ENTRETIEN – Pour le directeur de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), ces temps dramatiques appellent une clarification du projet européen. L’absence de solidarité longtemps constatée au sein de l’Union face à la crise est imputable aux États membres et non à Bruxelles, argumente l’auteur*.
LE FIGARO. – La solidarité européenne, notamment à l’égard de l’Italie, a fait défaut pendant la crise sanitaire. N’est-ce pas la démonstration qu’il n’existe pas de peuple européen?
Dominique REYNIÉ. – À la demande des États, la santé publique est un domaine qui relève de leur compétence et non de l’Union européenne. La crise sanitaire actuelle est donc plutôt une crise des États-nations européens. Ils ont exigé de conserver leur pleine souveraineté en la matière. Le résultat est spectaculaire: tous démontrent leur impréparation. L’Union européenne a été conçue par ces États, mais à partir d’une idée de coopération et non de solidarité. L’idée européenne s’est vu refuser l’accès à l’affectio societatis par des États nationaux qui voulaient conserver en monopole ce lien de reconnaissance.
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Dominique Reynié
Professeur des universités à Sciences Po et directeur général de la Fondation pour l’innovation politique.
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