonien, lituanien, luxembourgeois, macédonien, maltais, norvégien, polonais, portugais (Brésil et Portugal), roumain, russe (Estonie et Lettonie), serbe, slovaque, slovène, suédois, tchèque et ukrainien.
fondapol.org, iri.org et republicadoamanha.org
Les opinions des différents auteurs ayant contribué à cette enquête internationale ne reflètent pas nécessairement celles de l’International Republican Institute.
Méthodologie de l’enquête ÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE
Une enquête planétaire sur l’état de la démocratie réalisée par la Fondation pour l’innovation politique et l’International Republican Institute
La Fondation pour l’innovation politique est un think tank français qui défend les valeurs de liberté, de progrès et des idéaux de l’Europe. L’International Republican Institute est un institut américain qui promeut la démocratie dans le monde. Les deux organisations se sont associées, en partenariat avec le think tank brésilien República do Amanhã, pour concevoir une vaste enquête internationale conduite dans 42 pays et dont les résultats sont publiés ci-après sous le titre : Démocraties sous tension. Tous les résultats sont à la disposition du public, dans les trente-trois langues* de l’enquête, en open data sur les sites respectifs des trois think tanks**.
Ce travail repose sur un questionnaire conçu en français et en anglais par les équipes des think tanks partenaires. Il a été administré par Ipsos auprès d’un échantillon national constitué pour chacun des 42 pays étudiés. L’ampleur de l’enquête a permis d’intégrer les vingt-sept États membres de l’Union européenne, de rendre possible une comparaison avec des pays européens qui ne sont pas membres de l’Union européenne (Norvège, Suisse, Ukraine), avec ceux qui souhaitent y adhérer (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord, Serbie) ou même, au contraire, avec le Royaume-Uni, qui semble avoir décidé de la quitter, même si la situation de ce pays demeure très confuse au moment d’écrire ces lignes (25 avril 2019).
L’objectif d’une enquête planétaire sur l’état de la démocratie nous a conduits à enrichir le groupe des pays étudiés en intégrant dans le champ d’observation l’Australie, le Brésil, le Canada, les États-Unis, Israël, le Japon et la Nouvelle-Zélande.
42 pays, 33 langues, 36.395 interviewées
Au total, 36 395 personnes ont été interrogées. L’étude a été menée sur la base d’échantillons nationaux représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus. La méthode des quotas de sexe, d’âge, de profession, de région ainsi que de catégorie d’agglomération a été utilisée pour assurer une bonne représentativité des échantillons. Les échantillons tiennent compte du poids démographique de chaque pays : la taille des échantillons était de 1 000 personnes dans les pays de plus de 8 millions d’habitants, de 600 personnes pour ceux de 5 à 8 millions d’habitants et de 500 personnes pour les pays de moins de 5 millions d’habitants. Pour certains pays (Albanie, Bulgarie, Croatie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Macédoine du Nord, Serbie, Slovaquie et Slovénie), la taille des échantillons a été portée à 800 personnes malgré une population inférieure à 8 millions d’habitants afin de conforter l’analyse des résultats.
Le questionnaire, qui comportait 35 questions publiées à la fin de ce volume, a été administré dans chacune des langues nationales, soit 33 langues pour les 42 pays. Afin de neutraliser les effets de conjoncture, la collecte des données a été effectuée au cours d’un intervalle de cinq semaines (entre le 6 septembre et le 11 octobre 2018). Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne, à l’exception de cinq pays où le face-à-face a été préféré : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Chypre, Macédoine du Nord et Malte.
Un questionnaire de 35 questions
Pour la plupart des questions, nous avons demandé aux personnes interrogées de répondre en choisissant une intensité sur une échelle comportant quatre degrés, de type « tout à fait »/« plutôt » et « plutôt pas »/« pas du tout », pour évaluer, par exemple, un niveau de satisfaction, de confiance ou d’optimisme. Dans ce document, pour des raisons de commodité et de lisibilité, nous présentons et commentons généralement les résultats en totalisant, d’un côté, les réponses « tout à fait »/« plutôt » et, en vis-à-vis, les réponses « plutôt pas »/« pas du tout ».
Dans certains cas, les personnes interrogées ont été invitées à choisir entre deux options. Ainsi, à titre d’exemple, à la question « laquelle des deux propositions suivantes se rapproche le plus de ce que vous pensez », les réponses proposées au choix de la personne interrogée étaient « la mondialisation est une opportunité » ou « la mondialisation est une menace ». Certaines questions offraient trois possibilités de réponse. Par exemple, à la question relative au bénéfice pour son pays d’appartenir à l’OTAN, les personnes interrogées pouvaient répondre « une bonne chose », « une mauvaise chose » ou « ni une bonne chose, ni une mauvaise chose ».
Pour chaque question, les répondants ont été relancés une fois en cas de non-réponse, avec le message suivant : « S’il vous plaît, essayez de répondre à la question. Toutefois, si vous n’avez aucun avis sur cette question, vous pouvez passer à la suivante en cliquant sur le bouton “question suivante” » (entre 0 et 2% de non-réponse en online et face-à-face).
Enfin, les résultats sont présentés soit par pays ou par sous-ensemble, tel que « Union européenne » (EU). Pour une question donnée, la moyenne « EU » correspond au résultat des pays membres de l’Union européenne, soit vingt-sept pays, dont la valeur a été pondérée en fonction de leur poids démographique respectif. Le choix a été fait de ne pas inclure le Royaume-Uni dans le calcul de l’ensemble « EU », les Britanniques ayant exprimé le souhait de quitter l’Union européenne.
Les résultats d’ensemble sont présentés sous la catégorie « GLOBAL ». Pour une question donnée, la moyenne « GLOBAL » correspond donc au résultat des 42 démocraties étudiées, la valeur de chacun des pays ayant été pondérée pour tenir compte de leur poids démographique dans l’ensemble.
Le lecteur verra que nous avons souvent procédé à des regroupements pour favoriser la clarté et faciliter la présentation des données. Cela n’altère jamais la valeur de ces données dont le détail, qu’il est impossible de présenter intégralement dans un tel volume, est en libre accès sur les sites des trois think tanks ***.
Une enquête réalisée par la Fondation pour l’innovation politique et l’International Republican Institute
avec la participation de República do Amanhã
Qu’est-ce que l’indice de culture démocratique ?
Conçu et élaboré par la Fondation pour l’innovation politique et l’International Republican Institute
L’indice de culture démocratique, conçu et élaboré par la Fondation pour l’innovation politique et l’International Republican Institute exclusivement dans le cadre de cette enquête internationale, est fondé sur une série de questions relatives aux caractéristiques fondamentales d’une démocratie : un Parlement élu démocratiquement qui contrôle le gouvernement, l’existence d’élections libres, transparentes et indépendantes, etc.
L’indice s’échelonne de 0 à 10 : plus il tend vers 10, plus la culture démocratique dans le pays est forte ; plus il tend vers 0, moins la culture démocratique est forte. Fondé sur une enquête d’opinion, l’indice mesure donc des perceptions.
Plus l’indice tend vers 10, plus la culture démocratique dans le pays est forte
Pour ce faire, sur l’ensemble du questionnaire posé dans les 42 pays de notre enquête, un certain nombre de réponses à neuf questions ont été sélectionnées :
– « Le régime démocratique est irremplaçable, c’est le meilleur système possible »
– « Pour chaque institution, veuillez me dire si vous avez très confiance, plutôt confiance, plutôt pas confiance ou pas confiance du tout. Le Parlement » (total des réponses : « très confiance » et « plutôt confiance ») – « Pour chaque institution, veuillez me dire si vous avez très confiance, plutôt confiance, plutôt pas confiance ou pas confiance du tout. Les partis politiques » (total des réponses : « très confiance » et « plutôt confiance »)
– « C’est utile de voter car c’est par les élections que l’on peut faire évoluer les choses »
– « Pour chacun, veuillez me dire si cette façon de gouverner le pays est/serait très bonne, assez bonne, assez mauvaise ou très mauvaise. Avoir à sa tête un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections » (total des réponses : « très mauvaise » et « assez mauvaise »)
– « Pour chacun, veuillez me dire si cette façon de gouverner le pays est/serait très bonne, assez bonne, assez mauvaise ou très mauvaise. Que l’armée dirige le pays » (total des réponses : « très mauvaise » et « assez mauvaise »)
– « Pour chacun, veuillez me dire si cette façon de gouverner le pays est/serait très bonne, assez bonne, assez mauvaise ou très mauvaise. Avoir un système politique démocratique avec un Parlement élu qui contrôle le gouvernement » (total des réponses : « très bonne » et « assez bonne »)
– Moyenne, dans chaque pays, de l’importance accordée aux quatre grandes libertés publiques suivantes : • « pouvoir manifester, aller dans la rue, contester »
• « pouvoir participer soi-même à la prise de décision »
• « pouvoir voter pour les candidats de son choix »
• « avoir le droit de dire ce que l’on pense »
– Êtes-vous dérangés par les opinions politiques différentes des vôtres ? (total des réponses : « non pas du tout » et « non plutôt pas »)
Pour chaque groupe de réponses à ces neuf questions, des seuils ont été établis :
– Quand le résultat obtenu à une question donnée était supérieur d’au moins 5 points à la moyenne globale, le pays se voyait attribuer un score de 1.
– Quand le résultat obtenu à une question donnée se situait entre 5 points au-dessus et 5 points en dessous, le pays se voyait attribuer un score de 0,5.
– Quand le résultat obtenu à une question donnée était inférieur d’au moins 5 points à la moyenne globale, le pays se voyait attribuer un score de 0.
Pour chaque pays, nous avons ensuite additionné l’ensemble des scores (0, 0,5 et 1) obtenus aux neuf questions et avons attribué un résultat final sur 10.
Exemple de lecture
L’enquête montre que 73% des Autrichiens estiment que « le régime démocratique est irremplaçable, c’est le meilleur système possible », pour une moyenne globale de 67%. Ainsi, pour cette question, si les démocraties obtenaient plus de 72% (soit 5 points de plus que la moyenne globale), le score attribué était de 1 (c’est le cas pour les Autrichiens à cette question donnée). Si les démocraties obtenaient un score compris entre 72% et 62 %, le score attribué était de 0,5. Et, suivant cette logique, si les démocraties obtenaient un score inférieur à 62%, le score était de 0.
Indice de la culture démocratique
Albanie (AL)
Indice de la culture démocratique
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Confiance dans les institutions
Total des réponses : « tout à fait confiance » et « plutôt confiance »
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* Sont regroupés sous ce terme les pays suivants : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord et Serbie.
