Chômage et Inflation : le tableau noir de la zone euro

Eurostat, l’office statistique de l’Union Européenne, vient de publier les mauvais chiffres du chômage et de l’inflation qui s’ajoutent aux mauvais chiffres de la croissance.

Accusant un recul de 0,2 % du PIB au deuxième trimestre 2012 (estimation rapide d’Eurostat), la zone euro ne parvient plus à créer suffisamment d’emplois. Ainsi, en juillet 2012, « le taux de chômage [s’établissait] à 11,3 %[1] dans la zone euro », contre 10,1 % en juillet 2011, soit environ 18 millions de chômeurs. Les disparités de taux entre les pays membres sont frappantes. Les taux vont de 4,5 % en Autriche à 25,1 % en Espagne. La Grèce (23,1 % en mai 2012) connaît elle aussi un chômage de masse alors que l’Allemagne (5,5 %) ou les Pays-Bas (5,3 %) connaissent les taux les plus bas. Entre ces extrêmes, la France accuse un chômage de 10,3 %.

Quant à l’inflation, selon une estimation rapide d’Eurostat, le taux d’inflation annuelle s’établirait à 2,6 % en août 2012, contre 2,4 % en juillet. Avec un tel taux, l’objectif de stabilité des prix de la BCE, à savoir un taux d’inflation annuelle « au-dessous, mais à un niveau proche, de 2 %, sur le moyen terme », n’est pas atteint. Là encore, il y a des disparités au sein de zone euro. Le taux d’inflation annuelle va de 0,9 % en Grèce à 4,2 % à Malte. La France (2,2 %), l’Espagne (2,2 %) et l’Allemagne (1,9 %) ont un taux qui avoisine les 2 % alors qu’en Italie le taux atteint les 3,6 %.

Ces deux chiffres, à savoir un taux de chômage de 11,3 % et un taux d’inflation annuelle de 2,6 %, pris ensemble pourraient constituer un frein aux dépenses de consommation des ménages et ainsi retarder le retour à la croissance. Or, les marges de manœuvre budgétaires des gouvernements demeurent très limitées. Reste à savoir si la BCE agira ou non, via une baisse de son taux directeur, déjà à son minimum historique (0,75 %).

crédit photo : flickr, fdecomite


[1] En % de la population active.

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