Présidentielle : Marine Le Pen veut « nationaliser les autoroutes » et « privatiser l'audiovisuel public »

Pauline Dumonteil | 08 septembre 2021

Dans une interview accordée au Figaro, Marine Le Pen dévoile quelques mesures de son programme pour la présidentielle. Elle affirme vouloir « nationaliser les autoroutes » et « privatiser l'audiovisuel public ».

Marine Le Pen, candidate déclarée à l’élection présidentielle depuis plusieurs mois, en dévoile un peu plus sur son programme pour la France. Dans une longue interview accordée au Figaro publiée mercredi, elle évoque plusieurs mesures économiques.

La candidate du Rassemblement national propose de nationaliser les autoroutes. « Cela permettra de faire baisser de 10 à 15% le prix des péages », affirme Marine Le Pen.

Selon elle, cette mesure permettrait aussi de renflouer les caisses de l’État de « 1,5 milliard d’euros par an ». Des sommes qui serviraient à mettre en oeuvre des « politiques de réaménagement de territoire », ajoute la candidate, sans donner plus de précisions.

Des contrats jusqu’en 2031 et 2036

En France, la grande partie du réseau autoroutier est concédée à des sociétés privées qui sont chargées de leur gestion et de leur exploitation. En contrepartie, ces entreprises perçoivent des revenus tirés des péages. L’État est donc toujours propriétaires des autoroutes.

Les contrats conclus avec ces entreprises se termineront entre 2031 et 2036. Selon Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, l’interruption des contrats avant leur terme coûterait 47 milliards d’euros en indemnités, affirmait-il en mai dernier au Sénat. Soit trois fois plus que le prix auquel les autoroutes ont été cédées, à savoir environ 15 milliards d’euros.

Marine Le Pen n’est pas la seule à vouloir nationaliser les autoroutes. C’est également l’une des propositions d’Arnaud Montebourg, autre candidat déclaré à la présidentielle de 2022.

« A-t-on besoin d’un audiovisuel public de cette taille ? »

Par ailleurs, la présidente du Rassemblement national indique au Figaro vouloir privatiser l’audiovisuel public. « C’est immédiatement 2,8 milliards de redevance que nous rendons aux Français. Nous sommes une grande démocratie, a-t-on encore besoin d’un audiovisuel public de cette taille ? », interroge Marine Le Pen.

Selon elle, il est nécessaire de conserver « l’audiovisuel d’outre-mer », comme « la voix de la France dans le monde ». Elle précise par ailleurs qu’Arte ne sera pas concerné par la privatisation et prévoit de transférer l’INA au ministère de la Culture, pour intégrer les archives nationales.

« Cette privatisation d’un audiovisuel public dont il est de toute façon de plus en plus difficile de distinguer la spécificité, permettra de consolider le secteur audiovisuel privé qui subit la concurrence de plateformes aux moyens considérables », affirme la candidate du Rassemblement national.

Là-encore, la proposition n’est pas nouvelle. En 2016, une note de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), proposait de privatiser France 2, et de supprimer d’autres chaînes, dont France 3 et France 4. Mais à notre connaissance, pour l’heure, aucun autre candidat à l’élection présidentielle de 2022, ne porte la mesure proposée par Marine Le Pen concernant l’audiovisuel public.

Lisez l’article sur bfmtv.com.

Olivier Babeau, Refonder l’audiovisuel public, (Fondation pour l’innovation politique, septembre 2016).

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