Parmi les pays candidats à l’Union européenne, l’Albanie apparaît comme le plus proeuropéen. Une très large majorité (88%) des répondants indiquent qu’une adhésion à l’Union européenne serait une bonne chose, dans une région où seulement un tiers des Serbes (33%), la moitié des Bosniens (52%) et moins de deux tiers des Macédoniens (60%) sont d’accord avec cette affirmation. Les Albanais sont convaincus que faire partie de l’UE renforcerait la démocratie dans leur pays (86%), chiffre bien supérieur à la moyenne des pays candidats à l’UE (50%). Ils sont également favorables à l’euro (61%) et à la création d’une armée européenne (76%). Les Albanais sont de loin les plus enclins à soutenir l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (86%), contre 50% en moyenne dans les pays de l’OTAN.
Plus des trois quarts des personnes interrogées (81%) ont le sentiment de pouvoir s’exprimer librement et la quasi-totalité s’accordent sur le fait que les droits suivants sont fondamentaux pour le bon fonctionnement de la démocratie : la liberté de manifester (91%), la possibilité de participer à la prise de décision du gouvernement (95%), de voter (95%) et d’avoir le droit de dire ce que l’on pense (98%). Par ailleurs, les Albanais soutiennent massivement deux conceptions du système démocratique : un système reposant sur « un Parlement élu qui contrôle le gouvernement » (82%) et un système dans lequel « les citoyens, et non un gouvernement, décident ce qui leur semble le mieux pour le pays » (83%).
Êtes-vous favorable ou opposé à la peine de mort ?
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Néanmoins, les Albanais se sentent impuissants puisque seulement 1% mentionne « le peuple » comme le groupe détenant le plus de pouvoir dans leur pays. Près de la moitié (48%) des répondants considèrent que le pouvoir se trouve entre les mains de la classe politique et un quart (24%) entre celles des organisations criminelles.
Malgré la valeur qu’ils attachent aux idéaux démocratiques, plus de la moitié (55%) des Albanais estiment que la démocratie fonctionne mal dans leur pays. La plupart (57%) pensent notamment que les élections ne sont pas transparentes et 46% que les élections ont peu d’importance car « les hommes et les femmes politiques ne tiennent pas compte de la volonté du peuple ».
Les Albanais affichent, dans l’ensemble, une grande tolérance face à la différence. Neuf Albanais sur dix affirment que la différence de croyance religieuse (90%), d’origine ethnique (90%) et d’opinions politiques (84%) ne les dérange pas. Cependant, alors qu’une majorité (64%) pense qu’accueillir les réfugiés est un devoir, une grande partie de la population estime aussi qu’accueillir plus de réfugiés augmenterait le risque de délinquance (65%), de terrorisme (63%), nuirait à la situation économique du pays (61%) et poserait des problèmes de cohabitation (50%).
Neritan Sejamini
- 88% pensent qu’adhérer à l’Union européenne serait une bonne chose.
- 41% considèrent qu’il serait bien que seuls les citoyens ayant un niveau de connaissance suffisant puissent voter.
- 55% estiment qu’être gouverné par un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections serait une bonne chose.
Focus : Sept Albanais sur dix (70%) déclarent préférer plus d’ordre même si cela entraîne moins de liberté. Ce souhait peut en partie s’expliquer par la tumultueuse transition démocratique du pays mais également par un rejet du fonctionnement actuel de l’État.
Allemagne (DE)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
À propos de votre style de vie ou de la manière dont vous vivez dans votre pays, diriez-vous qu’il est aujourd’hui menacé ? Total des réponses : « tout à fait menacé » et « plutôt menacé »
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L’enquête dépeint une société allemande dans laquelle les personnes interrogées se montrent plutôt satisfaites vis-à-vis de leur système démocratique. Près des deux tiers (65%) des Allemands interrogés estiment que la démocratie fonctionne bien dans leur pays (contre 50% en moyenne dans l’Union européenne) et les trois quarts (76%) jugent leur système électoral transparent (contre 63% dans l’Union européenne). Cependant, on notera que le niveau de confiance accordé aux institutions, bien que systématiquement supérieur à la moyenne européenne, est en baisse par rapport aux résultats de notre enquête précédente de 2017.
Confiance dans les institutions
Total des réponses : « tout à fait confiance » et « plutôt confiance »
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Les résultats révèlent également une demande d’ordre et d’autorité, conforme à la tendance européenne : 61% des Allemands interrogés affirment préférer « plus d’ordre, même si cela entraîne moins de liberté » (contre 60% en moyenne dans l’Union européenne) et, surtout, 38% pensent qu’il serait une bonne chose d’être gouverné par « un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections » (contre 34% pour l’Union européenne).
En matière d’immigration, les Allemands (60%) expriment une inquiétude moindre que la moyenne européenne (69%). Plus des deux tiers (71%) considèrent comme un devoir l’accueil des réfugiés, contre 62% au sein de l’Union européenne. Cependant, à l’image des autres Européens, les Allemands jugent que leur pays ne peut pas accueillir plus de réfugiés : 58% craignent une augmentation de la délinquance (contre 61% pour l’Union européenne), 57% une augmentation du risque de terrorisme, soit le niveau moyen de l’Union européenne (57%), et une majorité (52%) redoute des problèmes de cohabitation avec des réfugiés qui n’ont pas les mêmes valeurs (contre 53% pour l’Union européenne). C’est en revanche une minorité des répondants (44%) qui pensent que l’accueil des réfugiés affecterait la situation économique du pays (contre 61% pour l’Union européenne).
Bien que seule une faible majorité (52%) voie positivement l’appartenance de l’Allemagne à l’Union européenne, l’enquête révèle l’importance que l’opinion publique lui accorde. Une majorité estime que le Royaume-Uni s’en sortira moins bien en dehors de l’Union européenne (66% contre 49% dans l’Union), souhaite conserver l’euro comme monnaie (62%) et pense que la question migratoire devrait être traitée au niveau européen plutôt que national (67%). Cependant, seulement un tiers de la population (35%) pense que l’appartenance de leur pays à l’Union européenne renforce leur démocratie.
Patrick Moreau
- 52% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 62% souhaitent conserver l’euro comme monnaie.
- 71% s’inquiètent face à l’éventualité d’une guerre.
Focus : Si la question de la création d’une armée européenne divise l’opinion allemande à parts égales (50% pour et 50% contre), le soutien à l’OTAN est en chute libre. En effet, l’appartenance de l’Allemagne à l’alliance militaire n’est jugée positive que par 40% des Allemands interrogés, soit un recul de 18 points (58%) par rapport à notre enquête de 2017. Il faut y voir au moins en partie le résultat des tensions entre Berlin et Washington : 75% des Allemands interrogés jugent « inquiétante » l’attitude des États-Unis sur la scène internationale.
Australie (AU)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Confiance dans les entreprises
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L’Australie est l’une des plus anciennes démocraties constitutionnelles du monde, fondée à la fois sur le modèle du fédéralisme à l’américaine et sur celui d’une souveraineté parlementaire et monarchique à l’anglaise. L’île-continent est aussi l’un des premiers pays à avoir introduit la forme moderne du scrutin universel et à avoir conféré aux femmes le droit de vote et le droit de se présenter au Parlement.
Néanmoins, comme le montre cette étude, plus d’un tiers de la population australienne (35%) considère que la démocratie fonctionne mal dans leur pays, un chiffre plus élevé que dans certains des autres pays du Commonwealth, comme la Nouvelle-Zélande (21%) ou le Canada (20%). De même, 39% des Australiens estiment que d’autres systèmes politiques pourraient être aussi satisfaisants que la démocratie. Une majorité significative d’Australiens ne fait confiance ni au gouvernement fédéral (55%), ni au Parlement (58%). Enfin, leur défiance vis-à-vis des partis politiques est importante (74% d’entre eux affirment ne pas leur faire confiance). Ces résultats s’expliquent en partie par la succession de crises politiques que connaît l’Australie depuis de nombreuses années. Longtemps perçu comme un modèle de stabilité gouvernementale, le pays a vu cinq Premiers ministres se succéder en seulement cinq ans. Pour autant, la population semble très attachée au parlementarisme: la plupart des Australiens (90%) considèrent comme une bonne chose le fait d’avoir « un système politique démocratique avec un Parlement élu qui contrôle le gouvernement ».
Près de la moitié (48%) des personnes interrogées expriment leur désaccord avec le principe d’un « devoir d’accueillir des réfugiés qui souhaitent échapper à la guerre et à la pauvreté dans notre pays ». De plus, une large majorité approuve l’idée selon laquelle l’accueil des réfugiés augmente le risque terroriste (61%) et le risque de criminalité (56%). Rappelons que le gouvernement australien a opté pour une ligne dure sur cette question et mène, depuis 2013, un programme nommé « Operation Sovereign Borders » qui consiste à dissuader les réfugiés clandestins de tenter de rejoindre les terres australiennes par la mer.
Il faut renforcer le rôle de l’État dans l’économie et limiter la liberté des entreprises
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Treizième puissance économique mondiale, l’Australie est avant tout un pays de ressources naturelles: le pays est premier exportateur mondial de charbon, de fer, de sables minéraux et d’aluminium. Bénéficiant d’une politique de dérégulation de l’économie et du marché du travail, les entreprises australiennes attirent les investisseurs étrangers et, selon notre étude, sont soutenues par les Australiens. Une forte majorité des Australiens (58%) considèrent même que les grandes entreprises ont du pouvoir dans leur pays contre seulement 41% pour l’ensemble des 42 démocraties.
Julie Noyer
- 60% s’inquiètent de l’immigration.
- 64% estiment qu’il est utile de voter car c’est par les élections que l’on peut faire évoluer les choses.
- 68% considèrent que le processus électoral est transparent.
Focus : Bien que l’Australie soit particulièrement sujette aux retombées du réchauffement climatique, la pollution inquiète moins les Australiens (73%) que les habitants des 42 autres pays (85%).
Autriche (AT)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Pour chacune des puissances suivantes, dites si son attitude sur la scène internationale vous inquiète, vous rassure, ou ni l’un ni l’autre
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Dominique Reynié (dir.), Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique, Paris, Plon, 2017, 320 pages.
Si la perception des Autrichiens vis-à-vis de l’évolution de leur niveau de vie ces dernières années est positive, leur scepticisme au sujet des années à venir est profond : seuls 10% des Autrichiens entrevoient une amélioration, tandis que 55% pensent que la situation future du pays va se dégrader par rapport à aujourd’hui. Indéniablement, il s’agit là d’un défi majeur pour la classe politique, qui plus est dans un pays qui vient de porter au pouvoir un nouveau gouvernement, issu d’une coalition entre le Parti populaire autrichien (ÖVP) de Sebastian Kurz et l’extrême droite (Parti de la liberté d’Autriche, FPÖ).
L’appartenance de l’Autriche à l’Union européenne est perçue favorablement par 42% de la population, mais ce chiffre est cependant inférieur à la moyenne de celui des autres États membres (49%). Une analyse plus fine permet de constater que l’une des principales préoccupations concerne le risque d’affaiblissement de la démocratie autrichienne lié à son adhésion à l’Union européenne : 44% pensent que l’appartenance à l’Union affaiblit la démocratie, tandis que 25% seulement considèrent qu’elle la renforce.
