La droite est-elle morte ?
Ca dépend ce qu’on entend par cette phrase. La France est à droite sur le fond, sur le plan culturel, sur le plan politique, par ses préoccupations, ses attitudes, par sa démographie, par sa sociologie. D’une certaine manière, les partis de droite classique sont en train de disparaître, mais ce n’est pas la droite. Peut-être même que la droite, elle triomphe. Les partis de droite, c’est une chose, mais la droite, c’est autre chose.
Les Républicains justement, ont-ils encore un espace entre LREM et le RN ?
C’est toute leur difficulté. Ils n’ont pas trouvé d’espace et c’est largement de leur faute parce que le simple fait que Macron ait été élu en 2017 est en réalité la conséquence de l’échec des droites auparavant. De la même façon pour le PS d’ailleurs, même si ce n’est pas le sujet. Je ne pense pas simplement à l’élimination de François Fillon, mais plus sur le fond. La droite française qui a gouverné beaucoup depuis 1958 n’a jamais véritablement affirmé une doctrine politique et économique, et encore moins une manière de gouverner, très différentes de la gauche. On n’a pas eu une droite en France qui a fait baisser les impôts et la dépense publique, ni une droite qui a aidé les entreprises ou qui a moins réglementé. Même les agriculteurs, qui étaient une terre de prédilection, ont le sentiment que sous le gouvernement de droite les réglementations, les difficultés, ont été aussi grandes que sous la gauche. Ce n’est pas pour dire que la droite gouvernait à gauche, mais que droite et gauche avaient la même manière de gouverner. D’ailleurs, le Premier ministre qui va privatiser le plus, c’est Lionel Jospin. Il faut additionner le passage à Matignon d’Alain Juppé à celui de Balladur pour avoir l’équivalent en privatisations. Les partis de droite n’ont pas donné le sentiment qu’ils incarnaient une France de droite. C’est ce qui a expliqué leur défaite.
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