Glyphosate : un échec « collectif » pour Macron

D'après Agra | 08 décembre 2020

Emmanuel Macron admet ne pas avoir « réussi » une sortie du glyphosate en trois ans en trois ans. Si les délais changent, l’objectif ne change pas. Pour accélérer la transition, un crédit d’impôt est envisagé dans le cadre du projet de Loi de finance (PLF) pour 2021. Un amendement en ce sens a été adopté le 6 décembre au Sénat.

Dans un entretien au média Brut le 4 décembre, Emmanuel Macron a reconnu ne pas avoir réussi à tenir sa promesse de sortir du glyphosate en trois ans. S’il reconnaît ne pas avoir « réussi » à à l’accomplir, il plaide un échec « collectif » et assure qu’il n’a pas « changé d’avis » sur cet objectif. En novembre 2017, le chef de l’Etat avait évoqué dans un tweet une interdiction « au plus tard dans trois ans ». En janvier 2019, Emmanuel Macron avait déjà averti que la France ne parviendrait pas à se passer du glyphosate « à 100% » en trois ans. « Pas faisable », avait-il admis, « ça tuerait notre agriculture ». Et le président de s’interroger : « Pourquoi on n’a pas réussi? (…) Quand les autres ne vont pas au même rythme que nous, ça crée de la distorsion de concurrence et on sacrifie notre agriculture pour régler le problème ». Au micro de Brut, il a poursuivi  : « Quand on veut lutter contre les pesticides, c’est l’Europe le bon niveau».  Et d’ajouter : « On ne peut pas gagner la bataille tout seul si on n’a pas les autres européens ».

Un crédit d’impôt de 2500 euros proposé par le Sénat

L’autorisation actuelle du glyphosate dans l’Union européenne court jusqu’à fin 2022. Pour accélérer la sortie, à l’occasion de l’examen du projet de Loi de finances (PLF) pour 2021, le Sénat a adopté le 6 décembre, avec avis favorable du gouvernement, des amendements portés par des sénateurs LREM, PS, PRG et radicaux. La proposition vise la création d’un crédit d’impôt d’un montant de 2500 € « permettant de soutenir les entreprises agricoles qui déclarent en 2021 et/ou 2022 qu’elles n’utilisent plus de produits phytopharmaceutiques contenant la substance active du glyphosate ». L’objectif, expliquent les sénateurs dans l’exposé de leurs motifs, est de « soutenir économiquement les filières les plus impactées économiquement en raison de leur consommation de glyphosate, ce qui est le cas des cultures pérennes (viticulture, arboriculture) et des grandes cultures ». Ce dispositif ne sera pas cumulable avec les crédits d’impôt « agriculture biologique » et « haute valeur environnementale » (HVE). Il reste par ailleurs conditionné à une autorisation de la Commission européenne. La mesure a été saluée en séance par le sénateur écologiste Joël Labbé. Cette décision fait écho à la déclaration de Julien Denormandie sur RTL, le 27 novembre. A la suite du Conseil de défense écologique, il annonçait que le gouvernement allait « accentuer l’aide financière aux agriculteurs » sur ce dossier. Des « dispositions » seraient « présentées au Parlement dans les prochains jours », avait annoncé Julien Denormandie.

« Le Gouvernement est très généreux », commente Marcel Kuntz, directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Il l’engage pourtant, sur le sujet du glyphosate, à « distinguer le vrai du faux ». C’est l’objet de sa note parue en novembre 2020 intitulée « Glyphosate, le bon grain et l’ivraie ».

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