Un débat qui alimente les discussions depuis quelques années est celui de savoir si les citoyens préfèrent avoir « un homme fort à la tête de leur pays qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ou des élections » plutôt qu’un système parlementaire démocratique. Dans cette étude, 47% privilégient un homme fort, ce qui est bien supérieur à la moyenne de l’Union européenne (34%) et 6 points au-dessus du résultat de la précédente étude de 2017 (41%)1.
Malgré tout, les Autrichiens estiment que la démocratie fonctionne bien dans leur pays (70%) et près des trois quarts d’entre eux (71%) ont le sentiment de pouvoir s’exprimer librement. Une large majorité (90%) soutient un système politique démocratique composé d’un Parlement élu qui contrôle le gouvernement. Les citoyens restent attachés aux idéaux démocratiques tels que le droit de manifester, d’aller dans la rue, de contester (78%), de voter pour le candidat de son choix (96%), de participer à la prise de décision (97%), et d’avoir le droit de dire ce que l’on pense (99%).
Confiance dans les GAFAM
Total des réponses : « tout à fait confiance » et « plutôt confiance »
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Une inquiétude persiste envers les médias, puisque seulement 28% des Autrichiens leur font confiance (contre 34% en moyenne dans l’UE). Les Autrichiens expriment en revanche une opinion largement favorable vis-à-vis d’Internet et des réseaux sociaux qui, selon eux, offrent la possibilité de s’informer soi-même (84%), de rencontrer de nouvelles personnes (78%) et permettent à chacun de s’exprimer plus librement (61%).
Bettina Rausch
- 42% Bettina Rausch pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 65% souhaitent conserver l’euro comme monnaie.
- 48 % préfèrent plus d’ordre même si cela entraîne moins de liberté.
Focus : Sur une échelle allant de 1 à 10 reflétant l’échiquier politique de gauche à droite, la plupart des Autrichiens se positionnent sur le chiffre 5 (41%), correspondant au centre. Cela montre que le centre politique est bel et bien vivant malgré une couverture médiatique mettant l’accent sur la polarisation de la vie politique en Autriche et dans d’autres démocraties européennes.
Belgique (BE)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Concernant le phénomène de l’immigration, diriez-vous que …
Réponse : « Il faut que l’immigration soit traitée à l’échelle européenne »
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L’enquête dresse le portrait d’une société belge pessimiste : 63% des citoyens pensent que la situation de leur pays ne s’améliorera pas dans le futur. Ce résultat est en net contraste avec l’ensemble des 42 pays étudiés (43%) et plus encore avec les pays membres de l’Union européenne (50%). De même, deux tiers (66%) des répondants belges pensent que leur style de vie est menacé (contre 54% pour l’Union européenne).
Six Belges sur dix (60%) estiment que la démocratie fonctionne bien dans leur pays, contre 50% en moyenne dans l’Union européenne, mais une majorité d’entre eux (56%) pensent toutefois que « voter ne sert pas à grand-chose car les hommes et les femmes politiques ne se soucient pas de la volonté du peuple », soit un résultat spectaculairement supérieur à la moyenne européenne (34%). On relève, en outre, un fort scepticisme en ce qui concerne la sincérité du système électoral: près de la moitié (43%) des Belges interrogés jugent leur système électoral peu ou pas transparent.
Confiance dans les institutions
Total des réponses : « tout à fait confiance » et « plutôt confiance »
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La crise du multiculturalisme affecte profondément la démocratie belge, ses valeurs comme ses principes. L’immigration suscite une inquiétude (77%) très supérieure à la moyenne des Européens, pourtant déjà très élevée (69%). Les répondants belges sont également plus nombreux (63%) que leurs voisins européens (53%) à justifier le fait de ne pas accueillir plus de réfugiés parce que ceux-ci ne partagent pas les mêmes valeurs, rendant la cohabitation difficile ; l’opinion belge est de même plus encline (64%) à estimer que l’on ne peut pas accueillir plus de réfugiés parce que cela augmenterait le risque terroriste dans leur pays, là encore bien au-dessus de la moyenne des États membres (57%).
Ces crispations se retrouvent également dans la proportion des répondants (28%) disant éprouver une gêne vis-à-vis des personnes d’une ethnicité différente de la leur, soit 9 points de plus que dans l’Union européenne (19%). Ce sentiment est plus répandu chez les hommes (35%) que chez les femmes (21%), et plus répandu parmi les citoyens qui se positionnent à droite (39%) que parmi ceux qui se positionnent à gauche (16%). Plus particulièrement, l’islam est une source de préoccupation pour les Belges puisque 48% d’entre eux se disent « très inquiets » à ce sujet, contre 38% en moyenne pour l’Union européenne.
Madeleine Hamel
- 45% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 67% souhaitent conserver l’euro comme monnaie.
- 57% se prononcent en faveur de la peine de mort.
Focus : Plus de la moitié des Belges (58%) se prononcent en faveur d’une intervention militaire de pays démocratiques pour défendre les valeurs démocratiques, contre 45% dans les pays de l’Union européenne et 47% dans le monde démocratique étudié. Les deux tiers des Belges (65%) souhaitent la création d’une armée européenne, en plus des armées nationales, soit un score très supérieur à la moyenne des pays de l’Union européenne (59%).
Bosnie-Herzégovine (BA)
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Total des réponses : « tout à fait confiance » et « plutôt confiance »
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* Sont regroupés sous ce terme les pays suivants : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord et Serbie.
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En Bosnie-Herzégovine, la majorité (56%) des personnes interrogées ont le sentiment que leur niveau de vie ne s’est ni amélioré ni dégradé au cours des dernières années. À noter le faible pourcentage de personnes considérant que la situation de leur pays sera moins bonne demain qu’aujourd’hui (14%), comparé aux pays voisins que sont la Serbie (52%), la Macédoine du Nord (30%) et l’Albanie (30%). En réalité, le nombre de répondants qui pensent que l’avenir du pays sera aussi bon qu’aujourd’hui est plus élevé en Bosnie- Herzégovine (65%) que dans tous les autres pays de cette enquête.
Veuillez me dire si cette façon de gouverner le pays est/serait très bonne, assez bonne, assez mauvaise ou très mauvaise
Total des réponses : « très bonne » et « assez bonne »
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* Sont regroupés sous ce terme les pays suivants : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord et Serbie.
Si les citoyens de Bosnie-Herzégovine ont le sentiment d’être enfermés dans une situation immuable, c’est en partie parce qu’ils doutent que la démocratie soit un vecteur de changement. La plupart (76%) pensent que la démocratie fonctionne mal dans leur pays. De plus, les Bosniens expriment majoritairement de la méfiance vis-à-vis de la classe politique et des instances dirigeantes. Parmi les institutions, les partis politiques sont ceux en qui les citoyens ont le moins confiance (21% de confiance seulement), suivis par le gouvernement (30%) et le Parlement (33%). Celles qui recueillent le plus de confiance sont la police (59%), l’armée (61%), les petites et moyennes entreprises (67%), les hôpitaux (73%) et l’école (78%).
Malgré cette vision pessimiste des apports de la démocratie au pays, les citoyens ne se détournent pas de la vie politique. Une forte majorité d’entre eux (66%) affirment que « voter est utile car c’est par les élections que l’on peut faire évoluer les choses », et ce dans une proportion plus grande que chez tous leurs voisins. Il peut sembler curieux et contradictoire que deux personnes sur trois souhaitent participer à un système auquel ils n’accordent pas leur confiance et qui, selon eux, fonctionne mal. Cela peut s’expliquer par le système de gouvernance tripartite créé par les accords de Dayton, instaurant l’obligation pour les candidats à une élection de préciser la communauté ethnique à laquelle ils appartiennent, ce qui exacerbe ces clivages au-delà des enjeux politiques. Finalement, les données suggèrent que les élections sont malgré tout perçues comme un moyen pour les électeurs d’être représentés, même si seuls quelques-uns apparaissent satisfaits à l’issue des scrutins.
Alex Tarascio
- 52 % pensent qu’adhérer à l’Union européenne serait une bonne chose.
- 66% estiment qu’une fois membre de l’Union européenne, leur pays devrait adopter l’euro.
- 50% des hommes affirment être dérangés par les personnes ayant une orientation sexuelle différente.
Focus : Les opinions quant à l’adhésion à l’Union européenne varient fortement en fonction de l’appartenance ethnique : 64% des musulmans et 39% des chrétiens pensent que cela renforcerait la démocratie dans leur pays.
Brésil (BR)
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Quel régime pour combattre la corruption?*
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* Question posée uniquement au Brésil.
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La présente étude qui porte sur l’état de la démocratie dans le monde, réalisée conjointement par la Fondation pour l’innovation politique (France), l’International Republican Institute (États-Unis) et República do Amanhã (Brésil), a été réalisée durant les semaines précédant les élections générales d’octobre 2018, qui ont finalement porté au pouvoir l’ex-militaire Jair Bolsonaro, élu au second tour de l’élection présidentielle avec 55,1% des suffrages. Les résultats de ces travaux révèlent pour le Brésil des tendances que l’on retrouve à peu près dans les mêmes proportions quels que soient les classes d’âge des répondants, leur sexe, leur région d’origine et leur catégorie socio-professionnelle.
Le jugement sur le fonctionnement de la démocratie brésilienne est très sévère: 77% de la population considère qu’elle fonctionne mal ou très mal, soit 28 points de plus que la moyenne des 42 démocraties étudiées (49%). La défiance des Brésiliens vis-à-vis de la classe politique et des institutions – gouvernementales ou non – est probablement le trait le plus marquant. L’ensemble des institutions suscite une très forte défiance chez une grande majorité de Brésiliens. Seule l’armée se distingue, avec un niveau de confiance de 70%. Notons que le Brésil, dirigé par une dictature militaire entre 1964 et 1985, est le seul pays de l’enquête où presque un citoyen sur deux (45%) estime qu’être gouverné par un régime militaire est une bonne chose (moyenne de 21% pour les 42 pays étudiés).
Défiance dans les institutions
Total des réponses : « pas du tout confiance » et « plutôt pas confiance »
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Question posée uniquement au Brésil.
Dans un État marqué par de profondes inégalités, une deuxième tendance importante est liée à un sentiment de peur et d’insécurité. Quasiment tous les Brésiliens interrogés (96%) expriment ainsi leur inquiétude du chômage (contre 71% sur l’ensemble des 42 pays), des inégalités sociales (94% contre 80%), de la délinquance (94% contre 85%) ou encore de la perte de pouvoir d’achat (90% contre 73%).
Sur fond de crise économique et politique, l’essoufflement de la démocratie brésilienne semble en partie s’expliquer par la perte de confiance dans la capacité des institutions et de la classe politique à améliorer le niveau vie de sa population et à mieux la protéger. À la question : « Au cours de ces dernières années, avez- vous le sentiment que votre niveau de vie s’est amélioré ou dégradé ? », 29% des Brésiliens répondent qu’il s’est dégradé et 40% qu’il est resté le même. Il reste à savoir si la nouvelle configuration politique du pays apportera des réponses à ces inquiétudes ou sera source de nouvelles désillusions.
