La crise risque de jouer le rôle d’accélérateur dans les mutations structurelles que connaît le transport aérien en Europe depuis vingt ans, avec la montée en puissance des acteurs low cost et la fragilisation des grands opérateurs historiques.
Les compagnies aériennes low cost disposent de moyens financiers importants et vont mettre à profit la crise de la pandémie du nouveau coronavirus pour opérer une croissance géographique et ainsi mieux mailler le continent européen, selon une étude publiée la Fondation pour l’Innovation Politique. Créée en 2004, la Fondation pour l’innovation politique se présente comme un think tank libéral, progressiste et européen.
Cette crise d’une ampleur exceptionnelle met à mal tout le secteur de l’aéronautique. Le Covid-19 a stoppé en plein vol l’ascension du secteur aéronautique qui prévoyait de doubler, dans les dix ans à venir, le nombre de passagers. Ce qui devait amener l’embauche d’1,2 million de pilotes de ligne et de techniciens d’ici à 2036 au niveau international.
Aujourd’hui, plus de 100 compagnies aériennes sont à l’arrêt forcé et les conséquences, comme des dominos, se répercutent dans tout le secteur.
Mais il y aura forcément des gagnants, selon les projections de la fondation, qui misent sur les compagnies low cost.
Virage historique
« Les grands opérateurs historiques seront certes sauvés par leurs États mais risquent toutefois d’être marginalisés demain s’ils n’accélèrent pas la transformation de leur modèle économique sur le moyen-courrier, ajoute Fondapol. Il y a une opportunité unique pour les compagnies historiques, et les premières annonces d’Air France-KLM, de British Airways et de Lufthansa démontrent leur prise de conscience. »
Les grands opérateurs historiques ont fait le choix jusqu’ici de cantonner le low cost aux vols de point à point (le transport des passagers d’un point A à un point B, sans aucune correspondance), à l’exclusion des vols à destination de leur hub (à l’exception de KLM). S’ils veulent affronter demain les géants du low cost à armes égales, ils devront transférer l’ensemble de leur activité moyen-courrier à leur filiale low cost.
Mais le risque est grand pour Air France-KLM ou Lufthansa, toutes aidées par leurs États respectifs, de passer à côté. « Le principal risque est que l’aide publique serve pour l’essentiel à permettre la survie des entreprises plutôt que leur nécessaire mutation structurelle. La crise n’aura pas alors été mise à profit pour repenser leur modèle », conclut Fondapol.
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