Présidentielle : un rapport analyse l'impact de la guerre en Ukraine sur le choix des Français

Une guerre qui s’invite dans les urnes. À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle en France, l’impact du conflit entre la Russie et l’Ukraine semble jouer un vrai rôle dans le choix des Français. Entre sujets éclipsés et crainte d’une escalade, le scrutin semble inexorablement modifié par cette donnée.

La Fondation pour l’innovation politique, un think tank qui se qualifie lui-même comme « libéral, progressiste et européen », a publié ce vendredi un rapport sur l’élection nommé 2022, présidentielle des crises. Dans le document, on apprend notamment que 89% des Français sont inquiets à cause du conflit en Ukraine, et 70% craignent l’émergence d’une guerre mondiale.

Une campagne éclipsée

Dans ce contexte bien particulier, voter prend une tournure plus dramatique et importante encore. Et les électeurs en ont conscience, puisque 45% d’entre eux estiment que la guerre comptera dans leur choix au premier tour, même si seulement 10% affirment avoir changé d’avis à cause de cette seule donnée.

Outre la peur liée à l’escalade de l’offensive russe en Ukraine, c’est la place de la guerre dans l’actualité qui modifie la campagne. Plus d’un quart des Français estiment ne pas réussir à s’informer sur l’élection à cause du conflit et de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Une omniprésence de ce sujet dans les médias et les discours politiques qui gêne d’ailleurs certains camps. Une majorité des électeurs de Valérie Pécresse, de Marine le Pen et d’Éric Zemmour expliquent que l’on ne parvient plus à parler des grands sujets qui concernent le pays. Cette critique avait déjà été formulée par certains candidats, à commencer par le polémiste d’extrême droite.

Macron favorisé ?

Face à cela, le président sortant semble favorisé par le contexte. En effet, 64% des interrogés se disent satisfaits de la gestion de la crise. 39% de ceux qui se disent mécontents de son bilan au global estiment même que la guerre en Ukraine est bien gérée par le chef de l’État.

De plus, aucun de ses concurrents n’est jugé capable de pouvoir faire mieux. À ce petit jeu-là, c’est Marine Le Pen qui s’en sort le mieux, avec seulement 17% des électeurs qui estiment qu’elle s’en sortirait mieux qu’Emmanuel Macron, devant Éric Zemmour (13%), Jean-Luc Mélenchon (12%) et Nicolas Dupont-Aignan (8%).

Reste à savoir si cela suffira à faire la différence pour Emmanuel Macron qui, s’il reste en tête au premier tour dans les sondages, est rattrapé par Marine Le Pen dans un hypothétique second tour.

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