Octavio de Barros
- 45% sont favorables à ce que l’armée dirige le pays.
- 50% estiment que le retour des militaires au pouvoir est la meilleure solution pour faire face aux problèmes du pays*.
- 73% préfèrent plus d’ordre même si cela entraîne moins de liberté.
Focus : Si le Brésil est frappé par une crise économique et politique depuis 2015, 81% de ses citoyens considèrent que la mondialisation est une opportunité. Ce taux, qui se situe 15 points au-dessus de la moyenne des démocraties étudiées, est le plus élevé enregistré dans les 42 pays de cette enquête.
Bulgarie (BG)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Nous ne pouvons pas accueillir plus de réfugiés car…
Total des réponses : « tout à fait d’accord » et « plutôt d’accord »
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En Bulgarie, les trois quarts des citoyens (76%) estiment que la démocratie fonctionne mal. Le processus électoral est considéré comme transparent par seulement un tiers des répondants (35%) et plus de la moitié (56%) des citoyens pensent que voter est inutile car la classe politique ne tient pas compte de la volonté du peuple. De plus, le niveau de confiance dans les institutions est faible, qu’il s’agisse du gouvernement (19%), du système judiciaire (17%), du Parlement (10%) ou des partis politiques (9%). Un nombre très élevé de Bulgares préfèrent « plus d’ordre même si cela signifie moins de liberté » (81%), chiffre bien plus élevé que la moyenne des 42 pays (57%). Près des deux tiers (62%) des répondants jugent que le fait d’avoir à la tête du pays un « homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections » est une bonne chose.
Le niveau de confiance dans les institutions européennes, notamment dans la Commission et le Parlement, est bien plus élevé chez les Bulgares (50%) que dans l’ensemble de l’UE (respectivement 43% et 45%). En outre, 38% estiment que l’appartenance à l’UE renforce la démocratie en Bulgarie et 35% que cela n’a pas d’effet sur la démocratie. Pour 68% des citoyens interrogés, l’immigration devrait être traitée à l’échelle européenne, ce qui est conforme à la moyenne européenne.
Êtes-vous favorable ou opposé à l’intervention militaire de pays démocratiques dans d’autres pays pour y défendre les valeurs de la démocratie?
Total des réponses : « tout à fait favorable » et « plutôt favorable »
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Dans les domaines de la politique étrangère et de la sécurité, une large majorité des Bulgares (71%) soutiennent la création d’une armée commune à tous les États membres de l’UE, en complément de celle de chaque pays. Sur la question relative à l’alliance militaire avec les États-Unis (OTAN), plus d’un tiers (36%) des citoyens considèrent que c’est une bonne chose et un quart (26%) une mauvaise chose. La plupart des répondants (38%) estiment que cette alliance n’est « ni une bonne chose, ni une mauvaise chose ». Les pays perçus par les Bulgares comme les plus influents dans le monde sont les États-Unis (61%) et la Russie (26%), mais les États-Unis sont le pays qui inquiète le plus (61%) et la Chine celui qui inquiète le moins (19%). Notons que les puissances qui inspirent le plus confiance sont la Russie (45%) et, dans une moindre mesure, l’Union européenne (38%).
Yasen Georgiev
- 45% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 43% disent s’intéresser à la politique.
- 50% estiment qu’il faudrait renforcer le rôle de l’État dans l’économie et limiter la liberté des entreprises.
Focus : Les Bulgares interrogés dans notre enquête ont une meilleure opinion d’Internet et des réseaux sociaux que la moyenne de l’UE : ils les voient comme une bonne chose car ils permettent à chacun de s’exprimer plus librement (89% contre 70%) et offrent la possibilité de s’informer soi-même (95% contre 83%). Ils sont également moins enclins que le reste des citoyens de l’UE à dire qu’ils sont une mauvaise chose car ils favorisent la diffusion de fausses informations (64% contre 73%).
Canada (CA)
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Le Canada est une démocratie parlementaire relevant du système de Westminster et que les citoyens plébiscitent : 92% des Canadiens interrogés considèrent qu’avoir « un système politique démocratique avec un Parlement élu qui contrôle le gouvernement » est une bonne chose, soit 10 points de plus que la moyenne des 42 démocraties interrogées (82%). Ce soutien à la démocratie parlementaire se traduit dans la reconnaissance de l’utilité du vote (84% pensent que c’est utile contre 70% en moyenne pour le monde démocratique) et de l’importance accordée à la liberté d’expression (85% estiment pouvoir s’exprimer librement contre 68% pour la moyenne de l’ensemble des pays).
Principaux partenaires commerciaux du Canada depuis l’Accord de libre-échange de 1988, remplacé six ans plus tard par l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), les États-Unis sont cependant jugés inquiétants par leurs voisins : les trois quarts des Canadiens (76%) estiment préoccupante l’attitude des Américains sur la scène internationale, soit un niveau d’inquiétude très supérieur à la moyenne du monde démocratique interrogé (56%). L’alliance n’est cependant pas remise en cause. Alors que le Canada a augmenté ses dépenses militaires (de 23,9 milliards de dollars canadiens en 2015-2016 à 27,6 milliards pour l’année 2019), la plupart des Canadiens (58%) estiment que « faire partie d’une alliance militaire avec les États-Unis (OTAN) » est une bonne chose.
Parmi les pays suivants, lequel est selon vous le plus influent dans le monde ?
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Si la question de l’immigration reste très prégnante au sein de leur société, les Canadiens sont moins nombreux (47%) que les Américains (58%), les Australiens (60%) ou même que les citoyens de l’ensemble des démocraties concernées par notre étude (61%) à s’en inquiéter. Cependant, 42% des Canadiens considèrent que l’accueil des réfugiés pourrait affecter la situation économique du pays (contre 52% dans l’ensemble des 42 démocraties), accentuer le terrorisme (41% contre 52%) et le risque de délinquance (37% contre 52%).
L’enquête révèle une jeunesse moins tolérante que le reste de la population. Plus d’un quart des moins de 35 ans (26%) se disent gênés par les personnes d’une origine ethnique différente de la leur (contre 17% chez les répondants de 35 à 59 ans) et près d’un tiers (32%) disent être dérangés par ceux ayant des opinions religieuses différentes des leurs (contre 25% chez les 35-59 ans). Surtout, 38% des moins de 35 ans se disent gênés par les gens ayant des opinions politiques différentes des leurs, contre 22% des 60 ans et plus.
Julie Noyer
- 56% se prononcent en faveur de la peine de mort.
- 65% considèrent que leur style de vie n’est pas menacé.
- 74% pensent que la mondialisation est une opportunité.
Focus : Au sein des 42 démocraties concernées par notre enquête, les Canadiens comptent parmi les peuples les plus enthousiastes quant à la mondialisation : près des trois quarts (74%) pensent que la mondialisation est une opportunité. Seuls les Brésiliens (81%), les Portugais (78%), les Japonais (76%), les Suédois (76%) et les Israéliens (75%) font preuve d’un engouement supérieur, la moyenne de l’ensemble des 42 démocraties se situant à 66%.
Chypre (CY)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Diriez-vous que le nombre de pays démocratiques dans le monde est…
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Dans cette étude, plus d’un Chypriote sur deux (56%) dit ne pas s’intéresser à la politique et à peine la moitié (49%) pensent que voter est utile car les élections peuvent changer les choses. Malgré le fait que la participation électorale soit obligatoire sur l’île, le taux de participation au second tour de l’élection présidentielle du 4 février 2018 s’est élevé à 73,9%, un chiffre en baisse par rapport à 2013.
Les Chypriotes jugent sévèrement les réseaux sociaux. La quasi-totalité d’entre eux (92%) estiment que ces nouveaux médias favorisent la circulation de fausses informations (contre 73% des habitants de l’Union européenne) et presque autant (86%) considèrent qu’ils permettent la divulgation de données personnelles à des tiers (contre 71% en moyenne dans l’Union européenne). La sévérité chypriote en la matière demeure même quand on compare avec d’autres pays de la région : alors que 45% des Maltais et 35% des Grecs considèrent que les réseaux sociaux sont « une mauvaise chose car ils nous encouragent à communiquer exclusivement avec ceux qui partagent nos idées », ce pourcentage s’élève à 68% pour les Chypriotes.
Pour chacun des pays suivants, dites si son attitude sur la scène internationale vous inquiète, vous rassure, ou ni l’un ni l’autre
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Plus d’un tiers des Chypriotes (36% contre 16% pour l’Union européenne) se disent « tout à fait opposés » à l’idée qu’un pays démocratique intervienne militairement pour défendre les valeurs démocratiques et un quart (26% contre 13%) sont « tout à fait opposés » à la création d’une armée européenne en plus des armées nationales. Ces résultats peuvent en partie s’expliquer par le faible engouement que suscite l’Union européenne chez de nombreux Chypriotes : 37% pensent que le fait d’être membre de l’Union est une chose « ni bonne, ni mauvaise » et 43% pensent que le Royaume-Uni s’en sortira de la même manière sans l’Union européenne.
Comme on peut le constater dans le graphique ci-dessus, le regard que portent les Chypriotes sur l’attitude des grandes puissances sur la scène internationale se singularise fortement au sein de l’Union européenne.
Madeleine Hamel
- 36% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 46% souhaitent conserver l’euro comme monnaie.
- 66% sont contre le droit à l’avortement.
Focus : Trois Chypriotes sur quatre (75%) pensent qu’accueillir plus de réfugiés augmente le risque de délinquance dans leur pays (contre 61% pour l’Union européenne) et 48% se disent « tout à fait d’accord » avec le fait que cela affecterait négativement l’économie du pays d’accueil (contre 29% pour l’Union européenne).
Croatie (HR)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
À propos de chacun des sujets suivants, veuillez indiquer si vous êtes inquiet ou pas
Total des réponses : « très inquiet » et « plutôt inquiet »
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Si la Croatie est le dernier État à avoir rejoint l’Union européenne, ses citoyens émettent un jugement plutôt négatif sur leur situation actuelle et leur avenir. Seul un quart (25%) de la population pense que le niveau de vie s’est amélioré au cours des dernières années et 37% des Croates estiment qu’il s’est dégradé. Une grande majorité d’entre eux (70%) pensent que leur style de vie est menacé et 57% que la situation du pays sera moins bonne dans l’avenir. Pour plus des trois quarts (81%) de la population, la démocratie fonctionne mal ; pour deux tiers, les élections ne sont pas transparentes (65%) et voter est inutile car les hommes et femmes politiques ne tiennent pas compte de la volonté du peuple (64%). En outre, près de la moitié (46%) des Croates considèrent que le nombre de démocraties dans le monde est en régression.
Une majorité écrasante de Croates n’a pas confiance dans les institutions politiques comme les partis politiques (93%), le gouvernement (84%), le système judiciaire (78%) et le Parlement (76%). Les citoyens croates partagent également cette opinion à l’égard des grandes entreprises (77%), des autorités religieuses (72%), des syndicats (60%), des médias (58%) et des associations (57%). Les seules institutions qui ont la confiance de la majorité de la population sont l’école (81%), l’armée (65%), la police (58%) et les hôpitaux (53%).
Je vais vous donner une liste de différences, et vous demander si elles vous dérangent Total des réponses : « oui, tout à fait » et « oui, plutôt »
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Le tableau dépeint par les résultats de notre enquête internationale est globalement très pessimiste mais les données les plus inquiétantes sont celles issues de la jeunesse croate. Bien qu’aucune tranche d’âge ne semble convaincue par le système actuel, les plus âgés sont souvent ceux qui affichent le niveau de satisfaction le plus élevé. Les moins de 35 ans sont les plus sceptiques vis-à-vis de l’Union européenne et les plus enclins à envisager des alternatives à la démocratie. Concernant la perception qu’ont les Croates de l’adhésion récente à l’Union européenne, près de la moitié (46%) des personnes de 60 ans et plus l’envisagent de façon positive. Seul un tiers des Croates âgés de 18 à 34 ans (35%) et de 35 à 59 ans (34%) partagent cette opinion. De même, alors que 35% des aînés estiment que l’Union européenne renforce la démocratie en Croatie, seuls 19 % des jeunes Croates souscrivent à cette idée. Si ces positions viennent à se maintenir à l’avenir, l’image de l’Union européenne se détériorera progressivement avec l’arrivée des tranches d’âge les plus jeunes dans les instances dirigeantes des partis politiques.
Au niveau des affaires intérieures, la tendance est similaire. Le pourcentage de personnes qui pensent que « d’autres systèmes politiques peuvent être aussi bons que la démocratie » est de 20 points supérieur chez les jeunes par rapport à leurs aînés (65% contre 45%). Enfin, un tiers (35%) de la tranche d’âge des 60 ans et plus considèrent qu’avoir à la tête du pays « un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections » est une bonne façon de gouverner, contre plus de la moitié des moins de 35 ans (52%).
Paul Prososki
- 37% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 28% estiment qu’être membre de l’Union européenne renforce la démocratie dans le pays.
- 64% considèrent que la question de l’immigration devrait être traitée au niveau européen.
Focus : Si en Europe centrale et orientale, on trouve dans la plupart des pays une majorité d’opinion en faveur d’une armée européenne, largement en raison de leur proximité géographique avec la Russie, 56% des Croates s’opposent à cette idée.
Danemark (DK)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Je vais vous donner une liste de différences, et vous demander si elles vous dérangent Total des réponses : « oui, tout à fait » et « oui, plutôt »
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Les valeurs démocratiques rassemblent un large soutien au sein de la population danoise. Une majorité écrasante des citoyens pense que la démocratie fonctionne bien (83% contre 75% en 2017et 50% dans l’ensemble de l’Union européenne). Une majorité aussi importante affirme que le processus électoral est transparent (86%) et que voter est utile et peut faire évoluer les choses (86%). Sur les 42 démocraties dans lesquelles cette étude a été menée, le Danemark est le deuxième pays recensant la plus faible proportion de citoyens déclarant ne pas avoir le sentiment de pouvoir s’exprimer librement (11%), derrière la Norvège (9%). Les Danois se sentent bien représentés dans leur société puisque 27% d’entre eux mentionnent « le peuple » dans leur choix des trois catégories détenant le plus de pouvoir dans le pays, contre 15% dans l’UE.
Près d’un quart de la population (23%) estime que l’idée d’avoir à sa tête « un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections » serait une bonne chose. Même si ce chiffre semble étonnamment élevé, il est inférieur de 11 points à la moyenne européenne (34%).
Il est intéressant de constater que les Danois ont plus confiance dans les institutions européennes que la moyenne des Européens. Ainsi, ils sont 52% à exprimer leur confiance envers le Parlement européen contre 45% dans le reste de l’UE, et 49% envers la Commission européenne contre 43% dans l’UE. Cependant, plus d’un tiers des répondants (38%) considèrent que l’Union européenne fragilise la démocratie dans leur pays et 20% des Danois pensent que le Royaume-Uni s’en sortira mieux en dehors de l’Union.
S’ils estiment que la position des États-Unis sur la scène internationale est inquiétante (68%), les Danois semblent plutôt attachés à la protection de l’OTAN puisque 66% d’entre eux voient la participation de leur pays à l’alliance militaire de façon positive (contre 50% en moyenne dans les pays de l’OTAN, sauf les États-Unis), et 57% sont contre l’idée d’une armée européenne commune, contre 41% dans l’UE.
À propos de votre style de vie ou de la manière dont vous vivez dans votre pays, diriez-vous qu’il est aujourd’hui menacé ?
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Voir John F. Helliwell, Richard Layard et Jeffrey D. Sachs (dir.), World Happiness Report 2018, Sustainable Development Solutions Network.
Après l’adoption par le Parlement de mesures limitant l’immigration en 2016, le parti d’extrême droite Dansk Folkeparti (DF) et le gouvernement de centre droit ont convenu de transformer une île isolée en centre de rétention pour les personnes en situation irrégulière faisant l’objet d’une demande d’expulsion. Le DF a su exploiter les inquiétudes exprimées par les Danois concernant l’immigration (64%) et l’islam (61%) mais aussi le fait que plus de la moitié de la population pense que le pays ne peut accueillir plus de réfugiés car ils ne partagent pas les mêmes valeurs (54%). En outre, bien que seulement 55% des Danois aient affirmé être préoccupés par la perspective d’une crise économique future, 64% déclarent que leur pays ne peut accueillir plus de réfugiés car cela nuirait à l’économie.
Maude Paillard-Coyette
- 53% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 56% n’ont pas confiance dans les petites et moyennes entreprises.
- 24% considèrent que leur style de vie est menacé.
Focus : Régulièrement cité comme l’un des pays les plus heureux au monde1, le pays le plus méridional de Scandinavie laisse cependant entrevoir un certain pessimisme au travers de cette enquête, puisque 13% seulement des Danois envisagent un avenir meilleur pour leur pays. Ce chiffre est étonnamment faible comparé à la Grèce (23%) ou aux Pays baltes (Lituanie 28%, Estonie 34%, Lettonie 39%) et en dessous de la moyenne européenne (15%).
Espagne (ES)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Concernant le phénomène de l’immigration, diriez-vous que…
Réponse : « Il faut que l’immigration soit traitée à l’échelle européenne »
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Le rapport des Espagnols à la démocratie est historiquement complexe. Selon nos résultats, une importante majorité (69%) de répondants affirment que « le régime démocratique est irremplaçable, c’est le meilleur système possible ». Néanmoins, les Espagnols expriment de vives critiques quant au fonctionnement de la démocratie dans leur pays puisque 61% pensent qu’elle fonctionne mal. La majorité des personnes de l’échantillon espagnol (52%) pourraient être qualifiées de « démocrates insatisfaits » puisqu’ils affirment que le régime démocratique est irremplaçable, tout en considérant que la démocratie fonctionne mal dans leur pays.
Le système démocratique espagnol semble fragile tant la défiance à l’égard des principales institutions politiques est élevée. Ainsi, les Espagnols n’ont pas confiance dans les partis politiques (89%), le gouvernement (80%), le Parlement (65%), le système judiciaire (60%), la Commission européenne (50%) et le Parlement européen (49%). Et ce ne sont pas les seules institutions concernées : les médias (69%), les syndicats (75%) et les autorités religieuses (82%) font aussi l’objet d’une profonde méfiance. En revanche, les Espagnols accordent leur confiance aux hôpitaux et aux professions médicales (90%) ainsi qu’à la police (72%) et à l’école (70%).
Malgré tout, la démocratie ne semble pas en danger en Espagne, les préférences pour un régime politique différent restant minoritaires. Une forte majorité de la population continue de penser (59%) que « c’est utile de voter car c’est par les élections que l’on peut faire évoluer les choses » et 60% considèrent le processus électoral comme transparent. Même parmi ceux qui estiment que « d’autres systèmes politiques peuvent être aussi bons que la démocratie » (31%), la plupart rejettent l’idée « d’avoir à la tête du pays un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections » (66%) ou que « l’armée dirige le pays » (80%).
À propos de chacun des sujets suivants, veuillez indiquer si vous êtes inquiet ou pas
Total des réponses : « très inquiet » et « plutôt inquiet »
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Dominique Reynié (dir.), Où va la démocratie ? Fondation pour l’innovation politique, Plon, 2017.
Alors que l’immigration était un sujet de préoccupation pour la moitié (55%) des Espagnols en 2017 1, cette enquête révèle qu’ils sont désormais près des trois quarts (72%) à s’en inquiéter. Cette progression revêt un caractère important à l’aune de l’émergence du nouveau parti d’extrême droite Vox.
Oriol Bartomeus
- 56% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 62% souhaitent conserver l’euro comme monnaie.
- 83% considèrent que la question de l’immigration devrait être traitée au niveau européen.
Focus : Il faut noter que les Espagnols récusent en majorité l’affirmation selon laquelle ils ne peuvent pas accueillir plus de réfugiés en raison d’une différence de valeurs (58%) ou de risque accru de terrorisme (56%). En revanche, près des deux tiers (63%) affirment qu’ils ne peuvent pas en accueillir plus car cela pourrait nuire à l’économie. Selon nos résultats, les Espagnols sont parmi les peuples les plus inquiets au sujet du chômage (94%), juste derrière la Grèce (96%), le Brésil (96%), l’Albanie (96%) et l’Italie (95%).
Estonie (EE)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Veuillez me dire si cette façon de gouverner le pays est/serait très bonne, assez bonne, assez mauvaise ou très mauvaise
Total des réponses : « très bonne » et « assez bonne »
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Les Estoniens sont optimistes quant à leur avenir : les trois quarts d’entre eux pensent que l’avenir du pays sera aussi bon (41%) ou meilleur (34%) qu’aujourd’hui. Les citoyens interrogés sont favorables à l’économie de marché et estiment que les entreprises devraient bénéficier de plus de libertés sans intervention de l’État (67%).
Les Estoniens sont également attachés à la plupart des idéaux démocratiques. Le fait de pouvoir voter pour le candidat de son choix (96%), de participer à la prise de décision (95%) et de dire ce que l’on pense (97%) sont pour eux des droits fondamentaux. En revanche, le droit de manifester et de contester n’est pas considéré comme aussi important (80%). De plus, une majorité de citoyens (56%) estiment que l’ordre passe avant les libertés.
Concernant leur propre démocratie, près des deux tiers (65%) de la population affirment que le processus électoral est transparent. D’après les Estoniens, la démocratie dans le monde n’est pas menacée puisque 30% d’entre eux pensent qu’elle est en expansion et 41% qu’elle est stable. Cependant, près de la moitié (48%) de la population est favorable à une intervention militaire dans d’autres pays pour défendre les valeurs démocratiques.
Dites si l’attitude de la Russie sur la scène internationale vous inquiète, vous rassure, ou ni l’un ni l’autre
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Le Parlement européen (55%), le Parlement national (53%) et le gouvernement (52%) sont les institutions politiques les moins soutenues par les Estoniens bien qu’elles recueillent la confiance d’une majorité de citoyens.
En outre, la plupart des Estoniens n’ont confiance ni dans les médias (59%), ni dans les partis politiques (79%).
Alors que l’égalité des droits entre les hommes et les femmes est soutenue par une vaste majorité de la population (93%), plus d’un tiers des Estoniens sont dérangés par les personnes ayant une orientation sexuelle (37%), des opinions politiques (32%) ou des opinions religieuses différentes des leurs (24%). En revanche seuls 13% sont dérangés par les personnes qui n’ont pas la même origine qu’eux. La peine de mort bénéficie du soutien notable de 62% de la population et l’avortement n’est rejeté que par 14% des citoyens.
Concernant l’immigration, les Estoniens soutiennent majoritairement l’idée d’un traitement de la question au niveau national (52%), soulignant l’importance qu’ils accordent à leur souveraineté nationale mais aussi le fait que le pays n’est pas une destination couramment choisie par les immigrés. Enfin, une majorité d’Estoniens déclarent qu’ils ne peuvent pas accueillir plus de réfugiés en raison de la différence de valeurs (66% contre 53% pour l’ensemble de l’Union européenne), du risque terroriste (73% contre 57% pour l’UE), du risque de délinquance (75% contre 61%) et de l’impact négatif sur l’économie du pays (74% contre 61%).
Yoko Alender
- 60% considèrent que voter est utile car c’est par les élections que l’on peut faire évoluer les choses.
- 59% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 76% souhaitent conserver l’euro comme monnaie.
Focus : Pour les Estoniens, l’attitude sur la scène internationale de la Russie voisine est source de vives inquiétudes (80%). Les répondants manifestent d’ailleurs un fort soutien à l’égard de la création d’une armée européenne (67%) et à l’OTAN (75%). En comparant ces résultats à notre enquête précédente de 2017, on observe que l’Estonie est le pays où la part de citoyens favorables à la constitution d’une armée commune progresse le plus nettement (25 points supplémentaires).
États-Unis (US)
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Confiance dans les institutions : les États-Unis et l’Union européenne
Total des réponses : « tout à fait confiance » et « plutôt confiance »
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Dominique Reynié (dir.), Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique, Paris, Plon, 2017, 320 pages.
Notre première enquête avait été réalisée lors de la période d’investiture présidentielle de Donald Trump aux États-Unis 1. Il avait, comme candidat, mobilisé des électorats hostiles à la démocratie représentative et aux partis traditionnels. Cette nouvelle étude permet, après deux ans de présidence Trump, de faire un point d’étape sur la relation de l’opinion publique étatsunienne à sa démocratie.
Le premier constat, déjà dressé en 2017, est celui d’une convergence transatlantique maintenue en faveur de la démocratie. Mais, à y regarder de plus près, les Américains demeurent beaucoup plus optimistes sur le fonctionnement démocratique de leur pays que les ressortissants de l’Union européenne : 66% des États- Uniens contre seulement 50% des Européens jugent que leur démocratie fonctionne bien. Et la tentation d’un régime autoritaire sans contrôle parlementaire dirigé par un « homme fort » demeure aux États-Unis inférieure de 10 points (24%) à la moyenne relevée au sein de l’Union européenne (34%).
Cette persistance plus nette d’une « foi » démocratique aux États-Unis est confirmée par l’approbation des personnes interrogées pour des interventions militaires extérieures au nom des valeurs démocratiques (55% des Américains contre 45% dans l’Union européenne). En effet, le retrait récent annoncé par le président Trump de Syrie et, en partie, d’Afghanistan divise profondément la société américaine qui y voit une remise en cause du postulat wilsonien, vieux d’un siècle, d’une responsabilité démocratique mondiale des États-Unis.
Avoir à la tête du pays un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections est une bonne ou une mauvaise chose ? Total des réponses : « très bonne » et « assez bonne »
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Mais, comme en 2017, ce constat positif pour la démocratie aux États-Unis doit être nuancé. D’une part, on peut noter le nombre élevé d’Américains pour lesquels le système électoral n’est pas transparent (39%). C’est sans doute une conséquence directe de l’élection présidentielle de 2016 où Trump a été élu président en dépit d’un retard de 3 millions de voix par rapport à son adversaire. La perte de confiance dans la fiabilité de l’élection résulte aussi des allégations, non prouvées, de fraude électorale à l’encontre du président. En effet, 79% des répondants s’accordent sur l’impact négatif d’Internet et des réseaux sociaux dû au fait que ces derniers facilitent la diffusion de fausses informations, et fournissent beaucoup trop d’informations à des tiers (73%).
D’autre part, 31% des électeurs qui s’identifient comme étant de droite considèrent qu’avoir à la tête du pays « un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections » est une bonne façon de gouverner. Ce chiffre atteint 37% pour les moins diplômés (ceux qui ont arrêté leurs études avant l’âge de 21 ans). On identifie donc un véritable « sous-continent » de l’électorat Trump conservateur, à dominante de non-diplômés, dans lequel la démocratie représentative ne va plus de soi.
Corentin Sellin
- 32% sont contre le droit à l’avortement.
- 43% s’inquiètent de l’attitude de leur pays sur la scène internationale.
- 67% disent s’intéresser à la politique.
Focus : Bien que le président américain Donald Trump attaque régulièrement les médias, 44% des Américains leur font encore confiance, contre seulement un tiers dans l’Union européenne (34%) et dans l’ensemble des 42 pays étudiés (34%).
Finlande (FI)
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Confiance dans les GAFAM
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Seuls 37% des Finlandais interrogés pensent que leur pays sera moins bien demain qu’aujourd’hui (contre 50% en moyenne dans l’Union européenne). Une large majorité (69%) pense, en outre, que son style de vie n’est pas menacé (contre 46% pour l’Union européenne). Pourtant, l’étude révèle que plus des trois quarts des Finlandais sont inquiets par rapport au chômage (76%), aux inégalités sociales (78%) et au financement de la protection sociale (80%).
L’ambivalence est la même à propos de la démocratie. Si les Finlandais jugent à 69% que leur démocratie fonctionne bien, 42% des répondants considèrent comme une bonne chose d’avoir à la tête de l’État « un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections ». À titre de comparaison, ce chiffre n’est que de 12% en Suède et de 23% au Danemark. Une majorité de Finlandais (59%) préfèrent également l’ordre à la liberté et 71% estiment important de pouvoir manifester dans les rues, soit 11 points de moins que la moyenne globale (82%). L’opinion est enfin largement favorable à une technocratie (70%), autrement dit que des experts décident à la place du gouvernement, bien que le régime démocratique soit considéré comme le meilleur qui soit (71%). La Finlande se distingue une nouvelle fois des autres démocraties scandinaves où l’opinion est majoritairement opposée à un gouvernement d’experts (Danemark, 56%; Suède, 63% et Norvège, 61%).
Confiance dans les institutions
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Dominique Reynié (dir.), Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique, Paris, Plon, 2017, 320 pages.
Les Finlandais sont connus pour leur europhilie et leur ouverture. Mais, là encore, les chiffres montrent des tendances paradoxales : 38% de l’opinion finlandaise pense qu’être membre de l’Union européenne affaiblit la démocratie et 60% que le problème migratoire doit se résoudre au niveau national. Une faible majorité rejette aussi l’idée d’une armée européenne (51%). Au sujet des réfugiés, alors que 60% des Finlandais interrogés reconnaissent le devoir pour leur pays de les accueillir, plus de la moitié estiment que cet accueil n’est plus possible car il pose des problèmes de cohabitation dus à des divergences de valeurs (51%), augmente le risque terroriste dans le pays (62%) et impacte l’économie (66%). De même, s’ils ne sont pas gênés par les personnes ayant des opinions religieuses (69%) ou des origines ethniques (78%) différentes, 45% déclarent avoir une réaction négative lorsqu’ils apprennent qu’une personne est musulmane. Cette opinion est supérieure à la moyenne européenne (31%) et aux résultats dans les autres pays scandinaves (Danemark, 34% ; Norvège, 33% et Suède, 30%).
Julia Laureau
- 52% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 66% souhaitent conserver l’euro comme monnaie.
- 59% s’inquiètent de l’immigration.
Focus : Depuis 2017, la confiance dans la démocratie s’est affaiblie en Finlande. En 2017, 78% des Finlandais interrogés considéraient la démocratie comme le meilleur régime contre 71% en 2018. En un an, leur satisfaction vis-à-vis de celle-ci a perdu 5 points (69% contre 74%). L’opinion se méfie également davantage des partis politiques (73% contre 66%) et la défiance à l’égard du Parlement est devenue majoritaire (55% contre 33%)1.
France (FR)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Dites si l’attitude des États-Unis sur la scène internationale vous inquiète, vous rassure, ou ni l’un ni l’autre Réponse : « inquiète »
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Consultés pour savoir si « c’est utile de voter car c’est par les élections que l’on peut faire évoluer les choses », 62% des Français répondent positivement. Cette opinion atteint 66% au sein de l’Union européenne et 70% dans l’ensemble des 42 démocraties étudiées. Le ralliement au processus électoral n’est pas venu à bout d’une culture protestataire évidente, qui s’exprime par la croyance en la pertinence de moyens extra-électoraux pour se faire entendre et dans la force des partis contestataires (France insoumise, Rassemblement national). Le poids des partis hors système lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2017 (48% des suffrages exprimés) est là pour le prouver.
Cet espace laissé aux forces de protestation est le symptôme d’un malaise dans la démocratie. Presque un Français sur deux (47%) considère que « la démocratie ne fonctionne pas bien dans son pays ». Cette insatisfaction touche même une majorité absolue des ouvriers peu qualifiés (57%), des petits entrepreneurs (60%) ou encore de ceux qui perçoivent la globalisation comme une menace (61%). La crise sociale et les inquiétudes par rapport à la globalisation alimentent le malaise démocratique.
La démocratie ne semble pas avoir réussi à éviter une confiscation du pouvoir au profit des « puissances d’argent ». Ce dernier thème est beaucoup plus prégnant en France que chez nombre de nos voisins européens. Ce sentiment d’un pouvoir dans les mains des puissants sur le terrain économique est encore plus sensible quand on interroge les Français sur le pouvoir des « marchés financiers ».
Parmi les catégories suivantes, qui détient en premier le pouvoir dans votre pays ?
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La démocratie est un bien plus fragile qu’on veut le croire, même dans cette vieille démocratie qu’est la France. C’est dans l’Hexagone que 39% de nos concitoyens pensent que « d’autres systèmes politiques pourraient être aussi bons que la démocratie ». Ils ne sont que 32% dans l’Union européenne et 33% dans l’ensemble des 42 démocraties étudiées. La déception démocratique observée en France nourrit à la fois des demandes de renouvellement de la démocratie participative et de la démocratie directe mais aussi le retour de cette passion triste de la « servitude volontaire ».
Pascal Perrineau
- 42% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 66% souhaitent conserver l’euro comme monnaie.
- 31% estiment qu’être gouverné par un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections serait une bonne chose.
Focus : La France est l’un des pays où la capacité à protester et à manifester est la plus valorisée : 87% des Français la jugent importante, et ce dans tous les milieux sociaux et toutes les générations. Les résultats sont de 79% aux États-Unis, 80% en Grande-Bretagne et 82% pour l’ensemble des 42 démocraties étudiées. Le soutien d’opinion constant et élevé à la mobilisation des Gilets jaunes qui a duré plusieurs mois est tout à fait symptomatique d’une France qui croit à la « démocratie manifestante » pour combler les déficits de la classique démocratie représentative.
Grèce (GR)
Indice de la culture démocratique
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
C’est notre devoir d’accueillir dans notre pays des réfugiés qui fuient la guerre et la misère
Total des réponses : « tout à fait d’accord » et « plutôt d’accord »
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Après de longues années de profonde récession, la Grèce semble se remettre très lentement en ordre de marche. Depuis le 20 août 2018, soit huit ans après sa première demande d’aide, le pays s’est affranchi de la tutelle des institutions européennes et du Fonds monétaire international (FMI). Pour autant, les Grecs continuent majoritairement à percevoir la globalisation comme une menace (59%), à l’inverse de l’opinion européenne qui regarde la globalisation comme une opportunité (59%), jugement plus largement partagé encore au niveau global (66%).
Les Grecs, seuls citoyens de l’Union européenne à avoir vu leur salaire minimum diminuer depuis 2008, se montrent également très inquiets vis-à-vis de leur niveau de vie : une majorité (59%) a le sentiment que celui-ci s’est dégradé au cours de ces dernières années, soit le niveau le plus élevé des 27 États membres. Néanmoins, si l’on compare ce résultat à celui de l’enquête de 2017, force est de constater qu’il a baissé de 17 points, au profit des réponses « il est resté le même » (29%, plus 14 points par rapport à 2017) et « il s’est amélioré » (12%, plus 3 points par rapport à 2017).
Si le taux de chômage est redescendu sous la barre des 20% de la population active pour la première fois depuis 2011 et si la croissance est de retour (plus 2% en 2018), la quasi-totalité des Grecs (96%) expriment leur inquiétude vis-à-vis du chômage, de la crise économique (96 %), du financement de la protection sociale (95%), de la perte du pouvoir d’achat (93%) ou encore des inégalités sociales (91%). Les Grecs ont conscience de leur niveau d’endettement public (proche de 176% du PIB en 2017) et la plupart d’entre eux (91%) disent en redouter les conséquences.
Laquelle des deux propositions suivantes se rapproche le plus de ce que vous pensez ?
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Sur cette approche, voir Dominique Reynié, Les Nouveaux Populismes, Fayard/Pluriel, nouvelle édition augmentée, 2013.
L’inquiétude de l’opinion grecque par rapport à l’avenir de son patrimoine immatériel (ou style de vie) 1 est tout aussi spectaculaire : la plupart (86%) jugent que leur style de vie est menacé, soit 32 points au-dessus de la moyenne européenne (54%). On notera cependant un recul de 9 points de cette inquiétude dans l’opinion grecque par rapport à notre enquête de 2017 (95%). Comme dans de nombreux pays, des peurs multiples s’expriment : délinquance (93%), risques terroristes (85%) ou encore guerre (82%). Mais c’est sur la question de l’immigration que les citoyens grecs apparaissent comme les plus inquiets (88%, soit la proportion la plus élevée du monde démocratique étudié). Cependant, un quart des Grecs (23%) estiment que le pays ira mieux demain qu’aujourd’hui, soit 8 points de plus que la moyenne européenne. C’est aussi l’amélioration la plus forte (plus 11 points) enregistrée au sein des pays de l’Union européenne par rapport à l’enquête 2017.
Victor Delage
- 44% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 50% souhaitent conserver l’euro comme monnaie.
- 63% estiment que le rôle du gouvernement dans l’économie devrait être limité et la liberté des entreprises renforcée.
Focus : Au carrefour de nombreux défis géostratégiques européens, plus de deux tiers des Grecs (68%) soutiennent la création d’une armée européenne, soit 9 points de plus que l’opinion européenne (59%). Ce résultat tranche par rapport aux réticences qu’ils expriment vis-à-vis de l’appartenance à l’OTAN : ils ne sont que 45% à trouver que c’est une bonne chose.
Hongrie (HU)
Indice de la culture démocratique
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
De manière générale, dans la société actuelle, avez-vous le sentiment de pouvoir vous exprimer librement ?
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« We needed to state that a democracy is not necessarily liberal. Just because something is not liberal, it still can be a democracy » (« Full text of Viktor Orbán’s speech at Băile Tuşnad (Tusnádfürdő) of 26 July 2014 », budapestbeacon.com, 29 juillet 2014).
Depuis l’arrivée au pouvoir en 2010 du Fidesz, le parti de Viktor Orbán, la Hongrie est présentée dans les médias d’Europe occidentale comme l’avant-poste de la « démocratie illibérale ». Le Premier ministre hongrois a d’ailleurs lui-même revendiqué le concept dans un discours de juillet 2014 : « Nous devons affirmer que la démocratie n’est pas nécessairement libérale. Ce n’est pas parce que quelque chose n’est pas libéral que ce n’est pas de la démocratie 1. »
On ne trouve pas dans les données de l’enquête l’accompagnement « populaire » d’une dérive autoritaire du régime : si les trois quarts (75%) des Hongrois pensent que la démocratie fonctionne mal dans leur pays, seul un tiers d’entre eux (34%) souhaiteraient être dirigés par un « homme fort » qui n’a pas à se soucier des élections ou du Parlement, et seuls 8% sont en faveur d’un gouvernement par l’armée. Par ailleurs, les Hongrois ont moins tendance à « préférer plus d’ordre même si cela entraîne moins de liberté » (45%) que la moyenne des citoyens de l’Union européenne (60%). De plus, les Hongrois sont également attachés au vote et aux élections comme moyens de faire changer les choses (62%) et, plus généralement, aux libertés publiques (notamment celle de s’exprimer librement, considérée comme importante pour 99% de la population). Cependant, une large majorité (85%) serait en faveur d’un gouvernement d’experts.
Comme ailleurs en Europe centrale, cet attachement aux valeurs de la démocratie n’est pas incompatible avec une défiance envers ses institutions. La défiance envers les médias, plus prononcée, est très probablement liée à l’emprise du pouvoir politique sur cette sphère.
Confiance dans les institutions
Total des réponses : « tout à fait confiance » et « plutôt confiance »
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L’étude peut donner un élément d’explication du succès du régime Orbán, notamment quant à l’impact de son discours sur la protection de l’identité nationale menacée par la vague migratoire. En effet, seuls 48% des Hongrois considèrent qu’il est de leur devoir d’accueillir dans leur pays des réfugiés fuyant la guerre et la misère (contre 62% en moyenne pour l’Union européenne) et plus des deux tiers de la population se disent inquiets au sujet de l’immigration (66%) et de l’islam (68%). Or c’est précisément sur ce thème qu’a été menée la campagne du gouvernement aussi bien lors du référendum de 2016 (qui n’a pas obtenu le quorum de 50% de participation) qu’au cours de la campagne électorale menant le Fidesz à la victoire en avril 2018.
Jacques Rupnik
- 57% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 62% considèrent que leur style de vie est menacé.
- 62% estiment que le processus de vote n’est pas transparent.
Focus : Viktor Orbán a décidé de s’opposer à l’Union européenne et à sa politique de répartition des migrants selon un système de quotas. Pourtant, 64% des Hongrois seraient favorables à une solution européenne (plutôt que nationale) et 42% pensent que l’Union européenne contribue à renforcer la démocratie dans le pays. Cet attachement à l’Europe, y compris sur la question de la démocratie, suggère qu’une grande partie des Hongrois considère l’Union européenne, tant décriée par le discours officiel, comme un garde-fou utile face aux dérives « illibérales » du pouvoir.
Irlande (IE)
Indice de la culture démocratique
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Faire partie de l’Union européenne est une bonne chose
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Voir « Irish abortion referendum: Ireland overturns abortion ban », bbc.com, 26 mai 2018.
Les Irlandais sont assez optimistes quant à l’avenir de leur démocratie, avec près des trois quarts de la population affirmant que la démocratie fonctionne bien dans leur pays (71%). Dans l’ensemble, ils pensent pouvoir s’exprimer librement (82%), que le processus électoral est transparent (81%), que « c’est utile de voter car c’est par les élections que l’on peut faire évoluer les choses » (78%) et que leur style de vie n’est pas menacé (62%), contrairement à la quasi-majorité de citoyens de l’Union européenne qui pensent l’inverse (46%).
Concernant l’immigration, les Irlandais sont très largement enclins à accepter les réfugiés car « il est de leur devoir d’accepter ceux qui fuient la guerre et la pauvreté » (69%). Parmi tous les pays ayant participé à cette enquête, l’Irlande est celui qui exprime le moins d’inquiétude à ce sujet (42%), à égalité avec la Nouvelle- Zélande. Les Irlandais sont l’une des seules populations de l’enquête à avoir majoritairement indiqué ne pas être inquiets par rapport à l’islam (53%), en dehors des pays ayant une forte population musulmane comme l’Albanie (73%) et la Bosnie-Herzégovine (67%).
Dans l’ensemble, les personnes interrogées ne sont pas dérangées par les personnes ayant une opinion politique (73%) ou religieuse (78%), une orientation sexuelle (85%) ou une origine (87%) différentes des leurs. En mai 2018, lors d’un référendum décisif, deux tiers (66,4%) des électeurs irlandais ont voté en faveur de l’abrogation du huitième amendement de la Constitution qui interdisait l’avortement. C’est un tournant majeur qui a mis fin à une question qui dominait la politique nationale et la relation entre l’Irlande et l’Église catholique depuis longtemps1. Et si le pourcentage d’Irlandais pour le droit à l’avortement est inférieur de 9 points à la moyenne de l’Union européenne (72% contre 81%), le chiffre reste cependant élevé.
Confiance dans les GAFAM
Total des réponses : « tout à fait confiance » et « plutôt confiance »
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L’Irlande étant considérée comme un paradis fiscal pour les grandes entreprises américaines de technologie, les Irlandais font davantage confiance à Google, Amazon, Apple et Microsoft que les citoyens des autres pays de l’Union européenne. À l’exception d’Amazon, ces sociétés possèdent leur siège dans le pays, notamment dans les « Silicon Docks » à Dublin, l’équivalent de la Silicon Valley à San Francisco. De plus, en 2018, Amazon a ouvert un nouveau bâtiment dans la capitale et a promis de créer 1.000 nouveaux emplois au cours des deux prochaines années. Selon nos résultats, la moitié (50%) des Irlandais font confiance aux grandes entreprises, soit 16 points de plus que la moyenne européenne (34%). Enfin, notons que les répondants Irlandais (67%) sont plus nombreux que leurs homologues européens (59%) à déclarer que les découvertes technologiques et scientifiques sont positives pour l’emploi.
Katherine Hamilton
- 74% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 82% souhaitent conserver l’euro comme monnaie.
- 76% affirment que le Royaume-Uni s’en sortira moins bien hors de l’Union
Focus : Si les trois quarts (74%) des Irlandais pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose, ce fort soutien peut en partie s’expliquer par la position avantageuse qu’ils tirent de leur adhésion à l’UE, notamment en termes d’attractivité fiscale.
Israël (IL)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Pour chacune des puissances suivantes, dites si son attitude sur la scène internationale vous inquiète, vous rassure, ou ni l’un ni l’autre
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En Israël, le niveau de confiance de l’opinion publique dans la démocratie est très élevé : 67% des personnes interrogées considèrent que la démocratie fonctionne bien dans leur pays et 83% soutiennent un système dans lequel le Parlement contrôle le gouvernement.
Le paysage politique israélien est morcelé, tributaire d’un système électoral fondé sur la représentation proportionnelle intégrale. Même majoritaire, un parti ne peut gouverner que s’il réunit une coalition assez large, d’où les multiples et parfois obscures tractations du jour d’après, expliquant sans doute une défiance relative à l’égard du processus électoral qu’un Israélien sur quatre (26%) regarde comme n’étant pas transparent, tandis que les deux tiers (65%) disent ne pas faire confiance aux partis politiques.
Malgré cela, le soutien aux institutions est solide. La confiance profonde dans l’armée (90%) s’explique par l’état de guerre quasi permanent qu’Israël connaît depuis sa création. L’armée tient un rôle sécuritaire majeur mais également social puisque le service militaire, obligatoire et qui concerne les hommes comme les femmes, est devenu le principal creuset de l’intégration. La défiance majoritaire envers les autorités religieuses (66%), bien qu’elles soient citées parmi les trois acteurs les plus puissants du pays par plus d’un tiers de la population (35%), reflète aussi une particularité d’Israël : un État laïc, juif et démocratique, où les autorités religieuses ont un poids singulier puisqu’elles sont représentées politiquement et que le Grand Rabbinat gère l’institution du mariage, non sans causer des divisions entre laïcs et religieux. Enfin, si les Israéliens font confiance aux ONG (57%) – le bénévolat fait partie de la culture israélienne –, la confiance envers les médias est minoritaire (43%), même si elle demeure supérieure à la moyenne globale (34%).
À propos de chacun des sujets suivants, veuillez indiquer si vous êtes inquiet ou pas Total des réponses : « très inquiet » et « plutôt inquiet »
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La société israélienne est particulièrement attachée aux valeurs d’ouverture : près des trois quarts (72%) des Israéliens se déclarent tolérants à l’égard des orientations sexuelles et des différences ethniques (77%), la plupart (79%) se sentent libres de s’exprimer et la quasi-totalité (90%) soutiennent l’égalité hommes-femmes. En revanche, un tiers des Israéliens interrogés (35%) disent avoir une réaction négative en apprenant qu’une personne est musulmane, soit 9 points au-dessus de la moyenne globale (26%) et plus des trois quarts (76%) considèrent l’islam comme une cause d’inquiétude, très au-dessus de la moyenne (60%) enregistrée dans les 42 démocraties.
Julie Decroix et Anne-Sophie Sebban-Bécache
- 56% considèrent que leur style de vie est menacé.
- 58% se prononcent en faveur de la peine de mort.
- 62% soutiennent l’intervention militaire de pays démocratiques pour défendre les valeurs démocratiques.
Focus : La moitié des Israéliens (52%) pensent qu’être gouverné par un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections serait une bonne chose. C’est 21 points de plus que la moyenne relevée dans l’étude des 42 démocraties (31%).
Italie (IT)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
C’est notre devoir d’accueillir dans notre pays des réfugiés qui fuient la guerre et la misère
Total des réponses : « tout à fait d’accord » et « plutôt d’accord »
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Dominique Reynié (dir.), Où va la démocratie ? Une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique, Paris, Plon, 2017, 320 pages.
Les élections du 4 mars 2018 ont provoqué un tremblement de terre politique en Italie. Les partis traditionnels de centre gauche et de centre droit ont enregistré une déroute, tandis que deux formations populistes, la Ligue de Matteo Salvini et le Mouvement 5 étoiles de Luigi Di Maio, l’ont emporté puis signé ensemble, malgré leurs profonds désaccords, un contrat de gouvernement qui, le 1er juin 2018, a débouché sur la formation d’un exécutif. Notre enquête sur l’état de la démocratie a été réalisée trois mois après les premiers pas du gouvernement italien. En se référant à la précédente enquête de la Fondation pour l’innovation politique de 2017 1, il est possible de voir si cela a changé la perception des Italiens par rapport à leur situation personnelle, à l’immigration, à la politique nationale ou encore à l’Union européenne.
À propos de chacun des sujets suivants, veuillez indiquer si vous êtes inquiet ou pas
Total des réponses : « très inquiet » et « plutôt inquiet »
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Les préoccupations diminuent légèrement par rapport à 2017 à propos du terrorisme (80% contre 87%), de l’islam (65% contre 67%) et des comptes publics (86% contre 90%).
Si la défiance des Italiens envers la politique reste forte, avec 67% d’entre eux qui estiment que leur démocratie fonctionne mal, c’est malgré tout 12 points de moins en un an (79%). De même, 88% des Italiens ne font pas confiance aux partis, 67% au Parlement et 66% au gouvernement, à comparer avec respectivement les 93, 78 et 80% de 2017. Les Italiens évoluent dans un sens légèrement positif par rapport à l’Union européenne. Ils peuvent approuver le bras de fer engagé par Rome avec Bruxelles mais redoutent une sortie de leur pays de l’Union européenne. Ils sont en effet désormais 54% à vouloir rester dans l’euro, soit 10 points de plus par rapport à 2017 (45%).
Tout se passe donc comme si les populistes italiens, critiques des institutions politiques de leur pays et adeptes de la démocratie directe, avaient levé un léger espoir d’une démocratie renouvelée, et si leurs promesses d’agir pour le peuple avaient semé les germes d’un meilleur avenir. Reste à savoir si cet état de grâce perdurera. Si c’est le cas, les populistes pourraient triompher de manière durable. Sinon, ils en paieront le prix fort, à la mesure des espérances suscitées.
Marc Lazar
- 36% pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose.
- 54% souhaitent conserver l’euro comme monnaie.
- 41% estiment qu’être gouverné par un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections serait une bonne chose.
Focus : Le pessimisme des Italiens sur leur patrimoine recule sans pour autant basculer dans l’optimisme : plus de la moitié des Italiens (52%) pensent que leur niveau de vie est resté stable (contre 36% en 2017), et seulement un tiers (33%) qu’il a empiré (47% en 2017). Deux Italiens sur dix (21%) pensent même que leur vie sera meilleure à l’avenir (13% en 2017).
Japon (JP)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays
Dites si l’attitude de la Chine sur la scène internationale vous inquiète, vous rassure, ou ni l’un ni l’autre
Réponse : « Inquiète »
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Le Japon est dirigé depuis 2012 par des gouvernements pilotés par Shinzo Abe, président du Parti libéral- démocrate. Connu pour sa position conservatrice, le Premier ministre a mis en place des dispositifs pour renforcer le pouvoir du gouvernement, par exemple le Conseil de sécurité nationale, conçu sur le modèle américain; la loi de 2013, sur le secret d’État; et la loi de 2015, sur les Forces japonaises d’autodéfense, qui permet des opérations d’autodéfense collective.
Lorsqu’il s’agit de choisir entre l’ordre et la liberté, 64% des Japonais favorisent l’ordre au détriment de la liberté (57% pour l’ensemble des 42 démocraties étudiées). On observe également une divergence entre les réponses des Japonais et celles de l’ensemble des personnes interrogées à propos du droit de manifester : seulement 51% des Japonais pensent que pouvoir manifester est important pour le bon fonctionnement de la démocratie, contre 82% pour l’ensemble des répondants. L’attachement à cette liberté demeure très faible alors que les Japonais estiment important de pouvoir voter pour les candidats de leur choix (94%) et d’avoir le droit d’exprimer son avis (96%).
Les Japonais se déclarent favorables (78%) à un système politique où les citoyens, et non un gouvernement, décident ce qui leur semble le meilleur pour le pays, et défavorables (84%) à un système politique mené par un homme fort qui n’a pas à se préoccuper d’un Parlement ni des élections. De plus, seulement 70% des Japonais ont répondu qu’avoir un système politique démocratique avec un Parlement élu qui contrôle le gouvernement est une bonne chose, contre 82% pour les citoyens de l’ensemble des démocraties étudiées. Ces résultats sont susceptibles de remettre en question le régime parlementaire japonais.
Les hommes et les femmes sont égaux et doivent avoir les mêmes droits
Total des réponses : « pas du tout d’accord » et « plutôt pas d’accord »
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Autre particularité de la société japonaise: le regard sur l’égalité hommes-femmes. Le Japon est le seul pays de notre enquête où moins de la moitié des citoyens (44%) ont répondu « tout à fait d’accord » à l’affirmation « les hommes et les femmes sont égaux et doivent avoir les mêmes droits », soit 24 points en dessous de la moyenne des 42 démocraties (68%). Ce chiffre est le même chez les femmes (46%) mais plus élevé pour les personnes se réclamant de gauche (56%).
Eriko Oshima
- 37% pensent que voter ne sert pas à grand-chose car les hommes et femmes politiques ne tiennent pas compte de la volonté du peuple.
- 51% estiment que leur pays sera moins bien demain qu’aujourd’hui.
- 64% disent ne pas s’intéresser à la politique.
Focus : L’attitude de la Chine sur la scène internationale inquiète la quasi-totalité des Japonais (91%), soit un niveau d’inquiétude très supérieur à celui enregistré dans les 42 pays du panel (49%). L’inquiétude suscitée par le pays voisin est manifeste, mais la plupart des Japonais considèrent les États-Unis (86%) et non pas la Chine (9%) comme le pays le plus influent dans le monde.
Lettonie (LV)
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La démocratie fonctionne bien dans mon pays